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La Ville adoucit ses macarons
Yverdon, 3 juin 2019. CP Stationnement, de g à dr: Vincent Audemars, Vesna Stankovic, Jean-Daniel Carrard, Pascal Pittet. © Michel Duperrex

La Ville adoucit ses macarons

4 juin 2019 | Edition N°2511

Après avoir gelé durant six mois sa politique de stationnement pour les pendulaires en raison d’une levée de boucliers, la Municipalité a révélé les nouvelles mesures qu’elle entend mettre en place.

Lorsque le projet de macarons a été présenté à la population en octobre dernier, il a laissé un goût très amer en bouche. Surtout auprès des commerçants de la Cité thermale qui ont eu beaucoup de mal à avaler une hausse de prix de 270 francs à 1200 francs pour parquer leur véhicule à l’année à Yverdon-les-Bains. Pour calmer les aigreurs, la Municipalité avait alors décidé de suspendre l’entrée en vigueur de ses nouveaux tarifs de stationnement pour les pendulaires. Elle s’était donné six mois pour trouver une solution acceptable avec les différents milieux économiques locaux. «C’est un sujet toujours assez sensible, puisque par définition on propose de changer les habitudes des gens», a relevé le syndic Jean-Daniel Carrard. Ce dernier avait d’ailleurs reconnu un manque de communication et une mise en place trop hâtive de cette nouvelle politique.

Les discussions ont incité les autorités à ajouter un peu de sucre dans leur recette pour adoucir la saveur du fameux sésame, mais également à supprimer des zones gratuites ou à disque (lire ci-contre). En revanche, pour les résidents le prix de la douloureuse reste à 270  francs.

Si les conditions d’octroi du macaron pour les pendulaires restent les mêmes, son prix, lui, passera de 270 francs à 1080 francs dès le 1er août, au lieu des 1200 francs annoncés en 2018. «Le tarif était de 100 francs par mois, 1200 francs par an, car nous mettons en place aussi un parking mutualisé à Y-Parc et ce sont les prix qui sont usités là-bas, explique Jean-Daniel Carrard. Nous avons considéré que nous fixerons un tarif un peu moins élevé, c’est-à-dire 90 francs par mois, en ville. Pourquoi? Parce que nous offrons la possibilité de parquer mais nous ne garantissons pas une place.»

Un prix pour travailleurs à temps partiel

Par ailleurs, la Municipalité a accepté d’adapter son offre pour les travailleurs à temps partiel avec un macaron à 540 francs pour 120 jours ou 240 demi-jours de stationnement par an. «L’objectif était de positionner le curseur par rapport au développement économique, souligne le commandant de Police Nord vaudois, Pascal Pittet. C’est sur cette question des temps partiel, qui sont de plus en plus légion, que la Ville a répondu, et on peut dire à satisfaction parce que c’est un travail qui a été fait par la Société industrielle et commerciale d’Yverdon, Grandson et environs (SIC), par l’ensemble des commerçants de l’hyper-centre, bien sûr, et avec un bon écho. On livre aujourd’hui un produit dont on est assez fiers. On s’est enfin entendus sur le fond.»

Du côté de la SIC, l’heure est au soulagement: «Plusieurs de nos membres ont fait partie du groupe de travail et ils ont pu expliquer ce dont ils avaient besoin, proposer des solutions et finalement, ils ont pu faire quelque chose quasi à la carte pour les temps partiel, relève Sophie Bertschi-Bovay, secrétaire au sein de la SIC. On a trouvé un compromis à la vaudoise, mais je pense qu’on a fait tout ce qu’on a pu.» Pas d’objection quant au prix des sésames? «On est encore contents parce que c’est moins cher que d’autres villes et qu’une place de parc privée. Je ne suis pas commerçante, mais je pense qu’on a trouvé de bonnes solutions.»

Le confiseur Yves Schneider, qui a participé aux discussions avec la Ville, se félicite aussi du compromis trouvé. «L’augmentation a été brutale mais c’est dans la norme.» Et d’ajouter: «On a eu une bonne explication du problème global de stationnement de la ville et on a apprécié l’effort de la Ville de nous avoir entendus sur le cas des temps partiel. C’est déjà une grande victoire.»

Réfléchir aux mesures complémentaires

Autres préoccupations des commerçants: l’amélioration des services annexes, comme les horaires des bus. Pour Y-Parc, la Ville assure qu’une desserte toutes les sept minutes sera mise en place et une ligne sera également aménagée le long des Rives du lac. L’Exécutif se dit également prêt à réfléchir à développer les prestations de vélos en libre service et de covoiturage.

En revanche, aucune offre combinée (macaron et transports publics) n’est prévue.

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La fin des places gratuites

Les parkings des Rives du Lac, de la plage, du centre sportif des Isles seront payants dès le 15 juillet, tout comme les places qui sont encore en zone à disque qui, elles, le deviendront dès 2020.

Pour la Municipalité yverdonnoise, «le bilan tiré à la suite de la mise en place des zones macarons ces derniers mois est globalement positif». La Ville a noté une hausse de la disponibilité des places pour les habitants et leurs visiteurs. Cependant, dans certains secteurs, des usagers contournent le système mis en place. Les autorités vont donc prendre de nouvelles mesures qui seront prochainement mises à l’enquête et publiées dans la Feuille des avis officiels. Elles pourront donc encore être contestées.

Ainsi, dès le 15 juillet, les parkings des Rives du Lac, de la plage et du centre sportif des Isles ne seront plus gratuits (hormis entre 12h30 et 13h30, la nuit et le dimanche). Une tarification à un franc de l’heure et à six francs la journée – ainsi que 25 francs la semaine pour les propriétaires de cabanons et les professionnels du port – sera mise en place. Un dispositif qui devrait augmenter la disponibilité des places pour les visiteurs et éviter une prise d’assaut de ces parkings par les pendulaires sans macaron.

Nouveau régime aussi pour les rues Haldimand, Neuve, Cordey, Jean-Jacques Rousseau, des Philosophes, des Jordils et Roger de Guimps, ainsi que le Quai de la Thièle. Le disque va être supprimé. La première étape vise à limiter le parcage à nonante minutes, dès le 1er août. Dès 2020,  une zone payante à deux heures sera introduite.

 

Christelle Maillard