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Le biathlète solitaire qui se bat pour exister

27 novembre 2013

Biathlon – Malgré son statut si particulier et compliqué, la motivation de Sébastien Testuz est intacte à l’aube de la nouvelle saison.

Photos: Aline Pfänder

Photo: Aline Pfänder

Toujours hors des cadres nationaux, toujours privé de stand de tir aux Mosses, toujours seul à s’entraîner, toujours seul. Le quotidien de biathlète de Sébastien Testuz n’a pas évolué d’un iota. Du moins, pas dans le sens espéré. Mais l’Yverdonnois est un homme de nature joviale, positive. Le voilà, comme toujours, excité à l’idée de rechausser ses skis pour un nouvel hiver lors duquel il tentera de prouver, une fois de plus, qu’il a sa place sur le circuit.

«Bien sûr, en avril dernier, alors que j’ai connu une saison qui n’était de loin pas mirobolante, j’étais un peu découragé, reconnaît le Nord- Vaudois de 22 ans. Mais j’ai rapidement retrouvé toute mon envie durant la préparation !» C’est mû par cet espoir «que les choses changent» qu’il a repris ses bases, comme à chaque fois, pour se préparer pour l’exercice suivant.

«J’ai changé ma façon de faire cet été, se réjouit-il d’annoncer. J’ai fait un peu moins d’heures d’entraînement, mais bien plus intenses.» S’il est impatient de découvrir, sur la neige et face à des adversaires, l’étendue de ses progrès, il compte sur ses propres références pour se situer.

Il a ainsi gagné une quarantaine de secondes en ski-roues sur la montée direction Mauborget. Ses chronos se sont aussi améliorés en course à pied. «Ça n’a pas été facile d’accumuler ces séances à une telle intensité, mais je pense que ça a payé.»

En tir, les sensations sont toujours bonnes. Il reste toutefois contraint de faire quarante minutes à une heure de trajet pour pouvoir s’entraîner, le plus souvent en France voisine.

Perturbé l’hiver dernier par un refroidissement «qui est devenu tenace », cela lui ayant fait manquer les épreuves de février à mars, Sébastien Testuz a une revanche à prendre. «C’est en Coupe des Alpes qu’il va falloir que je fasse mes preuves pour être pris en IBU Cup», explique-t-il. Mais l’Yverdonnois, qui débutera sa deuxième saison en seniors, n’a jamais été dans les bons papiers du sélectionneur de Swiss Ski. Il avait même été écarté des cadres, en juniors, alors qu’il avait remporté des titres nationaux. «Ça n’a jamais été un problème de résultats, mais de personne.» Acceptera-t-il cette situation encore longtemps ? «Je fais le point à la fin de chaque saison», rétorque-t-il.

Il lui faudra être au top dès le début de saison, dès la première course dans les Grisons, dans une dizaine de jours. Une forme qu’il devra garder tout l’hiver pour, peu à peu, se refaire une place au sein de l’élite nationale. Pour pouvoir participer aux compétitions qui lui permettraient de progresser encore. Pour avoir sa chance, lui, le biathlète solitaire.