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La Vallée rend hommage aux passeurs

15 septembre 2014

Le week-end dernier a été marqué par plusieurs événements commémoratifs à l’attention des héros de la Seconde Guerre mondiale, dont une poignante partie officielle.

L’ancien réfugié Walter Reed et l’ancien passeur Bernard Bouveret ont levé le voile sur le monument.

L’ancien réfugié Walter Reed et l’ancien passeur Bernard Bouveret ont levé le voile sur le monument.

L’émotion était vive, samedi dernier, sur la rade du Pont, lors de l’inauguration du monument à la mémoire des passeurs du Risoud. La présentation de cette colonne hexagonale creuse dotée d’un texte traduit en six langues par Bernard Bouveret, le dernier passeur du Risoud encore en vie (lire La Région du 11 septembre) et Walter Reed, un survivant de la Shoah, a été précédée d’une partie officielle avec plusieurs intervenants. Lors de celle-ci, Laurent Nydegger, président de l’Association des passeurs de mémoire et municipal de L’Abbaye, a tenu à saluer «l’activité de résistance brève et très intense» qu’ont mené ces héros locaux de la Seconde Guerre mondiale. «Une poignée d’hommes et de femmes que rien ne destinait à de telles actions», a souligné, pour sa part, Jean-Yves Grognuz, directeur des écoles de la Vallée de Joux. Des individus dont la maire de Chapelle-des-Bois, Elisabeth Greusard, accompagnée de Bernard Bouveret, n’a pas manqué de mentionner les noms.

Le municipal Laurent Nydegger (à g.) a conduit l’événement devant une assistance estimée à 250 personnes par les organisateurs.

Le municipal Laurent Nydegger (à g.) a conduit l’événement devant une assistance estimée à 250 personnes par les organisateurs.

En provenance de Chicago, Walter Reed a apporté son témoignage de réfugié. Il faisait partie des «Enfants de La Hille», en référence au château d’Ariège dans lequel son groupe, menacé de déportation était caché. Plusieurs Suisses leur sont venus en aide, dont Anne-Marie Piguet et Victoria Cordier, qui ont fait passer huit d’entre eux à travers le Risoud.

La première d’entre elles n’était autre que la grand-mère d’Eva Keller, venue évoquer devant l’importante assistance, les «histoires de danger et de suspens qui lui étaient contées lors de ses visites dans une vallée de Joux emprunte de mystère à ses yeux. «Lorsque j’ai grandi, j’ai réalisé l’horreur, la terreur de ces gens qui ont risqué leur vie», a-t-elle commenté.

Après le dévoilement du monument, les participants à la manifestation ont été convié à un apéritif et eu la possibilité de découvrir le livre nouvellement paru «Le passage d’Edith», basé sur le journal d’une fugitive sauvée à travers le Risoud, que son auteure Joanne Badoux dédicaçait.

Une randonnée sur les traces des passeurs en compagnie de Bernard Bouveret a été organisée l’après-midi. Le week-end des passeurs comprenait également deux conférences : la première intitulée «Le sauvetage des enfants de la Hille par la filière du Risoud» a été donnée vendredi soir au Casino du Brassus par Walter Reed, alors que l’écrivaine spécialiste de l’histoire régionale Gisèle Tuaillon Nass a abordé le thème «Passeurs- résistants à la frontière franco-suisse de 1940-45», samedi soir à Chapelle-des-Bois.


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Ladite assemble, tout ouïe.

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L’ événement du week-end dernier à la vallée de Joux n’est pas le seul à rendre hommage aux passeurs. Deux autres projets ont en effet été relancés dernièrement en France voisine, l’un en pleine forêt du Risoud, l’autre à Chapelledes- Bois. Septante ans après la guerre, la volonté de garder en mémoire cette particularité de l’histoire régionale se manifeste de part et d’autre de la frontière.

Ludovic Pillonel