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La Wysam 333 d’hier et d’aujourd’hui
Samuel Wyss (à g.) et Lars Schnyder. © Muriel Antille

La Wysam 333 d’hier et d’aujourd’hui

19 août 2022

La 20e édition de la cyclosportive longue distance urbigène aura lieu le 3 septembre prochain. Son fondateur, Samuel Wyss, «rétropédale» avec nous pour en narrer les origines et les grands moments.

Le tour de la Suisse à vélo en une étape. Mordu de longues distances, Samuel Wyss avait imaginé proposer un tel défi. C’était en 1997, et c’était alors totalement fou.

L’Urbigène, patron du magasin de vélos de la rue des Remparts, Wysam, était parti tester le parcours. Jusqu’à ce qu’en plein mois d’août, au col de la Furka, il s’était retrouvé à rouler sur la neige. «J’avais alors compris que ce serait trop compliqué», glisse-t-il.

Le 3 septembre prochain, la Wysam 333 fêtera sa 20e édition. Comme chaque année depuis le début, c’est «Sam» qui a imaginé et a testé le parcours. Cela fait bien longtemps que le fondateur de la cyclosportive n’est plus à la tête de celle-ci, mais il est toujours prêt à donner un coup de main.

En 1998, il avait cette fois testé un tour de la Suisse romande en 350 km. Et c’était faisable. Il avait rassemblé des amis – pas forcément du milieu, d’ailleurs –, qui ont proposé d’appeler l’épreuve la Wysam 333. L’aventure pouvait démarrer dès l’année suivante.

«C’est parti comme une randonnée, mais quand tu mets un dossard à un coureur, automatiquement, ça devient la course», sourit le papa de Danilo Wyss. Et de poursuivre: «A l’époque, une telle épreuve était extraordinaire. On me disait constamment que ce n’était pas possible.» Et pourtant, le concept a séduit. Au début des années 2000, la 333 avait même accueilli trois Japonaises, venues exprès en Suisse pour l’événement. Les départs étaient alors donnés devant le magasin, bien avant le lever du soleil, avec à chaque fois tout le voisinage aux fenêtres.

Avec le temps, la Wysam 333 a connu des hauts et des bas. Notamment quand le boss est tombé gravement malade. Aujourd’hui portée par le VC Orbe, la manifestation retrouve de belles couleurs. «Avec le temps, c’était devenu de plus en plus une course, relève Samuel Wyss. Ça devenait aussi toujours plus lourd à porter sur le plan de la sécurité. C’est très bien, à présent, que cela soit redevenu une rando sportive. Je suis surtout très heureux qu’il y ait une suite. Tout cela grâce au dynamisme de Lars Schnyder (ndlr: le président du VC Orbe) et du comité du club, qui ont à cœur de poursuivre l’aventure.»

«Sam» a toujours été un fou de longues distances. Il le dit lui-même, c’est quelque chose qui lui colle à la peau. «Et j’ai pu réaliser un rêve avec la Wysam 333. J’ai pu donner ce qui me tenait à cœur, et l’engouement des bénévoles m’a beaucoup marqué.»

Depuis toujours, le fondateur s’occupe du parcours, qu’il imagine au kilomètre près durant l’hiver sur son vélo. Pour le plaisir de pédaler, de découvrir, d’aller le plus loin possible. Et cela fait vingt éditions que ça dure.

 

Au rouge et au saucisson

Ils sont nombreux à avoir marqué de leur coup de pédale la Wysam 333. A l’heure de fouiller dans sa mémoire, Samuel Wyss pense à de nombreuses belles histoires, dont celle des champions de l’édition 2003.

Vainqueur de la Race Across America, Andrea Clavadetscher avait alors bouclé le périple devant deux autres sacrés costauds: Patrick Vetsch, ex-champion du monde sur route et sur piste en juniors, et Daniel Wyss, qui a été détenteur du record du monde de kilomètres parcourus en 24 heures.

Si la cyclo urbigène attirait des sportifs passés par le professionnalisme, de purs amateurs s’y sont aussi essayés. C’est le cas de Michel Maquelin, un Urbigène qui, lors de la première édition, est parti avec son sac à dos, son pot de rouge, son saucisson, et l’a terminée. «Il l’a fait dans une philosophie de randonnée. Il était tout fier d’être arrivé au bout», se souvient Samuel Wyss.

 

63

cyclistes ont pris part à la première édition de la Wysam 333, le 29 août 1999. Le parcours les emmenait alors à la vallée de Joux, puis en France, au sud du Léman, avant de remonter à Morat et de revenir à Orbe.

270

participants, de dix nations différentes, ont pris le départ de l’édition 2004. La plus fréquentée de toutes.

999

C’est le nombre de kilomètres parcourus par le Gruérien Gil Strohheker en 2001 – il a réalisé trois fois le parcours de la Wysam 333 en trois jours –, suivi par un camping-car, en faveur d’enfants boliviens qui travaillaient dans des mines. Un exploit très médiatisé, qui avait apporté une belle publicité à la cyclosportive.

 

 

On reprend les mêmes boucles, dans le désordre

Pour la troisième année consécutive, le VC Orbe est aux commandes de la Wysam 333. Le samedi 3 septembre prochain, quelque 200 cyclistes aux mollets affûtés sont attendus sur les différents parcours de la cyclosportive.

Au programme: les parcours de 333, 222 et 111 km. Les boucles – celle nommée Val-de-Travers, celle appelée Jura et celle baptisée Lavaux – sont les mêmes que l’an dernier, mais l’ordre a été inversé. Les participants aux 111 km en découvriront ainsi une autre, par exemple. Une catégorie vélos électriques est prévue pour cette distance.

La course fait également la part belle aux enfants, avec des parcours pour les 2 à 8 ans du côté de l’esplanade du château, à Orbe. Enfin, une balade familiale, du côté de la plaine, permettra de satisfaire tout le monde.

Les départs seront donnés à 4h30, 7h et 9h, en fonction de la distance à parcourir. La balade familiale est, elle, prévue pour la fin de la matinée, à 11h, et la «kids race» dans l’après-midi, dès 13h30.

S’il sera possible de s’inscrire sur place, les inscriptions en ligne sont ouvertes jusqu’au 1er septembre. A l’heure actuelle, près de cent participants sont déjà annoncés. Infos sur www.velocluborbe.ch.

Manuel Gremion