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La révolte des riverains du collège En Brit

1 février 2017 | Edition N°1925

Yvonand – Un groupe d’habitants se mobilise pour que le projet d’extension du site scolaire soit réévalué du point de vue de la mobilité.

L’extension du collège En Brit n’a visiblement pas terminé de faire jaser dans la localité tapa-sabllia. ©Michel Duperrex

L’extension du collège En Brit n’a visiblement pas terminé de faire jaser dans la localité tapa-sabllia.

Dévoilée en avril 2016, la nouvelle mouture de l’établissement scolaire tapasabllia suscite, avant même sa mise à l’enquête, une levée de boucliers dans ses environs immédiats. Un groupe d’une cinquantaine de riverains a, ainsi, rencontré la Municipalité en juin, afin de faire part de son opposition au projet tel que présenté. La principale source de son désaccord ? La construction d’une route à sens unique le long d’une zone de villas, en bordure sud-est du site. Une solution jugée onéreuse, vectrice de nuisances liées au trafic des véhicules amenant les enfants à l’école, et dangereuse en matière de sécurité. «Au lieu d’attendre de pouvoir nous opposer formellement, nous avons voulu discuter avec les autorités. Cela a malheureusement ressemblé à un dialogue de sourds», regrette Alain Barbier, porte-parole du mouvement contestataire.

D’autres propositions

La frustration est d’autant plus grande que, selon le collectif d’habitants, d’autres pistes pourraient être étudiées. La mise en place d’arrêts de bus dépose-minute à l’extérieur du périmètre ou l’aménagement du tronçon jouxtant les infrastructures sportives, côté Menthue, sont, notamment, évoqués. «La route nous a été imposée. Nous n’avons pas eu notre mot à dire. Dans notre quartier, nous en avons assez de faire les frais de l’explosion démographique d’Yvonand, déclare Alain Barbier. Cela fait une dizaine d’années que l’Exécutif reçoit des demandes de déplacer le terrain de foot. Si cela s’était concrétisé, le projet d’extension aurait eu un emplacement adapté. Je tiens toutefois à insister sur le fait que nous n’avons rien contre les footballeurs ni contre l’agrandissement du complexe scolaire.»

Le représentant du groupe d’habitants indique n’avoir reçu aucune nouvelle de la Municipalité depuis le rendez-vous de l’an passé. «Ils nous ont dit qu’ils allaient mandater un bureau d’étude. Nous sommes déterminés à aller jusqu’au Tribunal fédéral s’il le faut», conclut-il.

Une rue en association

Le dossier du futur collège tapasabllia a également généré, par effet de ricochet, un élan de mobilisation le long de son accès ouest. Une vingtaine de personnes domiciliées dans la rue de Oche Berthoud ont formé l’association éponyme à la fin de l’année dernière. «Nous ne voulons pas faire les Gaulois. Le but est avant tout de préserver le bienêtre du quartier. Nous voulons simplement être tenus au courant de ce qui se passe», tient à préciser son président, Jean-Claude Ackermann.

La crainte ? Que la mise en place du nouveau concept de circulation suggéré, entre autres possibilités par les habitants du quartier En Brit, entraîne une hausse du trafic dans leur secteur. «Nous nous sommes adressés trois fois en dix ans à la Municipalité pour trouver des moyens de ralentir les véhicules, en vain. L’augmentation de la circulation multiplierait les risques», déclare le Tapa-Sabllia.

Si le statu quo est maintenu, les membres de l’association n’auraient toutefois pas de raison de s’insurger. «L’option présentée nous convient, même si la création de la nouvelle route ne représente pas forcément la seule alternative. Le mieux serait de garantir l’accès à l’école par plusieurs côtés», estime Jean- Claude Ackermann.

Une gestion du trafic à affiner selon le syndic Philippe Moser

Philippe Moser, chef de l’Exécutif d’Yvonand, garantit que le paramètre des nuisances à l’encontre des bordiers a été pris en compte dans le cadre du projet. Il ajoute que la création de la nouvelle route a été plébiscitée par les architectes ayant participé au concours. «Une rencontre avec l’association de la rue Oche Berthoud est au programme prochainement. Nous allons prendre connaissance de leurs demandes, sans leur faire de promesse. J’espère que les négociations permettront de résoudre les problèmes avec les riverains. Le compromis est possible, j’en suis persuadé», estime l’élu. Le syndic relève que la gestion du trafic reste à affiner. «Le bruit des véhicules pourrait, par exemple, être diminué grâce à l’installation de haies ou de clôtures spéciales», illustre-t-il.

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Ludovic Pillonel