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L’agglomération au cœur du plan climat

8 novembre 2024 | texte et photos: I. ro
Edition N°3827

Le réchauffement climatique frappe tout particulièrement les agglomérations.

Le réchauffement climatique nous concerne tous. Mais ses effets touchent plus particulièrement les agglomérations, en raison de la densification voulue par la loi fédérale sur l’aménagement du territoire. Si cette politique de concentration n’est pas fondamentalement remise en cause, son application doit impérativement évoluer en relation avec le climat. Les agglomérations sont en effet d’importants émetteurs de gaz à effet de serre.
A l’enseigne des «agglomérations résilientes», la conférence d’AggloY a réuni une cinquantaine d’élus et invités, mercredi soir à l’Hôtel de Ville de Grandson. A l’ouverture, le syndic d’Yverdon-les-Bains et président du comité de pilotage (Copil) d’AggloY, Pierre Dessemontet, a demandé à l’assemblée de respecter une minute de silence en hommage à Jean-Claude Ruchet, municipal et doyen de fonction de l’exécutif yverdonnois, décédé une semaine auparavant.
Au moment d’entrer dans le vif du sujet, le président du Copil a rappelé que la résilience consiste à surmonter les problèmes et à s’adapter à une nouvelle situation. Pour aboutir, «le travail coordonné et en réseau est primordial». Et de glisser au passage qu’une récente étude de l’UBS note favorablement Yverdon-les-Bains en termes d’attractivité.

Accélérer le processus

«Les villes concentrent une part importante des activités humaines et la majorité des émissions de gaz à effet de serre», a d’emblée relevé Christelle Luisier Brodard, présidente du Conseil d’Etat et cheffe du Département des institutions, du territoire et du sport (DITS). Elle a plaidé dans la foulée pour «l’accélération de la politique climatique». Le Canton veut réduire de moitié les émissions de CO2 d’ici 2030 et parvenir à zéro émission en 2050. Pour atteindre le premier objectif, le Canton, qui a déjà consacré plus d’un milliard de francs à cette problématique entre 2020 et 2023, doit faire des efforts supplémentaires.
Bien évidemment, il faut, dans le même temps, que la population fasse sa part. Et pour la convaincre, les évolutions législatives, notamment les contraintes introduites dans la future loi sur l’énergie, doivent être le résultat d’un bon équilibre, «et tenir compte des capacités économiques et de l’acceptabilité sociale».
Sa collègue Nuria Gorrite, cheffe du Département de la culture, des infrastructures et des ressources humaines, a insisté sur «la nécessité d’aligner les politiques publiques et d’avoir une vision». Et d’ajouter: «Il faut aménager nos mobilités pour répondre aux enjeux climatiques.» Un vrai défi pour les 59 agglomérations du pays car il faut concilier mobilité et croissance. Elle a aussi rappelé que la mobilité est source du tiers des émissions de carbone dans le canton de Vaud, et dans cette proportion, les 90% proviennent de la mobilité individuelle motorisée: «La mobilité décarbonée est avant tout intermodale.»

Un guide de soutien

Urbaniste à l’Etat du Valais, Léa Gillioz a présenté un guide qui permet aux collectivités publiques, mais aussi aux privés, de créer des espaces de verdure et de lutter contre les îlots de chaleur.
Une action en cours ici aussi. Antoine Sauser, adjoint au chef du Service mobilité, environnement et infrastructures, a expliqué que la Ville d’Yverdon-les-Bains plante trois fois plus d’arbres que dans le passé, soit quelque 400 par année.