Logo
L’audition se fera dans leur salon!
Axel, 9 ans, spécialiste de la batterie.

L’audition se fera dans leur salon!

13 novembre 2020

Quelques notes de musique s’échappent d’une maison. Mais qui répète avec tant d’ardeur ce morceau, en faisant concurrence aux oiseaux? Un musicien soliste qui prépare son audition de ce samedi.

Ce week-end était censé être entièrement dédié à la musique, car un concert du Corps de Musique La Centenaire Champagne-Onnens était prévu le dimanche, en plus du concours le samedi. Les musiciens étaient motivés, mais le virus a eu le dessus: trop de musiciens et impossible d’ajouter un public. Aucune société se plaint d’avoir trop de membres, mais avec les directives fédérales, chaque groupe est en surnombre! Le concours de solistes du Nord vaudois, qui devait avoir lieu en juin, avait déjà été reporté pour ce mois de novembre. Malheureusement, cela reste impossible: «C’est pourquoi nous avons remplacé le concours par une audition!», s’exclame Christèle Willenegger, responsable de l’école de musique. Finalement, entre concours et audition, il n’y a que le classement pour faire la différence.

Il ne faut pas baisser les bras et écouter la motivation des musiciens, notamment les plus jeunes, qui travaillent leur pièce depuis plusieurs mois. «C’est le point positif de la situation actuelle, on doit se réinventer et être créatif pour maintenir un lien social», dit Christèle Willenegger. L’audition se déroulera à «huis clos» avec la présence de Marianna Grynchuk, pianiste, du soliste, d’un jury et d’un preneur de son et d’images. Un deuxième jury, en quarantaine, donnera ses commentaires à distance. Fabien Dumonteil et Grégory Wuest, un dans la salle et l’autre chez lui, sont tous les deux motivés même si cette audition est particulière.

«Nous avons demandé aux élèves leurs avis sur cette audition singulière et tous étaient très enthousiasmés», souligne la responsable, en précisant que les écoles de musique n’ont jamais arrêté de travailler. Grâce aux différents professeurs, les cours ont eu lieu chaque semaine, même par visioconférence (cours en direct par écran interposé) quand il n’était pas possible de faire autrement, comme ce printemps. Pédagogiquement, il était important de trouver une solution et de rester au plus près de ce qui se fait habituellement. Ainsi la quinzaine de participants, de 8 à 40 ans, pourra présenter sa pièce ce samedi 14 entre 15h et 17h. Il y aura des cuivres, des bois, de la batterie ou de la percussion. Chaque élève aura une heure précise d’arrivée, car les cinq personnes dans la salle ne doivent absolument pas être dépassées.

Une audition sans public, même les proches ne pouvant y participer, il fallait trouver une idée de génie. «Un zoom!», a imaginé Emily Forestier Grin, membre de la société, immédiatement suivie par les deux autres organisatrices de l’audition. Seulement entre l’idée et l’application, la technique restait un barrage. Dès le départ, il était prévu d’enregistrer le concours pour laisser un souvenir aux musiciens. Le technicien de cette opération, Tony Maulaz, assurera la prise d’images, en plus du son afin de diffuser en direct, via zoom, l’audition pour les familles des solistes. Celles-ci recevront le lien et pourront le transmettre à qui elles le désirent et, ainsi, assister à toute l’audition depuis leur salon.

 

Deux questions à Sylvie Besson, présidente de la société

 

Quelle est l’importance de la musique pendant cette période ?

La musique, c’est ce qui accompagne les émotions de la vie, elle met de bonne humeur comme elle soutient en cas de tristesse. En cette période, je dirais que je suis en manque de musique, non pas de celle que nous pouvons écouter en boucle, mais de celle qui procure des émotions instantanées, ces moments de magie et de grâce où la communion entre le musicien et son public est ressentie. Chaque initiative mise en place dans le contexte d’aujourd’hui pour réunir les musiciennes et musiciens avec leur public doit être encouragée et soutenue.

Pourquoi s’acharner à organiser de tels événements?

Organiser un événement culturel en cette période requiert une grande capacité d’adaptation. Les organisatrices, ainsi que Tony Maulaz pour la technique, ont fait preuve d’une motivation sans faille afin que les musiciens puissent présenter le fruit de leur travail ce samedi. C’est essentiel que les progrès accomplis puissent être valorisés également dans les conditions actuelles et malgré cette pandémie. Je les remercie toutes et tous et suis convaincue que cela apporte une touche d’optimisme, de positivité et de joie dans notre quotidien.

Véronique Meusy