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L’avenir du RCY passe par son école

18 juin 2015

Rugby – En charge de la formation au sein du club yverdonnois, Stéphane Lepifre dresse l’état des lieux, alors que l’équipe fanion a jeté l’éponge il y a quelques semaines, suite à des soucis d’effectif. Un nouveau comité est en gestation.

Stéphane Lepifre prend soin de la jeunesse du club, qu’il aimerait toutefois plus nombreuse. © Gabriel Lado

Stéphane Lepifre prend soin de la jeunesse du club, qu’il aimerait toutefois plus nombreuse.

C’est un début de soirée comme un autre aux Vuagères. Stéphane Lepifre donne l’entraînement aux jeunes du cru, avec implication et dans la bonne humeur générale. Une image bien loin de celle qu’on pourrait penser rencontrer au sein d’un club qui vient de voir sa première équipe faire le grand saut, de haut en bas. Le Rugby-Club Yverdon repartira en 1re ligue (le quatrième et dernier échelon national), la saison à venir, après avoir retiré son équipe du championnat de LNA, durant le printemps, faute d’avoir assez de joueurs.

Responsable de l’école de rugby du club depuis sept années, le Français soigne la jeunesse, la plus belle preuve qu’il y a encore de la vie au RCY. «On est dans une ville où il y a peu d’expatriés, contrairement à Genève, Lausanne ou Neuchâtel. Le vivier du club est en grande partie issu de l’école», lance-t-il, bien conscient des enjeux. Aujourd’hui, une bonne trentaine de juniors, de 8 à 18 ans, forment la relève du club quadragénaire. Un chiffre, stable depuis plusieurs années, qui n’est pas ridicule, mais pas suffisant non plus, «dans le sens où on ne peut aligner une équipe complète que chez les moins de 10 ans», admet le boss de l’école. L’«entente des trois lacs» permet aux autres rugbymen en herbe de la Cité thermale de jouer en tournoi, associés à leurs pairs des clubs de Fribourg, Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.

Meilleure source pour le recrutement à Yverdon, le sport scolaire facultatif amène quelque 25 jeunes, en moyenne, à pratiquer le rugby des mois d’avril à juin. Une fois par semaine, ils chaussent les crampons en compagnie des juniors du club. En général, une petite dizaine reprennent le chemin des terrains à la reprise, après les vacances estivales. Forcément, les infrastructures vétustes des Vuagères n’offrent pas des conditions particulièrement épanouissantes. Il n’y a, surtout, pas de douches. «Il est difficile, pour les parents, de laisser leurs enfants ici. Ce n’est pas adapté», reconnaît Stéphane Lepifre, qui ne compte plus le nombre de projets de vestiaires avortés ces dernières années.

«Prise de conscience»

Alors que l’équipe fanion va repartir de tout en bas, du nouveau se prépare en coulisses. Dans quelques jours, il y aura du changement au comité. Claude Plantier, le dernier président en date, a quitté son poste début mai. «Il y a une réelle prise de conscience par rapport à ces jeunes qu’on n’arrivait pas à conserver. Un poste en charge de cette problématique sera créé», souligne Stéphane Lepifre, qui n’en dira pas plus sur l’identité des personnes qui s’activent, affirmant toutefois n’être pas directement concerné.

S’il est trop tôt pour mesurer l’impact, positif ou négatif, de la relégation de l’équipe fanion, le responsable de l’école se veut confiant. «Beaucoup de joueurs formés au club l’ont quitté vers les 18 ans, car l’intégration était difficile. A la fois parce que le niveau de LNA était un peun trop élevé, mais aussi à cause de la différence d’âge», ajoute le patron de la relève. Puis de souligner les mesures déjà prises: «Des joueurs de l’équipe seniors s’occupent d’ores et déjà du groupe des M16-M18. Ainsi, ils se connaissent, se respectent. Ce qui peut faciliter l’intégration. Les jeunes ont besoin de temps de jeu. Un championnat M16 a été recréé par la fédération cette année, et les gars ont fait de sacrés progrès.» Il sera également important, aux yeux du responsable de l’école, d’augmenter le nombre d’éducateurs: «Du bon travail fera venir des enfants. Il faut être performant, comme actuellement avec le groupe des M10. C’est d’ailleurs pour ça que les joueurs y sont nombreux.»

Les soucis de contingent ne datent pas d’hier. Stéphane Lepifre se souvient qu’en 2008, quand le RCY soulevait la Coupe de Suisse, ils étaient «quarante, cinquante à l’entraînement». Puis, à la reprise, «plus que vingt-cinq». En 2013, plus capable d’aligner une deuxième équipe, le club avait déjà été rétrogradé en LNB (il existe aussi une LNC), avant de remonter immédiatement. Pour un court séjour dans l’élite.

Un gros travail de recrutement, tant pour les seniors que pour les jeunes, devra ainsi être fait par la future équipe aux commandes du club. «On doit montrer qu’il y a du rugby à Yverdon», lance le chef de la relève. Une des démarches entreprises en ce sens est de renouer les liens, parfois rompus, avec les anciens du club. Et puis, au prochain championnat, quelques juniors vont intégrer l’équipe phare, en 1re ligue, «à un niveau très débutant. Nos jeunes en question sont quasiment déjà tous à l’échelon d’au-dessus». Car Stéphane Lepifre en est convaincu, l’avenir du club «sera en LNB, dans quelques années».

 

Tournoi final ce dimanche

Plus de 400 enfants, venus de toute la Suisse, participeront au traditionnel Tournoi fédéral de l’école de rugby, ce dimanche, sur les terrains du Stade Municipal. L’événement, auquel participent aussi les enfants ayant pris part au sport scolaire facultatif au sein du RCY, clôt ainsi la saison de belle manière. Les matches, qui concernent des équipes M8 à M14, débuteront vers midi et se termineront aux alentours de 16h.

Manuel Gremion