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L’abattoir se projette dans de nouveaux murs
Orbe, 13.04.19, Abattoirs. © Carole Alkabes

L’abattoir se projette dans de nouveaux murs

15 avril 2019 | Edition N°2478

Orbe – La Société coopérative de l’abattoir régional a voté, jeudi dernier, un crédit de 30 000 francs pour étudier la possibilité de créer un nouveau bâtiment.

Depuis qu’ils forment une société coopérative, les artisans bouchers, les agriculteurs et les communes de la région cherchent des solutions pour optimiser l’abattoir situé au chemin de l’Etraz, à Orbe. A la suite de la fermeture du site de production de viande fraîche du groupe Bell, en 2017 à Cheseaux-sur-Lausanne, le deuxième abattoir du canton a enregistré une forte augmentation (+11%) du nombre d’animaux abattus durant l’année 2018.

Face à ce constat, «nous avons envisagé la rénovation du bâtiment», a expliqué Jacques Nicolet, conseiller national et président de la Société coopérative de l’abattoir régional d’Orbe, lors de l’assemblée générale qui s’est déroulée jeudi dernier à Ependes. Les coûts d’une telle opération ont été chiffrés à près de 3,5 millions de francs. Une estimation qui en a refroidi plus d’un. Avec le même montant, une installation ultramoderne a pu être construite à Avenches, en 2015. «En investissant 2 millions de francs supplémentaires, on pourrait bénéficier d’un nouvel abattoir mieux adapté», a poursuivi Jacques Nicolet.

Nouvelle parcelle

L’emplacement idéal aurait été la parcelle située près du séchoir à herbe de la plaine de l’Orbe. Seulement, en raison de la loi sur l’aménagement du territoire, «on était mal barrés», a ajouté le président. Ce terrain situé à proximité du tronçon autoroutier se trouve en effet en zone agricole.

C’est pourquoi la Commune d’Orbe s’est engagée à mettre à disposition un droit de superficie distinct et permanent (DDP) sur la parcelle n° 230 dans la zone industrielle, à proximité de l’entreprise agroalimentaire Hilcona. Un dossier de mise à l’enquête devra être présenté aux autorités communales dans un délai de deux ans. La société coopérative s’engage, quant à elle, à donner la priorité à la Cité aux deux poissons si elle devait vendre son terrain actuel, situé à côté des bâtiments où est entreposé le matériel de voirie de la commune.

Avant-projet

Lors de l’assemblée générale, les membres de la coopérative ont accepté un crédit d’études de 30 000 francs. Les bureaux d’architectes Duvillard et Nicod se sont inspirés de l’abattoir de Martigny (VS) pour esquisser les premières lignes d’un bâtiment qui s’étendrait sur une surface de 1200 m2. L’accès au site serait aménagé de façon à ce que les camions bétaillères puissent circuler en toute sécurité. Les architectes prévoient également de séparer les zones dites sales de celles dites propres. Ce dispositif existe déjà sur l’emplacement actuel, mais il peut être amélioré, selon Pascal Duvillard.

Au nord du bâtiment, des écuries d’une surface de 262 m2 seront aménagées pour y abriter les animaux avant leur mise à mort. Quant à la chaîne d’abattage, elle s’étendra sur 525 m2. Une zone réfrigérante sera également mise en place de l’autre côté de l’édifice.

Si la société de coopérative prévoit de doubler les abattages de porcs, de bovins, de caprins et d’ovins – 6767 animaux ont été abattus en 2018 –, la future structure ne sera pas destinée à la volaille. D’autres sites existent pour cela, comme celui des Établissements pénitentiaires de la plaine de l’Orbe. La mise à l’enquête est prévue pour septembre 2020.

Soutenir une activité régionale

Un abattoir existe déjà sur la commune d’Orbe et il y a «une véritable volonté municipale de soutenir une activité de ce type dans la région», indique le syndic, Henri Germond. Si l’Exécutif souhaite rester propriétaire du terrain, c’est parce que ce projet permettra d’assurer des «rentrées pérennes au fil des années».

Capitale de la saucisse aux choux, la Commune a une carte à jouer à l’heure où de nombreux abattoirs sont contraints de fermer leurs portes. Selon Nicolas Pavillard, agriculteur et membre du comité de la coopérative, ce type de structure est «indispensable» pour une région comme le Nord vaudois, puisqu’elle garantit une meilleure traçabilité de la viande. De plus, la proximité joue un rôle important pour l’animal en raison du stress occasionné.

Valérie Beauverd