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«La plus belle, humainement et artistiquement»
© Michel Duperrex

«La plus belle, humainement et artistiquement»

26 août 2021

Le centre-ville, particulièrement le château, accueillent les Numerik Games de vendredi à dimanche. Directeur artistique, Marc Atallah répond aux questions de La Région.

 

Cette sixième édition s’annonce-t-elle vraiment comme la meilleure de toutes, ainsi qu’on vous a entendu le dire?

En termes de programmation, déjà, je trouve que c’est la plus har­monieuse. On arrive aujourd’hui à trouver un équilibre intéressant entre des activités pour enfants – ate­liers, spectacles –, celles pour adultes – spectacles, soirées musicales –, des choses plus spécialisées, comme les jeux vidéo, et des activités grand public. Un bon équilibre se crée.

Et il y a cette ouverture au cirque, le thème de cette année.

J’ai toujours voulu faire des spec­tacles d’art vivant, mais on n’avait pas forcément les moyens avant et on ne savait pas comment faire. Cette année, il y en a cinq, plus quatre d’art de la rue. Donc oui, cette édition sera la plus harmonieuse et quelque part sans doute la plus belle, parce qu’elle va offrir quelque chose aux visiteurs qui n’existait pas aupara­vant. Après, humainement, c’est la plus importante aussi. Ça fait des mois qu’on galère pour contourner le Covid, on a organisé sept week-ends « virtuels », avec toutes les incon­nues que cela engendre. Est-ce que les gens vont venir sur Youtube? On n’en savait rien ! Maintenant, on a plus de 10 000 vues du spectacle Entrer dans la couleur d’Alain Damasio, ça fait du bien ! Et après, quand il commence à y avoir des gens, c’est au compte-gouttes, avec des masques… Ce week-end, enfin, on finit avec un fesitval presque à la normale, avec le certi­ficat Covid pour seule contrainte. Donc oui, je m’attends à vivre la plus belle édition, humainement et artistiquement.

Vous dites que le festival est ouvert à tous, qu’est-ce que cela veut dire?

Je ne supporte pas, même si je le comprends, qu’on dise que Numerik Games est un festival spécialisé, alors que notre ambition est de créer un festival qui soit pour tout le monde. La culture numérique pour tous les publics, voilà d’ailleurs ce qu’il y a comme slogan sur nos affiches.

Même si parfois il y aura des choses plus spécifiques…

Oui, bien sûr. L’ambition du festi­val, c’est de diversifier les activités et les centres d’intérêt, sans oublier de présenter des choses qui me tiennent à coeur de faire découvrir aux gens, comme le jeu vidéo suisse, la créa­tion suisse. Les valeurs du festival, c’est l’intergénérationnel, c’est à dire intéresser autant les enfants que les parents et les grand-parents, et aussi la mixité des provenances et des inté­rêts. Un homme à la Maison d’Ailleurs m’avait dit : «Je ne comprends rien aux jeux vidéos et je ne joue jamais. Mais comme je sais l’ampleur que ça a, je me dois de m’y intéresser. » Pour moi, c’est ça, les Numerik Games. Si on prend mon cas, je ne suis pas un connaisseur de théâtre, de loin pas même. Mais dans le cadre du festi­val, je me dis : Est-ce que ce n’est pas l’occasion de voir autre chose ? C’est ce que j’entends par mixité.

Et, pour cette mixité, vous serez mieux au centre-ville qu’à Y-Parc, un lieu typé technologie.

Oui, c’est vrai. Après, si on est mieux tout court, on verra, parce que ça fait longtemps qu’on n’est pas revenus au centre, mais on sait qu’on conquiert du public petit à petit. Et ça me va très bien. J’aime bien cette idée de me dire qu’on accueille chaque année un peu plus de monde, parce que les gens sont convaincus et parlent en bien. Notre fréquentation monte gen­timent, de 1000 à 2000 personnes par année. On l’a vu cette année encore dans les réservations, 80% des gens prennent le pass famille trois jours, c’est une évolution. Les dernières fois, ils prenaient le pass 1 jour.

Des familles qui viennent trois jours, ce sont potentiellement des retombées économiques non seulement pour le festival, mais aussi pour Yverdon.

Sans doute, mais aujourd’hui, on n’en sait rien. Nous allons lancer l’an prochain une étude économique pour voir ce que le festival génère en chiffre d’affaires pour la ville, ses res­taurants, ses hôtels…

Combien espérez-vous de visiteurs?

Il y a deux ans, on a accueilli 10 000 personnes au total, le record absolu. Avec le passeport Covid, je ne sais pas à quoi m’attendre. Je vous réponds 7000 ou 8000, mais un peu au bol ! Ce qui est sûr, c’est que la billet­terie est sortie du budget. En tant que gestionnaire, j’ai préféré être prudent. Donc même si personne ne vient, ce qui ne sera pas le cas, on ne coulera pas.

De nombreux directeurs d’institutions importantes, telles que le CACY et le TBB, ont assisté à la conférence de presse de présentation et ont dit leur plaisir à collaborer avec le festival et vous. Est-ce pour vous une première réponse à un article paru cet été dans Blick?

Je suis quelqu’un qui forme beau­coup d’amitiés. C’est difficile avec un tyran en règle générale… Vous savez, c’est facile de faire passer quelqu’un pour un monstre, surtout quand on ne le connaît pas. Les gens qui sont là aujourd’hui, je les connais et ils me connaissent. Cette masse de partena­riats, c’est la meilleure réponse.

Pourquoi n’avez-vous pas encore réagi publiquement à cet article?

J’attends l’audit.