Les Yverdonnois joueront ce week-end pour leur survie dans l’élite. L’actuelle lanterne rouge accueillera samedi Lausanne, avant-dernier, et se rendra à Saint-Gall le lendemain lors de l’ultime journée du championnat.
Avec trois longueurs de retard sur Lausanne avant les deux dernières journées du championnat, qui se dérouleront ce week-end, le BC Yverdon, dernier du classement, devra sortir le grand jeu s’il souhaite poursuivre son aventure en Ligue nationale A. Le club de la Cité thermale recevra justement son rival vaudois à l’occasion d’un derby qui s’annonce électrique. «Lausanne a fait de bonnes performances ces derniers temps. On va faire le maximum. Il ne faudra pas se mettre trop de pression», glisse la jeune Julie Franconville qui retrouvera des partenaires d’entraînement de l’autre côté du filet.
Une victoire des Nord-Vaudois pourrait complètement relancer leurs affaires. A contrario, une défaite mettrait certainement fin à leurs derniers espoirs de maintien. «On a encore toutes les cartes en mains. Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué», prévient la présidente Rosalba Dumartheray.
Même si Yverdon est au bord du gouffre, il serait trop précipité d’enterrer les Yverdonnois. La formation lausannoise n’est de loin pas un obstacle infranchissable, en atteste la victoire des Nord-Vaudois 5-3 au match aller. Saint-Gall, que l’équipe fanion du BCY affrontera dimanche, reste également un adversaire à la portée d’une formation prête à se surpasser.
Pas un cataclysme
«Tout reste possible, mais on peut dire qu’un sauvetage serait un exploit. Je pense clairement que les pronostics ne sont pas en notre faveur. Les différents résultats depuis le mois de janvier montrent cependant qu’il peut y avoir de belles surprises. On peut encore y croire», clame Malika Golay, récente vice-championne de Suisse de double mixte. Le spécialiste de double messieurs Christophe Debétaz reste lui aussi convaincu qu’une prouesse des siens est encore envisageable: «Ça va être très compliqué, mais on va tout donner. On ne veut pas avoir de regrets. J’espère aussi qu’on recevra beaucoup de soutien pour notre dernier match à domicile.»
Un mauvais résultat ce week-end ne serait cependant pas perçu comme une catastrophe, comme le reconnaît sans détour le capitaine Anthony Dumartheray: «Beaucoup d’équipes ont été reléguées et sont immédiatement revenues. Si nous devions descendre, on remonterait à nouveau l’année suivante, c’est sûr.»
L’enjeu semble paradoxalement un peu plus grand pour les badistes qui évoluent cette année en LNB. Le règlement ne permettant pas d’avoir plusieurs formations dans l’une des deux premières divisions du pays, la «deux» se verrait automatiquement placée en 1re ligue. Une petite injustice pour un groupe qui fait belle figure dans l’antichambre du badminton suisse. «Une réorganisation des effectifs et une discussion avec les joueurs seraient nécessaires. Mais nous sommes une super équipe, avec des gens qui sont suffisamment intelligents pour comprendre la situation», explique Anthony Dumartheray.
En cas de descente, le BCY pourrait également avoir d’autres regrets. Dès la saison prochaine, les badistes étrangers ne pourront plus disputer autant de rencontres qu’à l’heure actuelle. Un changement profitable à Yverdon et son large réservoir de joueurs helvétiques de haut niveau. Dans ce registre, le club paraîtrait même être un candidat crédible au titre. Comme quoi, tout va très vite.
Quinze ans de LNA
Le BC Yverdon évolue en Ligue nationale A depuis maintenant quinze ans et une promotion fêtée lors de la saison 2004/2005. Le trentenaire Anthony Dumartheray est le seul badiste de cette volée à jouer encore aujourd’hui avec la «une». Le BCY a disputé plusieurs fois les play-off et a atteint à deux reprises la finale, en 2012 et 2017.