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La reine des endives fête ses 100 ans en pleine forme
Gisèle Jacot, entourée de toute sa famille, lors de la fête qui a été organisée à la grande salle de Belmont.

La reine des endives fête ses 100 ans en pleine forme

27 mai 2021

Gisèle Jacot a soufflé la semaine dernière ses cent bougies, anniversaire qu’elle avait fêté auparavant avec sa famille et les représentants des autorités, et jeudi dernier avec ses voisins. Pendant près de 30 ans, et par tous les temps, elle est descendue à vélomoteur faire le marché à Yverdon pour vendre ses fameuses endives.

 

C’était une star des marchés et tout le monde ou presque a rencontré ou croisé Gisèle Jacot, surnommée «Gigi», cette petite dame tellement sympathique qui, chaque mardi et samedi de 1981 jusqu’à il y a trois ans encore, et par tous les temps, descendait à vélomoteur de Belmont à Yverdon pour vendre les endives de son fils Jean-Pierre.

«C’était le bonheur pour moi de retrouver les clients et de discuter avec ces dames, dit-elle. Et, bien entendu, je continue aujourd’hui de faire mon jardin. J’ai aussi tenu un stand au bord de la route à Essertines pour vendre les endives et des patates.»

Fille de Marius et Élise Rossier-Gauthey, Gisèle est donc née le 20 mai 1921 à Belmont et elle avait un frère, Constant. Elle a suivi ses écoles au village et elle habite encore aujourd’hui dans la maison familiale, où elle fait toujours elle-même sa cuisine, Madame Sylviane Grob lui faisant ses courses quand son fils est en route pour le travail. «J’étais partie apprendre l’allemand à Tägerwilen, en Thurgovie, pour une année, mais j’y suis restée trois ans; c’était bien là-bas.»
A son retour, elle a travaillé auprès de la famille Maeder, à Gressy, pendant 30 ans. A Belmont, elle était aussi concierge de l’école, du bâtiment communal et de la poste, et elle nettoyait les bassins du village. Comme elle a donné un coup de main dans les boucheries de campagne avec Roger Vuillamoz.

Elle s’est mariée en juillet 1950 avec Gustave Jacot, qu’elle avait rencontré lors d’un bal à Ependes. Ils ont eu deux garçons, le premier Philippe étant décédé à la naissance, en 1951, et Jean-Pierre, né en 1952, qui s’est marié en 1980 et a repris la ferme de son épouse Ruth à Essertines.

Aussitôt, Gisèle a quitté la famille Maeder pour aller seconder son fils dans la culture des endives qu’il continue de vendre au marché, dans plusieurs restaurants et petits commerces de la région.

Gisèle s’est aussi fait connaître parce qu’elle avait un virus, sympa celui-là: aller jouer dans les lotos des sociétés d’Yverdon et des villages du Nord vaudois. «Ah oui, j’en ai fait de ces lotos, poursuit-elle; j’adorais et j’avais de la chance car je gagnais. A tel point qu’il y en a qui me regardaient un peu de travers quand j’arrivais…»

Elle est heureuse aujourd’hui quand elle rencontre ses quatre petits-enfants – une fille et trois garçons –, et ses sept petits-enfants – cinq filles et deux garçons –, qui sont tous en photo dans son salon. En fait, la seule chose qui la chicane, c’est qu’elle perd un peu la vue: «Mais je regarde quand même la télé, signale-t-elle, j’aime bien les feuilletons et les sports de temps en temps.»

Tout récemment, la Municipalité in corpore a tenu à l’accueillir avec toute sa famille dans le hall de la grande salle du village. Le syndic Patric Martin lui a adressé des bonnes paroles en rappelant quelques faits marquants qui ont jalonné ses 100 ans, alors que le président du Conseil général, Denis Lang, a souligné combien Gisèle a toujours beaucoup travaillé, avant de la remercier pour tout ce qu’elle a fait pour son cher village. «Au nom du Conseil et de la population, je vous souhaite encore de belles années à Belmont», a-t-il conclu.

Roger Juillerat