La place de la Gare fait débat

La nouvelle exposition temporaire, et ses corps nus, fait débat jusque dans la salle du Conseil communal. Un des personnages placé dans le conteneur a lui disparu pendant le week-end.

La place de la Gare a fait débat.

«Ne pensez-vous pas que la Municipalité se moque de ses citoyens?» Daniel Bercher a très certainement voté en faveur de la pose de caméras à la gare le 8 février dernier, et est fortement remonté. Le conseiller communal yverdonnois (UDC) a tenu à faire savoir son mécontement à son conseil municipal jeudi dernier lors de la séance du Conseil communal.

Jean-Daniel Carrard, municipal, lui a, très calmement, répondu: «Je regrette le laps de temps. Nous avons effectué des essais qui ont débouché sur un rapport technique. Un cahier des charges a été envoyé à six entreprises et le dossier final sera présenté à la Municipalité très prochainement. Il n’y a aucune volonté de faire traîner les choses.»
Celles-ci sont désormais claires, tout comme la question du podium, présent sur la place de la Gare, sans demander de mise à l’enquête. «Celle-ci va arriver», a promis le conseiller municipal Jean-Claude Ruchet. Fin des débats et tout le monde d’accord? Presque!

«Baraque à frites»

Gloria Capt, conseillère communale radicale, a en effet intercepté la balle au bond et interpellé la Municipalité sur l’aspect esthétique de la place de la Gare. Selon Gloria Capt, la place de la Gare et son esthétique ne seraient pas une réussite («Une baraque à frites digne des Ch’tis, une baraque de chantier»), le tout empiré par une exposition temporaire, qualifiée pudiquement de «discutable».

Visarte, association helvétique d’artistes visuels, avait en effet procédé l’après-midi même au vernissage d’une exposition controversée, mettant en scène trois personnages nus, dont un homme à genoux et penché en avant. Cette exposition, faisant escale à Yverdon dans le cadre de la candidature de la Ville pour l’obtention du Musée des Beaux-Arts, devrait prendre fin le 13 septembre, à moins que la Municipalité ne décide de la retirer, aujourd’hui ou dans les jours à venir. Détail piquant, un des personnages s’est d’ores et déjà retiré, tout en discrétion, le nombre de figures passant de trois à deux dans le conteneur brun. Le mystère sera-t-il levé?

Tempête dans un verre d’eau? Peut-être. L’exposition plaît ou déplaît, c’est un fait, mais ne laisse personne indifférent, un tour à la Gare suffit pour s’en rendre compte.

Le mot de la fin, tout en finesse, pour Gloria Capt, qui l’a bien mérité? «Si la place de la Gare plaît à certaines personnes, je me dis que le Musée suisse de la Mode ne peut que plaire à encore plus de monde», soulignait ainsi, dans un immense sourire, la présidente de l’Association du Musée, provoquant les rires de l’assemblée.