Orbe – L’Exécutif a accepté de créer cinq nouvelles cases à la Grand-Rue, pour apaiser les commerçants qui s’inquiètent d’en voir disparaître huit à la place du Marché.
«C’est un peu un retour en arrière dans l’idée de répondre aux préoccupations des commerçants. Et c’était pour aller de l’avant avec cette mise à l’enquête», reconnaît le syndic d’Orbe Henri Germond. La Municipalité a en effet lâché du lest dans le dossier du réaménagement de la place du Marché, puisqu’elle a accepté de créer cinq nouvelles places de parc à la Grand-Rue en compensation des huit cases qui sont amenées à disparaître aux abords de l’Hôtel de Ville. Cette décision, validée par le Canton et publiée dans la Feuille des avis officiels de mardi dernier, peut toutefois encore faire l’objet d’un recours devant le Tribunal cantonal.
Car s’il y a bien quelque chose qui a alerté les commerçants, c’est la disparition annoncée de possibilités pour se garer. Quand bien même la Ville a annoncé un concept plus global qui vise à intensifier la rotation des véhicules stationnés et la mise à disposition de nouvelles cases le long de certains axes routiers, ils craignent que cela ne freine leurs clients. Mais au lieu de s’opposer tout bonnement au projet de future place du Marché, dont la mise à l’enquête s’est terminée le 10 décembre (lire encadré), ils ont préféré s’asseoir à la table de l’Exécutif pour discuter, et émettre des observations.
«On est satisfaits, car les autorités vont remettre quelques places. Mais on a fait le tour du périmètre du centre-ville et on a identifié la possibilité d’en avoir 21 de plus, notamment en utilisant des infrastructures existantes mais inutilisées aujourd’hui», réagit Sarah Mottaz N’Dele, présidente d’Articom. L’association faîtière des commerçants regrette ainsi de ne pas avoir été associée aux réflexions de la Municipalité: «On estime qu’on aurait pu faire les choses ensemble. On a notre regard de commerçants et eux, celui d’urbanistes», poursuit Sarah Mottaz N’Dele. Mais Articom ne baisse pas les bras: «On nous en remet déjà cinq, c’est une bonne entrée en matière. Et on peut espérer en récupérer encore trois, d’une façon ou d’une autre.»
Gain temporaire
«C’est magnifique d’avoir un centre avec 150 arcades, mais on ne peut pas proposer à chacun trois places devant son commerce», note pour sa part Henri Germond. L’édile ajoute que les nouvelles cases seront créées dès l’échéance du délai de trente jours pour faire recours, pour autant que personne ne s’y oppose. D’ici au début du chantier sur la place du Marché – un projet qui doit encore passer par plusieurs étapes, dont celle du vote du Conseil communal sur le crédit d’aménagement – les commerçants gagneront donc temporairement cinq possibilités de stationnement pour leurs clients par rapport à la situation qui prévaut actuellement.
____________________________________________________________________________
Une dizaine d’oppositions
Les inquiétudes se sont cristallisées sur les questions du stationnement et de la mobilité, lors de la mise à l’enquête de la future place du Marché. Au total, une dizaine d’oppositions ont été déposées. «On est plutôt contents que ça n’ait pas pris une ampleur démesurée», réagit le syndic Henri Germond. Le projet prévoit d’en faire une zone de rencontre pavée, équipée de bancs publics et arborisée. Les voitures la traverseront toujours, mais les lieux seront davantage sécurisés pour protéger les piétons. Deux mois avant de soumettre le dossier à l’enquête, la Municipalité avait pris le pouls de la population, lors d’une séance publique. Les remarques émises l’avait amenée à faire quelques aménagements pour les personnes à mobilité réduite et les poussettes.
© Dmarch/Antoine Allaz