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La Team Stama a remis ça

28 novembre 2018 | Edition N°2384

L’équipe d’arts martiaux acrobatiques basée à Yverdon-les-Bains a récupéré le titre de championne du monde qu’elle avait déjà obtenu en 2016, le week-end dernier en Angleterre. Tanguy Guinchard s’est aussi adjugé la 1re place en individuel avec arme.

Des vidéos sur internet: voilà le déclic qui a transformé les frères Tanguy et Anthony Guinchard, ainsi que Jonathan Erath en de véritables stars du tricking. A la base judokas au Judo-Kwaï d’Yverdon-les-Bains, les trois compères ont plongé dans le grand bain des arts martiaux extrêmes en 2011. Et le succès n’a pas tardé à les suivre. Sept ans après ses débuts, voilà le groupe connu sous le nom de Team Stama champion du monde pour la deuxième fois. Un titre obtenu le week-end dernier à Newark, en Angleterre, et qui symbolise l’avance acquise par la formation nord-vaudoise sur la concurrence au fil des années, même au plus haut niveau.

Spectacles et compétitions

Paradoxalement, les trois hommes ne basent pas leur succès sur la compétition. Ce qui leur permet de s’offrir des voyages à travers le globe pour cueillir des trophées, c’est le spectacle. Soirées d’entreprise, shows diffusés à la télévision, manifestations sportives: la Team Stama s’est fait un nom dans la région comme à l’international. En offrant ses services, le trio bénéficie de plusieurs avantages: il étend son réseau, profite d’un moyen de financer ses frais liés aux compétitions et, surtout, il se perfectionne dans son domaine.

La synchro: le petit plus

D’ailleurs, Tanguy Guinchard ne le cache pas. Si lui et ses compères ont remporté le concours par équipes des Championnats du monde (appelés Unity World Games), c’est avant tout parce qu’ils se connaissent par cœur. «Dans cette catégorie, les juges se basent énormément sur la synchronisation des membres.» Les athlètes régionaux ayant obtenu trois fois 9,99 (la note maximum), autant dire qu’ils ont su séduire, tant dans ce domaine que dans tous les autres.

Cette cohésion, les trois showmen la travaillent quasi quotidiennement à l’entraînement: «On essaie de se retrouver trois à quatre fois par semaine pour préparer nos futures chorégraphies, mettre nos idées ensemble et les placer sur la musique, détaille Tanguy Guinchard, qui avoue ne s’y être pris qu’un mois et demi à l’avance pour préparer le rendez-vous britannique. Au-delà de ça, on s’entraîne quotidiennement de notre côté. On met l’accent sur l’explosivité, une qualité nécessaire dans notre discipline.» Un passage sur scène durant environ 1’30, il faut être capable de tenir le rythme tout en en mettant plein la vue aux juges.

Le style de la Team Stama plaît. A l’échelle régionale, elle réalisera une démonstration lors des finales du championnat suisse par équipes de judo dans la Cité thermale ce week-end. A l’étranger, le trio a notamment pris l’habitude de se représenter lors du spectacle final des Unity World Games. «L’organisateur nous l’avait demandé il y a trois ans. Et, depuis, il compte sur nous chaque année. Du coup, on en profite pour prendre part à la compétition.» Avec le succès que l’on connaît.

Sur tous les tableaux

Ce week-end de rêve a d’ailleurs vu Tanguy Guinchard ravir le titre en individuel avec arme, grâce à une chorégraphie aux nunchakus – son arme fétiche – qui a fait son effet. «Pourtant, la concurrence était rude, souligne encore le double lauréat. Lors du concours par équipes, on a failli être rejoints par un autre groupe, ce qui nous aurait forcés à remonter sur scène pour permettre aux juges de nous départager. Globalement, avec des formations venues de toute l’Europe et même des Etats-Unis, le niveau était d’ailleurs très bon.» Très bon, mais pas suffisant pour déloger les Yverdonnois du devant de la scène.

Florian Vaney