La place d’Armes passionne le Conseil
10 septembre 2012Le débat sur le crédit d’étude qui doit déterminer l’avenir du plus grand espace public du centre-ville démontre qu’il faudra procéder à une large concertation.
Evoquer la place d’Armes, c’est mettre le doigt sur un sujet qui intéresse autant les plus jeunes que les aînés. Rien de plus normal puisque cet espace situé entre la gare et le centre-ville est à la fois un lieu de loisirs, une zone de stationnement et dans l’esprit de beaucoup d’Yverdonnois, encore un lieu de fête et de rencontre.
C’est dire que son réaménagement devra faire l’objet d’une large consultation -Marianne Savary (Verts), municipale en charge de l’urbanisme, a promis une démarche participative- de manière à aboutir à un résultat fruit de l’adhésion du plus grand nombre.
Jeudi soir, au terme d’un débat animé, le Conseil a finalement voté le crédit de deux millions de francs demandé par la Municipalité. Ce montant est destiné à financer le concours pour le réaménagment de la place d’Armes et de la rue des Remparts, les études pour la mise à l’enquête des projets, et les démarches devant aboutir au choix d’un partenaire privé pour la réalisation d’un parking souterrain.
Avec l’appui de l’UDC…
Si, au vote final, le crédit a été octroyé à une majorité confortable, il s’en est fallu d’un cheveu pour que la proposition de Valérie Jaggi Wepf (PLR) ne passe la rampe. Celle-ci a en effet proposé, par voie d’amendement, que le crédit soit scindé en deux, et que l’organe délibérant n’accorde qu’une première tranche de 470 000 francs. Selon cette conseillère, qui a par ailleurs demandé une démarche dans la transparence, cette méthode permettrait d’associer spécialistes et partenaire privé dès le début de la démarche.
L’amendement a été rejeté par 45 voix -la gauche et deux conseillers UDC- contre 43 et 3 abstentions. Aline Gygax (PS) a regretté d’avoir été informée tardivement de cette démarche, alors que Cédric Pillonel (Verts) n’y voit qu’un intérêt focalisé sur le parking. Très remonté, Olivier Kernen a lui dénoncé «une démarche à l’envers». Aux yeux de Dominique Viquerat (PLR), elle se justifie: «Si on accorde un crédit de deux millions, non ne pourra pas refuser la suite!» Son collègue François Armada estime nécessaire d’établir les règles en commun: «C’est ça un partenaire.»
Un point de vue que ne conteste pas Marianne Savary: le partenaire privé sera associé à l’établissement du cahier des charges, mais la Ville posera ses conditions. La municipale de l’Urbanisme ajoute qu’un concours n’est pas un projet et elle assure que les demandes de la commission seront intégrées.
La commission (Aline Gygax, rap) souhaite notamment voir un espace végétal supérieur ou égal à celui qui existe, un cahier des charges le plus ouvert possible, une information circonstanciée pour le Conseil communal et la population, et un véritable esprit de concertation. Marianne Savary a promis une démarche participative, l’organisation d’ateliers réunissant des groupes d’intérêt et la population, et une information «maximale» à l’organe délibérant.
Le conseiller Pascal Gafner (UDC) déplore un «spectacle tragique»
La police met la pression sur les «dealers»
L’hostilité de la population envers le trafic de drogue a sans doute atteint des sommets dans le courant de l’été, les trafiquants s’imposant dans le jardin japonais, lieu de détente privilégié, notamment pour les familles du centre-ville. Ce constat a amené le conseiller Pascal Gafner (UDC) a lancer avec détermination: «Le royaume des dealers doit prendre fin maintenant.» Et d’ajouter, en demandant une présence policière «plus sensible», que «si la loi ne permet pas de renvoyer les criminels, il faut les décourager de venir dans notre ville».
Municipal en charge de la police, Jean-Daniel Carrard a assuré que les forces de l’ordre mettaient, depuis la mi-août, la pression sur les trafiquants. Le problème, c’est qu’ils se réfugient dans d’autres secteurs, notamment le petit parc des Prés-du-Lac, ce qui provoque l’ire des habitants de ce quartier.
Jean-Daniel Carrard a promis un rapport écrit sur cette action, et annoncé que d’autres opérations étaient en cours de préparation sous l’autorité du Conseil cantonal de sécurité, autorité supérieure de la police coordonnée.