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La Strid se recycle depuis vingt-cinq ans
Yverdon, 17 décembre 2018. STRID, de g à dr: Jacques-André Mayor, Daniel Burri, Jean-Philippe Petitpierre, Jean Paul Schindelholz. © Michel Duperrex

La Strid se recycle depuis vingt-cinq ans

18 décembre 2018 | Edition N°2398

Yverdon-les-Bains –  La société spécialisée dans la récupération des déchets n’a cessé d’innover depuis sa création, il y a un quart de siècle.

«La Société pour le tri, le recyclage et l’incinération des déchets (Strid) a souvent été un laboratoire d’idées pour le canton, voire pour le reste de la Suisse romande, note son directeur Jean Paul Schindelholz. Et on espère que, durant les 25 prochaines années, elle le restera.»

En 1993, année de la création de la Strid, fondée sur les décombres de l’ancienne usine d’incinération, mise hors-service sur ordre du Canton en 1989, la philosophie du tri sélectif s’impose. Lorsque les Communes se mettent ensemble pour créer la société, l’objectif est de «trier les déchets et d’informer la population sur le recyclage et sur les possibilités de valoriser les ordures sous une forme énergétique», poursuit Jean Paul Schindelholz. Mais la tâche est vaste, tant on part de loin. «Il a fallu créer une déchetterie de démonstration car les gens ne savaient pas ce que c’était, se rappelle Daniel Burri, premier président de la Strid. C’est assez génial de penser que ce qui a été pensé à l’époque est encore valable aujourd’hui.»

En un quart de siècle, la Strid ne cesse d’innover et de se recycler. Au milieu des années 1990, elle se mue en centre de transfert des ordures vers différentes usines d’incinération, puis vers le site lausannois de Tridel lors de sa mise en service, en 2006. En 1997, des équipes de la Strid se mettent à sillonner les écoles pour sensibiliser les jeunes générations à l’importance du tri et du recyclage. Une initiative qui aboutit, en 2009, à la création de la Coopérative romande de sensibilisation à la gestion des déchets, directement inspirée du modèle nord-vaudois. «Aujourd’hui, 2000 classes sont visitées par année, se félicite Jean Paul Schindelholz. Cela participe à l’évolution des mentalités et à une prise de conscience.»

L’entreprise ne s’arrête pas en si bon chemin. A la fin des années 1990, elle lance notamment le fameux concept du Coup de balai qui, depuis, a fait des émules un peu partout en Suisse romande. Suivront La Ressourcerie, «un concept novateur mis en place avec la Fondation Bartimée pour valoriser les déchets directement sur place», selon Jean Paul Schindelholz; Ecomanif, un système qui permet de remplacer la vaisselle mono-usage par des contenants lavables; puis le Tripôle, qui réunit plusieurs entreprises actives dans la mise en valeur d’objets et de composants.

Autopsie d’une poubelle

Même la taxe au sac puise ses racines dans le Nord vaudois. Après Orbe et Baulmes, premières communes à introduire le système sur leur territoire respectif, le sac taxé estampillé Strid voit le jour en 2009, remplacé depuis par le concept harmonisé qui prévaut dans tout le canton de Vaud, «un copié-collé du système de la Strid», selon le directeur.

Le regard tourné vers l’avenir, la société se félicite aujourd’hui de réceptionner davantage d’ordures destinées à être valorisées plutôt qu’à être incinérées. «On fait régulièrement des autopsies de sacs-poubelle et on se rend compte qu’il n’y a plus tellement de déchets recyclables», souligne Jean Paul Schindelholz, à l’exception de détritus compostables que les gens peinent à stocker en raison des effluves qu’ils génèrent. «Les poubelles ne devraient plus avoir aucune odeur et ne contenir que des emballages en plastique», image Jean Paul Schindelholz.

Caroline Gebhard