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L’aventure norvégienne d’une clarinettiste de Bavois

6 août 2014

Après trois années passées à Amsterdam, la jeune musicienne nord-vaudoise Yasmina Spiegelberg s’épanouit aujourd’hui à Oslo, entre études au Conservatoire et concerts.

Yasmina Spiegelberg entre découverte de la Norvège (au musée folklorique d’Oslo sur la photo de gauche) et travail intensif de son instrument, la clarinette.

Yasmina Spiegelberg entre découverte de la Norvège (au musée folklorique d’Oslo sur la photo de gauche) et travail intensif de son instrument, la clarinette.

Dès son plus jeune âge, Yasmina Spiegelberg a baigné dans l’univers de la musique grâce à ses parents, tous deux pianistes. C’est en entendant le chat jouer de la clarinette, dans «Pierre et le Loup» de Prokofiev, que la jeune Nord-vaudoise tombe «amoureuse» de cet instrument à vent de la famille des bois. Après avoir suivi des cours privés avec Aart Rozeboom, elle s’inscrit à la Haute Ecole de Musique de Lausanne, département classique, et obtient son Bachelor. C’est d’ailleurs dans le cadre de son travail de diplôme qu’elle approfondit ses connaissances sur la musique klezmer -musique traditionnelle des Juifs ashkénazes- qu’elle a toujours beaucoup jouée.

Percussions brésiliennes

© DR/Anadi Mishra

© DR/Anadi Mishra

En 2010, Yasmina Spiegelberg quitte Bavois pour s’installer à Amsterdam, suivre un second Bachelor au Conservatorium. «J’avais très envie de vivre dans un autre pays et de partir à l’aventure. C’était une manière de m’approprier mon propre univers musical, puisque je viens d’une famille de musiciens qui occupe une certaine place dans la région», confie-t-elle. Par ailleurs, c’est dans cette ville qu’elle apprend à jouer des percussions brésiliennes et qu’elle découvre les choriños -style de musique populaire du Brésil- et a la chance de jouer de la clarinette avec quelques-uns des meilleurs artistes de musique brésilienne d’Amsterdam.

Yasmina Spiegelberg découvre la Norvège (ici, au musée folklorique d’Oslo)

Yasmina Spiegelberg découvre la Norvège (ici, au musée folklorique d’Oslo)

Trois ans plus tard, elle quitte Amsterdam pour Oslo. «Malgré le fait que j’aime énormément cette ville hollandaise et les artistes que j’y ai rencontrés, je ressentais le besoin d’évoluer avec un autre professeur, de découvrir une énergie et une manière d’enseigner différente. En octobre 2012, j’ai rencontré Björn Nyman, un professeur de la Norges Musikkhøgskole d’Oslo, dont j’ai adoré le jeu et l’enseignement. Je me suis donc préparée assidûment pour passer le concours d’entrée au Conservatoire d’Oslo, où il enseignait», s’enthousiasme-t-elle. En parallèle à ses études, Yasmina Spiegelberg suit des workshops, en Norvège et en Islande, sur l’interdisciplinarité des arts. Cela lui permet de collaborer avec des acteurs, des danseurs, des compositeurs et des peintres. De plus, elle s’intéresse à promouvoir les pièces écrites par des compositrices, car «elles sont malheureusement sous-représentées », regrette-elle. Son projet de Master va d’ailleurs dans ce sens et mêlera des oeuvres écrites par des compositrices au mouvement et à la danse.

Festivals européens

En plein travail intensif de son instrument, la clarinette.

En plein travail intensif de son instrument, la clarinette.

Yasmina Spiegelberg vit en colocation depuis plus d’une année dans la capitale norvégienne, où elle se sent épanouie. «Je préfère le climat sec et froid d’Oslo que celui, gris et humide, d’Amsterdam. Les Norvégiens sont très ouverts d’esprit et ce pays a su garder une tradition extrêmement riche de musiques folkloriques». A Oslo, Yasmina Spiegelberg joue essentiellement en orchestre et avec son quintette à vent, Woods of Norway, avec lequel elle a joué dans plusieurs festivals en Europe.

© DR/Anadi Mishra

© DR/Anadi Mishra

Dans les pays scandinaves, les possibilités de trouver un travail en tant que clarinettiste sont plus importantes que dans le reste de l’Europe, mais la clarinettiste ne sait pas encore si elle y restera : «Tout dépendra des opportunités qui s’offrent à moi et de mon envie, affirme-t-elle. Quant aux possibilités de travailler en Suisse, elles sont plutôt bonnes et on y trouve d’excellents musiciens».

Dès l’automne 2015, Yasmina Spiegelberg va enregistrer en soliste des pièces pour clarinette et orchestre à cordes sous la baguette de Michel Cardinaux, à Yverdon-les-Bains. Dans le cadre du projet Rapsodia, association dont le but est de promouvoir la musique classique auprès de la jeunesse, elle va enregistrer un album et espère le promouvoir dans des écoles.

Valérie Beauverd