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La société Leclanché touche les fonds

28 août 2013

L’entreprise spécialisée dans la production de cellules lithium-ion de grand format et les solutions de stockage, basée à Yverdon, aura deux actionnaires principaux.

Joseph Mangion, nouveau directeur général de Leclanché S.A.

«Dans trois ans, vous ne reconnaîtrez plus cette société.» Stephen Barber, l’un des cofondateurs de Precept Fund Management, n’a pas mâché ses mots à l’occasion de l’assemblée générale extraordinaire de Leclanché, tenue lundi dernier à Y-Parc. Sans surprise, les différentes mesures financières contenues dans l’ordre du jour ont été approuvés par les actionnaires, permettant, dixit Stefan Müller, président ad interim du conseil d’administration de Leclanché S.A., de «poursuivre la mise en oeuvre du plan de redressement».

Ce soutien donne notamment le feu vert à la conversion des prêts des fonds Bruellan et Precept en actions, propulsant les deux entités au rang de principaux actionnaires de Leclanché, puisque Bruellan détiendra 34,4% du capital-actions émis par la société et Precept 23,5 % .

Ce dernier pourcentage correspond au prélèvement initial de 4,7 millions de francs effectué sur le contrat de prêt de 17 millions dont l’échéance est fixée au 30 juin 2016. La conversion de la totalité de cette somme ferait de Precept le principal actionnaire de Leclanché S.A, avec 54,3% du capital-actions.

L’assemblée extraordinaire a également vu Bryan Urban et Jim Atack, deux membres proposés par Precept, être élus au conseil d’administration de la société nord-vaudoise, le second en qualité de président.

Selon les dirigeants du fond australien, Leclanché a un potentiel extraordinaire, surtout dans le domaine du stockage d’énergie.

 

Peu d’actionnaires à l’assemblée extraordinaire

Seuls quatorze actionnaires étaient présents dans la salle de conférences surplombant le restaurant d’Y-Parc lundi dernier. L’un d’eux a demandé si la possibilité d’acheter des actions à la valeur nominale de 2,11 francs, une opportunité dont ont pu profiter les fonds Bruellan et Precept, existait pour les anciens actionnaires. Les dirigeants de Leclanché lui ont répondu par la négative car il s’agit de conditions d’achat négociées dans une situation qui nécessitait des mesures urgentes.

 

Les dirigeants de Precept Fund Management ont renseigné l’assemblée sur leurs caractéristiques

«Nous ne sommes pas un fonds vautour américain»

Stephen Barber, le président du fonds australien, garant du substantiel appui financier dont va bénéficier Leclanché S.A., a tenu à rassurer les membres de l’assemblée sur les motivations de son organisation. «Nous sommes un fonds à capital garanti, gage de beaucoup de stabilité. Nous sommes patients, avec une vision à long terme», a-t-il déclaré.

«Comment avez-vous pris connaissance de Leclanché?», lui demande un actionnaire. «Nous investissons déjà dans une entreprise similaire aux Etats-Unis».

Selon Stephen Barber, le marché du stockage d’énergie, domaine d’activités dans lequel Leclanché S.A. développe des compétences, est très porteur. «D’après nos prévisions, ce marché devrait peser 60 milliards de dollars en 2020. Il y a de grandes possibilités, notamment en ce qui concerne les véhicules électriques et le stockage d’énergies vertes», a-t-il précisé.

Nommé Precept Fund, le fond sutilisé pour venir en aide à Leclanché S.A., est spécialement dévolu au redressement d’entreprises. Il a été mis en place cette année avec l’appui de capitaux privés, essentiellement en provenance des actionnaires principaux, a par ailleurs indiqué Stephen Barber.

Grâce à son engagement, Precept espère voir la société Leclanché atteindre le seuil de rentabilité au niveau de l’Ebitda (revenus avant intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations) en 2015 («Rome n’a pas été construite en un jour»).

Dans un communiqué de presse de l’entreprise yverdonnoise, Stefan Müller, le président ad interim du conseil d’administration de Leclanché S.A., a indiqué que le problème de vitesse de la nouvelle chaîne de production située à Willstätt (Allemagne) allait vraisemblablement être résolu d’ici la fin de l’année, de quoi permettre le lancement des produits stationnaires sur le marché en 2014.

«Le but de Leclanché d’être l’un des premiers acteurs en Europe sur le marché du stockage stationnaire d’énergie, tant pour l’usage domestique qu’industriel, demeure intact», a-t-il assuré.

 

Ludovic Pillonel