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L’Arizona en récompense de sa détermination

2 mai 2019 | Edition N°2489

Léon Tharin voit les choses en grand. Cet été, l’Yverdonnois de 15 ans partira aux Etats-Unis, où il a décroché une bourse, afin de vivre sa passion.

Il n’est jamais loin d’un panier de basket, Léon Tharin. À moins que ce ne soit carrément l’inverse, qu’il foule le sol des salles d’entraînement de son club, Pully Lausanne, ou les terrains extérieurs d’Yverdon-les-Bains.

Chaque matin de la belle saison, après s’être levé vers 5h30 ou 6h, il prend son ballon et part dribbler, seul, imaginant ses propres exercices avant de se rendre à l’école, à Léon-Michaud. «J’essaie de marquer entre 300 et 500 shoots par jour, en faisant des séries depuis plusieurs positions et avec différents mouvements au préalable. Je prends du plaisir en essayant de toujours m’améliorer.» Le programme n’est pas différent une fois les cours terminé, il enchaîne ensuite avec les séances avec son équipe et, tant qu’à faire, encore un peu de pratique individuelle.

Fou amoureux de son sport, l’Yverdonnois n’est jamais rassasié. L’hiver, quand il ne peut pas jouer, il va courir. «Dès que j’ai un moment, j’essaie de faire quelque chose, lance cet acharné. Quand je ne bouge pas, ça me travaille trop, ça me fait douter.»

Un labeur et une détermination qui paient. D’abord formé à l’USY, le meneur au petit gabarit évolue à présent dans le championnat national M17. Il a également porté les couleurs des sélections vaudoises M13 et M15, participant à des tournois internationaux lors desquels il a pu mesurer son adresse en remportant les deux concours de shoots à trois points auxquels il a participé.

La genèse d’un idéal

L’été dernier, il s’est même rendu à San Antonio, au Texas, puis en Arkansas pour cinq semaines de stage, sous la houlette de l’ancien joueur professionnel américain Derrick Lang, qui a terminé sa carrière en Suisse. Une révélation. «J’ai beaucoup aimé la façon dont, là-bas, sont valorisés le travail, la performance et le développement. Aux USA, le basket, c’est quelque chose», lance le jeune homme.

Depuis lors, le désir de partir outre-Atlantique pour tenter sa chance est devenu dévorant. Une ambition qu’il va concrétiser cet été grâce à Derrick Lang et ses contacts, via l’agence floridienne spécialisée dans le sport-études IMP. Le Nord-Vaudois a ainsi obtenu une bourse de 23 000 dollars – sur les 38 000 de l’entier de l’écolage, incluant nourriture et logement – au collège Bella Vista, dans la banlieue de Phoenix, en Arizona. Un établissement qui possède une équipe de basketball de jeunes, les Bears, qui brille au niveau national. «Le but est d’y faire mes trois années de high school, puis de réussir ensuite à intégrer une université pour jouer en NCAA», se projette Léon Tharin.

Dans tous les cas, ce n’est pas l’ampleur du travail qui l’attend qui le retiendra, au contraire: «J’ai hâte d’y aller», lance-t-il, audacieux.

 

Du beurre dans les fajitas

Bosseur invétéré et attachant, Léon Tharin a toujours trouvé des gens prêts à le soutenir dans ses démarches. Vu le rythme de vie et la discipline qu’il s’impose, ses parents ne peuvent que l’épauler. «Il est tellement ravagé de basket», s’incline Fabian Tharin, le célèbre chanteur yverdonnois, convaincu par la belle expérience que son fils va vivre, qu’il réussisse ou non dans le basket.

Pour aider Léon Tharin à concrétiser son rêve américain, un financement participatif sera créé sur le site wemakeit.com. Des entreprises et potentiels mécènes seront également contactés en ce sens.

Manuel Gremion