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Le Carnaval sainte-crix fait la grimace

18 février 2014

Suite à l’entrée en vigueur d’une modification légale, les services de l’Etat facturent leurs prestations matérielles lors d’événements, pour le plus grand dam des organisateurs.

La facture concernant les prestations du Canton met en danger le carnaval.

La facture concernant les prestations du Canton met en danger le carnaval.

Remis sur les rails dernièrement par un nouveau comité, le Carnaval de Sainte-Croix, dont la pérennité était fortement menacée, doit faire face à un nouveau coup dur. «J’ai reçu le devis il y a deux semaines. Cela m’a surprise, même si je savais que ça allait nous tomber sur la figure tôt ou tard.» Présidente du comité d’organisation de l’événement carnavalesque sainte- crix, Fanny Curchod-Duvoisin a reçu un devis d’un peu plus de 16 000 francs correspondant aux nouvelles dispositions de la loi sur la facturation des prestations matérielles fournies par les services de l’Etat (lire encadré). La douloureuse, ajoutée aux autres frais à couvrir -dont environ 10 000 francs pour des prestations de sécurité du domaine privé- mettrait, à terme, la manifestation, dont le budget avoisine les 320 000 francs, en péril. «Nous aurions à la rigueur un peu de réserves cette année, mais pas ensuite», déclare Fanny Curchod-Duvoisin.

Sa demande d’exonération sera traitée par le Conseil d’Etat, vers lequel une dizaine de sollicitations similaires ont conflué. La cheffe de file du Carnaval de Sainte-Croix indique avoir été contactée par le président des Brandons de Moudon pour organiser une action commune au niveau vaudois. Le caissier et vice-président des Brandons d’Yverdon, Hervé Deschenaux, signale pour sa part qu’aucun devis ne lui a été transmis. «Nous travaillons avec la Police intercommunale et aucune facture supplémentaire ne nous a été adressée. Cependant, nous avons l’obligation d’avoir des Samaritains, un service que nous proposions à l’interne », précise-t-il. Il ajoute que l’élévation constante des coûts et des exigences fait hésiter certains membres du comité, découragés, à démissionner.

 

Depuis juillet 2013

La base légale entrée en vigueur le 1er juillet 2013 fixe la facturation à l’attention des manifestations comportant un risque avéré. Cinq critères, à savoir le risque pour la sécurité publique, la solidité financière du projet, l’impact attendu pour le Canton et la région, le but de la manifestation (lucratif ou non) et le montant alloué à la sécurité, y compris privée, aident à déterminer le montant de la facture, et, le cas échéant, le droit à l’exonération.

Ludovic Pillonel