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Le cerf poursuit sa reconquête du Plateau
(AP)

Le cerf poursuit sa reconquête du Plateau

3 octobre 2022

La période de la chasse a débuté. Autorités et chasseurs œuvrent pour cadrer les populations de sangliers et de cerfs.

La période de chasse a débuté avec, à la clé, quelques autorisations de tir supplémentaires. Frédéric Hofmann, chef de la section chasse, pêche et surveillance à la Direction générale de l’environnement souligne que les populations de sangliers et de cerfs doivent être gérées. En effet, ces deux espèces en pleine expansion provoquent des dégâts aux cultures, respectivement aux jeunes arbres.

A la lecture des directives sur la chasse pour la période 2022-2023, publiées au début de l’été, on réalise à quel point les autorités gèrent la faune, ainsi que l’intervention humaine, avec minutie, et une foule de règles qui, d’année en année, sont adaptées aux constats réalisés sur le terrain.

Sur le plan administratif également, il y a quelques évolutions. En ce qui concerne le cerf notamment. Jusqu’ici, lorsqu’un spécimen était tiré, il devait être présenté sur la lancée à un surveillant de la faune et l’Etat prélevait une taxe de 800 francs pour le trophée.

«Nous avons renoncé à taxer les trophées. Cela générait des dérangements et une perte de temps pour tout le monde. Pour compenser, le prix du permis de chasse pour le cerf est passé de 200 à 300 francs. Le travail du surveillant est allégé et les chasseurs n’ont plus besoin de payer le trophée», explique Frédéric Hofmann.

Le cerf, encore peu présent il y a une vingtaine d’années, poursuit son expansion sur le Plateau. Le passage supérieur de l’A1 construit pour la faune entre le restoroute de Bavois et la jonction d’Oulens a favorisé la conquête du Gros-de-Vaud, où il semble s’être établi durablement, et où il est régulièrement observé, comme il l’a été aussi dans la Broye et la rive sud du lac de Neuchâtel.

Selon le responsable de la faune, quelque 1400 spécimens ont été comptés à la fin de l’hiver, soit le double de ceux dénombrés en 2017, même si, explique Frédéric Hofmann, cette année-là n’était pas favorable au comptage. Et d’ajouter: «Il est en très forte expansion depuis 2018.»
On en dénombre quelque 550 sur la zone transfrontalière Versoix – Pays de Gex, 250 en tout cas ont été comptés sur le massif du Mont-Tendre et 200 dans la zone Nord vaudois-Doubs, jusqu’au Mont-Aubert.

«On ne constate pas encore de baisse de population. Or les cerfs occasionnent beaucoup de dégâts à certains arbres, le sapin blanc, l’érable et le sorbier. Ces trois essences en pâtissent, alors qu’elles s’imposent avec le changement climatique», explique Frédéric Hofmann, qui souligne par ailleurs que les meutes de loups s’intéressent à cette espèce. Même si, ce dont on parle toujours, ce sont les attaques sur les animaux de rente.

Le cerf se porte bien et, comme il fallait s’y attendre, son expansion sur le Plateau s’accompagne de plus en plus de rencontres avec les véhicules: 24 bêtes ont été tuées sur la route l’an dernier. Fort heureusement, il n’y a pas eu d’accident grave.

Les autorités ont ainsi autorisé un prélèvement de 268 cerfs par la chasse en équipe dans les différentes unités de gestion qui comprennent le Jura et ses contreforts. Ainsi, dans l’unité du Mont-Aubert, 12 cerfs pourront être tirés par une équipe qui doit compter au moins dix chasseurs.

Pour la première fois, la chasse individuelle du cerf est autorisée, à hauteur de 37 têtes pour l’ensemble du canton. Dans l’Unité de gestion du Mont-Aubert, trois chasseurs sont autorisés à tirer 3 cerfs au total.

En ce qui concerne les sangliers, certains chasseurs disent en observer moins. Un sentiment peut-être alimenté par la chasse record de 2021, lors de laquelle 2000 spécimens ont été prélevés.

Cela dit, Frédéric Hofmann relève que les conditions climatiques de cette année favorisent le développement de l’espèce. Il est donc prématuré de parler de stabilisation. Cela dit, la bonne collaboration entre les agriculteurs, qui signalent la présence de l’animal sur leurs parcelles, les autorités et les chasseurs permet de réagir et d’intervenir là où les animaux provoquent des dégâts.

S’il est un effectif stable, c’est bien celui des chasseurs. Ils sont quelque 700 dans le canton de Vaud. Ce qui ne s’accompagne pas d’un vieillissement. Selon le responsable de la faune, des personnes jeunes s’intéressent régulièrement à cette pratique et, l’an dernier, leur nombre a légèrement augmenté.

Cette année, par contre, il y a eu plus d’échecs aux examens. Un phénomène qui pourrait s’expliquer par le Covid. En période de restrictions, les candidats ont eu moins de temps pour s’entraîner. «En termes de sécurité de tir, on garde nos exigences», conclut Frédéric Hofmann.

 

 

Un bon vin rouge pour accompagner votre assiette de chasse? Le Nord vaudois a tout ce qu’il faut!

 

L’Esprit de Baulmes, de la Cave des 13 Coteaux, vient d’être sélectionné par le prestigieux guide Gault&Millau pour sa «belle densité» et «une riche harmonie, empreinte de notes torréfiées».

Une bonne chasse ne l’est pas réellement sans être magnifiée d’un bon vin rouge de caractère.
Le choix du vin étant tout aussi important que ce qu’il y a dans l’assiette, tous les crus ne correspondent pas forcément à la viande riche en goût de la chasse. Pour un accord mets-vin de choix, qui saura sublimer le gibier à poils ou à plumes, le guide Gault&Millau a publié sa sélection parmi les vins de la région.

Trois vins vaudois ont été choisis pour accompagner les gibiers, les volailles et les viandes rouges d’automne.

Parmi ces trois crus, on retrouve notamment l’Esprit de Baulmes, de la Cave des 13 Coteaux. Selon le guide culinaire, cette cuvée vinifiée à partir d’une sélection choisie de raisins de pinot, gamay, garanoir et gamaret, ainsi que des cépages comme le galotta ou le mara, «accompagnera à merveille un plat de gibier».

Ce que confirme Sandra Guignard, collaboratrice administration et vente de la Cave des 13 coteaux, ravie de cette sélection. «Excellent choix! Effectivement, c’est un vin avec pas mal de puissance. Fait en barrique de chêne de Baulmes, d’où son nom, c’est un vin assez épicé, tendu et avec des tanins plutôt fermes,»

Pur produit du terroir et souligné par des notes de cacao et de vanille, l’Esprit de Baulmes est un vin riche, tout comme les spécialités de chasse qui commencent à fleurir dans les assiettes.

Isidore Raposo