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La roda ou une enclave brésilienne à Yverdon

20 novembre 2009

Spectaculaire! © Muriel Antille

Spectaculaire! © Muriel Antille

L’association Azul organise un stage de capoeira demain à la salle de gym située à la rue de Montagny, dans la Cité thermale. Zoom sur un art martial venu d’un pays dont la culture sportive ne se limite pas au football.

Il serait malvenu d’imaginer que le pays de Roberto Carlos et de Ronaldo n’exporte que ses magiciens du ballon rond. Et pas question, ici, de cachaça non plus, mais de capoeira, un art martial qui s’implante depuis une large dizaine d’années en Helvétie, mais dont la pratique reste encore relativement confidentielle. «Sur dix personnes que je rencontre, sept n’ont jamais entendu parler de la discipline», estime Cécile dos Santos, secrétaire de l’association Azul (du nom du maître brésilien qui y officie), qui organise, demain, de 10h à 18h, un stage de capoeira et de maculelê à la salle de gym située à la rue de Montagny, à Yverdon. L’occasion de découvrir une activité «difficile à faire rentrer dans les catégories occidentales», historiquement liée à l’émancipation des esclaves.

Il faut dire que la capoeira résiste plutôt bien aux velléités de ceux qui veulent la définir clairement et précisément. «Je dirais que c’est une lutte codifiée, composée d’un enchaînement d’acrobaties spectaculaires avec une dimension musicale, lâche Cécile dos Santos. La seule chose qui n’est pas appréciée, c’est lorsque l’on nous dit que la capoeira n’est qu’une danse. Les duels ne sont jamais chorégraphiés.» Pour autant, la musique est indissociable de la pratique de l’art martial brésilien. Au cours de la roda (ronde, en portugais), pendant que deux capoeiristes s’affrontent, les autres chantent et jouent de différents instruments. Autrement dit, les amateurs sont appelés à développer différentes aptitudes, pas seulement celles qui ont trait à l’affrontement à proprement parler.

Bientôt un centre à Yverdon

Créée en 2002, présente à Lausanne, à Payerne et à Yverdon, l’association Azul Capoeira entend ancrer son développement dans le Nord vaudois. «Le comité est de la région, explique Cécile dos Santos, de La Russille. Par ailleurs, les contacts avec le Service des sports yverdonnois ont toujours été fructueux.» Et dans un futur relativement proche, l’association ouvrira un centre dans la Cité thermale. Situé à l’avenue de Grandson, il sera idéal pour créer une émulation entre les membres. «Nous pourrons y regrouper toute la documentation dont nous disposons sur l’histoire du Brésil, nos films, et il sera possible d’y développer des cours spécifiques», annonce Cécile dos Santos. Et, bien sûr, les amateurs pourront s’y retrouver pour progresser et pour la roda. «Les footballeurs s’entraînent pour le match, les capoeristes, pour la roda», explique Cécile dos Santos. Car, dans le groupe auquel est affilié l’association Azul, aucune compétition n’est organisée. Les passionnés travaillent simplement pour améliorer leurs techniques. «Par ailleurs, des liens très forts se tissent entre eux, note la secrétaire. La capoeira permet de retrouver un peu de la joie de vivre à la brésilienne.» C’est aussi ça que le pays de Ronaldo exporte. 

Infos sur le stage au 079 420 54 56 ou sur le sitewww.azulcapoeira.net. Débutants bienvenus.

Lionel Pittet