Nord vaudois – Touchées par le combat que mène Manuel Casimo, un jeune Yverdonnois de 17 ans atteint d’un cancer généralisé, plusieurs sociétés locales se sont mobilisées pour lui permettre de réaliser son rêve.
«C’est qui le beau gosse là-dessus?», a lancé avec humour Manuel Casimo, en découvrant son portrait sur le chèque de 3000 francs que lui a remis Liliane Milliet, mercredi. La gérante de l’Auberge du Cheval Blanc, aux Tuileries-de-Grandson, a tenu à donner à l’Yverdonnois de 17 ans, atteint d’un cancer généralisé en phase terminale, les fonds qu’elle a récoltés lors du Marché de Noël de Grandson. «En lisant La Région Nord vaudois, je suis tombée sur l’article concernant Manu qui rêvait de découvrir le Canada et l’Islande. Et son histoire m’a touchée, raconte la tenancière. J’ai six enfants et, par chance, ils sont tous en bonne santé. Alors je me suis dit que je pouvais faire quelque chose pour lui.»
Sans attendre, elle a contacté ses amis Dominique Bovet, de l’Auberge de la Couronne à Fiez, et Gilles Ansermet, d’Y Cuisines à Yverdon-les-Bains, avec qui elle tient chaque année un stand lors de la manifestation grandsonnoise. Un trio au grand cœur qui n’hésite jamais à mouiller le maillot pour récolter un maximum de fonds (lire encadré gris), chaque année, qu’il reverse ensuite à une personne méritante de la région. «Quand je leur ai parlé de Manu et demandé s’ils étaient d’accord de travailler pour lui, ils ont tout de suite accepté! On tient à donner tout notre bénéfice à quelqu’un de chez nous qui en a besoin et qui le mérite.»
Vu le désir d’aventure de Manuel Casimo, Liliane Milliet a tenté de gonfler l’enveloppe en faisant appel à la générosité d’autres institutions. «J’ai contacté Gilles Meystre, président de GastroVaud, qui a accepté de participer personnellement, et le Kiwanis Club Yverdon.» Deux dons qui ont quasiment permis de doubler la somme qu’elle et ses deux collègues avaient récoltée.
Un départ pour le pays des geysers
Si l’adolescent a déjà pu réaliser un de ses rêves en partant au Canada en octobre (lire encadré), ce nouveau don lui permettra d’en vivre un second. «Je vais investir dans le trafic de drogue, blague-t-il. Non, je rigole. Cela va beaucoup m’aider pour passer mon permis de voiture et pour financer mon voyage en Islande, durant les vacances de Pâques.» Bien que le jeune homme ait déjà réservé ses billets d’avion pour la Terre de glace, il reste encore bien des choses à organiser. «C’est sa maîtresse d’école primaire, Laetitia Reine, qui se charge de lui préparer un itinéraire et des activités. Manu était son élève et elle aime planifier ces choses-là, c’est sa façon de participer», note sa maman, Tina Casimo, émue par l’élan de générosité des Nord-Vaudois et reconnaissante pour toute l’aide que sa famille a reçue. Ce road-trip avec ses cousins et ses amis, l’Yverdonnois en trépigne d’impatience: «Peu importe le temps qu’il fera, je repartirai!»
«Le Canada, c’était juste extraordinaire!»
Grâce à la première levée de fonds lancée par ses cousins l’an dernier, Manuel Casimo a pu réaliser son rêve le plus cher: visiter le Canada. «C’était mieux que ce que j’avais imaginé, confie-t-il. C’était juste extraordinaire!» Avec ses parents et son frère, il a traversé le pays durant deux semaines, de Toronto à Montréal, en octobre. «On a fait 1300 km en voiture!», souligne sa maman, Tina. Entre la balade en hélicoptère au-dessus des chutes du Niagara, le vol en hydravion autour du Parc Mont-Royal et le Lac aux castors, l’adolescent n’est pas près d’oublier cet été indien passé au pays des caribous. «Mon plus beau souvenir, c’est quand on a vu des baleines, confie Manuel Casimo. Ou lorsqu’on a visité le parc animalier Oméga.»
Un don de 7000 francs
A son retour, l’Yverdonnois n’avait pourtant pas utilisé tout l’argent récolté. Sa maman en a donc prélevé une parti, soit 7000 francs, pour le donner à l’Association romande des familles d’enfants atteints d’un cancer. «Cela correspond aux frais d’organisation des rencontres Café-croissant pendant un an, confie-t-elle. On avait besoin de changer d’air et on a pu le faire grâce à la générosité des gens. On a voulu en faire profiter d’autres familles.»