L’Auberge communale est fermée!
20 septembre 2024 | Textes: I. RO | Photos: Gabriel LadoEdition N°3792
L’établissement public a été bouclé abruptement il y a plus de deux semaines. Le tenancier cherche des solutions. La Municipalité a sauvé ce qu’elle a pu.
«Cette fermeture est dommageable pour Vallorbe et sa visibilité. D’autant plus que ces derniers temps, le commerce marchait bien. Nous sommes intervenus auprès du chef de la Police cantonale du commerce pour que le tenancier puisse continuer à produire les repas pour les UAPE et les personnes âgées, et nous avons obtenu son accord», explique Stéphane Costantini, syndic de Vallorbe. En effet, la fermeture de l’Aubrege, établissement propriété de la Commune, est intervenue abruptement le premier mardi de septembre.
Le syndic n’a pas été le seul surpris. En effet, un inspecteur de la Police du commerce, accompagné d’un agent local, s’est présenté à l’Auberge communale début septembre, et a signifié la décision au tenancier. Les clients présents ont été invités à terminer leur boisson et à quitter les lieux. La décision a été affichée à la porte, sans plus d’explications.
Dialogue entamé
Sitôt alertées, les autorités de la Cité du fer se sont empressées de rencontrer le tenancier. «Une délégation de la Municipalité a rencontré ce tenancier pour évoquer la suite. Il est normal que le bailleur aille trouver son locataire dans ce genre de situation. On a fait le point avec lui et envisagé la suite. On a décidé de lui laisser un peu de temps pour atterrir. Il est prévu que nous le rencontrions à nouveau à la fin du mois. Il faut tout de même qu’il puisse se retourner», explique le syndic.
Fréquentation en hausse
Pour Sébastien Rindlisbacher, tenancier depuis la rénovation de l’ensemble immobilier du Casino par la Commune – grande salle, salles de réunion, auberge, etc. – il y a une douzaine d’années, cette décision de la Police du commerce intervient au pire moment. Il ne cache pas qu’il a connu des difficultés. Mais depuis une année, avec le soutien de sa compagne, il travaille dur pour remonter les affaires. Et de l’avis général, la fréquentation de l’établissement s’est sensiblement améliorée. Le tenancier, a l’instar d’un athlète qui a retrouvé son second souffle, se retrouve les jambes coupées.
Cela dit, même si elle est durement ressentie, Sébastien Rindlisbacher ne conteste pas la légalité de la décision. En effet, il avait, après la pandémie, cumulé des retards dans le paiement des charges sociales auprès de Gastro Social, l’organisme d’encaissement et de gestion de la branche. Et passé un certain délai, le retard entraîne une suspension de licence et la fermeture de l’établissement. «Si j’avais eu trois mois de plus, cela ne serait pas arrivé. Car les affaires étaient bien reparties. Je travaille bien plus qu’avant avec le soutien de ma compagne et d’une équipe fantastique. Ce sont des créances relatives au passé et ça me désespère», explique-t-il.
Le combat continue
Cela dit, le tenancier ne jette pas l’éponge. Il est à la recherche de soutiens qui lui permettraient de solder des arriérés qui se chiffrent à quelques dizaines de milliers de francs. De son côté, la Commune ne peut pas aider financièrement son locataire. «C’est une question de respect de l’équité», relève le syndic, déjà inquiet depuis la fermeture du Buffet de la Gare le printemps dernier.
Le repas du cinquantenaire assuré
La fermeture de l’Auberge communale aurait pu compromettre le repas de gala du cinquantenaire de l’ouverture des Grottes de Vallorbe (lire en page 13) au public, prévu dans la grande salle ce vendredi soir. Mais un compromis a été trouvé, explique Serge Audemars, président du conseil d’administration de Grottes de Vallorbe SA: « Le tenancier a le droit de faire la cuisine. Il nous fournira le repas. Et nous nous occuperons du service et des boissons. Cette fermeture n’a rien à voir avec des problèmes d’hygiène et le tenancier fait très bien à manger. »