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«L’Antiquité, ce n’est pas que de vieilles histoires»
© Gabriel Lado

«L’Antiquité, ce n’est pas que de vieilles histoires»

25 septembre 2020

Le site de Boscéaz a organisé une journée de sensibilisation dimanche dernier. Le succès a été au rendez-vous. Les petits, notamment, ont adoré.

 

C’est par un délicieux parfum d’antiquité que le visiteur est accueilli sur le site des Mosaïques dimanche dernier.

Au-dessus d’un feu de bois, les restaurateurs bien connus Catherine et Daniel Grivet, membres de l’Association des Amis de Pro Urba, s’affairent à la préparation de plats d’inspiration romaine (soupe de lentilles, pruneaux confits au miel, ragoût de porc avec sauce vinaigrée au miel, entre autres réjouissances) dans d’énormes marmites. C’est que l’Association a mis les petits plats dans les grands cette année. Si la thématique choisie: «Mosaïques en péril » insistait sur les problèmes bien réels de conservation des pavements, leur finesse et les histoires qui les habitent ont aussi fait l’unanimité auprès du public.

L’Antiquité toujours tendance

Ce n’est pas par hasard que cette famille de Villars-Sainte-Croix a choisi de passer son dimanche ici, puisque les trois enfants sont férus d’antiquité. «Je voudrais devenir archéologue plus tard car je suis passionnée par l’histoire», confie Cléa (12 ans), accompagnée de ses frères Thibaud et Jonathan qui, à 13 ans, étudient le latin et le grec.

Quant à Yasmine, 10 ans, venue d’Ecublens, elle a l’habitude de parcourir les sites archéologiques: «Je suis allée à Rome et Pompéi et ce n’est pas ma première visite à Orbe, mais la mosaïque des divinités reste ma préférée ! ».

Mayeul, Urbigène de 10 ans passionné par l’histoire de sa ville, est très amusé par les contes qui ponctuent la journée. «Je sais maintenant que Zeus aimait bien faire des trucs avec des filles et qu’il n’était pas très gentil avec sa femme ! ».

Emerveillement et consternation

Les plus grands ne sont pas en reste, puisque archéologues et restaurateurs sont présents pour répondre aux nombreuses questions des visiteurs souvent interloqués par les problèmes de conservation, comme le rapportent Noé Terrapon et Francesco Valenti du Laboratoire de conservation-restauration d’Avenches: «Plusieurs personnes nous ont demandé pourquoi, alors que la Suisse a les moyens, les vestiges ne sont pas mis en valeur! Et pourquoi la mosaïque d’Achille à Scyros n’est, en général, pas ouverte au public alors qu’elle est si extraordinaire ».
«Beaucoup de gens se sentent concernés par le site»

Loïc Durand, archéologue chargé de l’organisation de la manifestation et membre de Pro Urba, tire un bilan positif de cette journée à laquelle ont travaillé une dizaine de bénévoles de l’Association.

Si plusieurs centaines de personnes se sont déplacées, il se réjouit également du soutien du milieu de l’archéologie: «La collaboration avec les Site et Musée romains d’Avenches, le Musée romain de Vallon et plusieurs figures de l’archéologie montre que beaucoup de gens se sentent concernés par le site. C’est un bel exemple de solidarité. L’Antiquité ce n’est pas que de vieilles histoires, c’est surtout des thématiques universelles, ce qui fait notre humanité. ».