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La petite escale de «Tante Ju»

13 octobre 2016 | Edition N°1848

Yverdon-les-Bains – Hier, un avion «oldtimer» Junkers 52 s’est posé à l’aérodrome, en provenance de Dübendorf. Rencontre avec un des mythes de l’histoire de l’aviation.

Le Junkers 52 à l’atterrissage. On distingue bien le revêtement en tôle ondulée. ©Carole Alkabes

Le Junkers 52 à l’atterrissage. On distingue bien le revêtement en tôle ondulée.

Comme le DouglasDC 3 ou le Lockheed Super Constellation,le Junkers 52 appartient à la catégorie rare des appareils mythiques, ceux qui ont fait date dans l’histoire de l’aviation,notamment par l’innovation technique.

Arborant ainsi un étonnant revêtement en tôle ondulée et équipé d’un train d’atterrissage fixe, cet appareil prit l’air dans les années 1930 et n’a plus quitté les cieux depuis. Grâce à l’action de passionnés qui exploitent des exemplaires en état de vol, on entend encore ses trois moteurs pétarader ici ou là, notamment dans le ciel suisse.

Basée à Dübendorf, la compagnie Ju-Air dispose de quatre appareils de ce type, trois modèles originaux et un modèle Casa, construit sous licence espagnole.

Vue de la cabine et aussi de la structure de construction. ©Carole Alkabes

Vue de la cabine et aussi de la structure de construction.

C’est l’un d’entre eux, sorti d’usine en 1939, et affrété pour la journée par une entreprise, qui s’est posé hier matin à l’aérodrome d’Yverdon, d’où il a redécollé dans l’après-midi. Les dix-sept privilégiés embarqués à bord ont profité de l’occasion pour aller saluer la Jungfrau et survoler le Lavaux.

«On accueille ce genre d’appareil une fois tous les dix ans !», s’enthousiasmait Georges Chevalley, président de l’Air-Club Yverdon, tombé sous le charme de «tante Ju», comme les«moustachus» surnomment cet avion.

Le Junkers 52 en bref

Une vue du cockpit. L’appareil dispose d’une avionique aux normes actuelles. ©Carole Alkabes

Une vue du cockpit. L’appareil dispose d’une avionique aux normes actuelles.

Comme le DC 3, le Ju 52 a connu une longue carrière, civile et militaire. Destiné aux transport de passagers par la Lufthansa, il a également servi à Hitler pour ses campagnes électorales. Durant la 2e Guerre mondiale, il a été utilisé au transport de matériel, au largage de parachutistes et même au bombardement. Après guerre, les Français l’ont construit sous le nom de «Toucan». La France et l’Espagne l’ont fait voler jusque dans les années1960. L’appareil a encore connu une jolie carrière en Amérique du Sud. Le Ju 52 est propulsé par trois moteurs à 9 cylindres en étoile refroidis par air, d’une puissance unitaire de 715 ch. Masse à vide : 65 tonnes. Masse maximale :10,9 t. Vitesse max.: 265 km/h. Plafond pratique : 5 490 m. Rayon d’action : 870 km.

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Philippe Villard