Nord vaudois - Les citoyens sont de plus en plus nombreux à manifester leurs craintes face à la 5G. Une séance d’information a réuni une centaine de personnes à Romainmôtier.
La cinquième génération de réseau mobile que Swisscom, Sunrise et Salt construisent en Suisse ne fait pas que des heureux. Dans la foulée des manifestations et des actions de 2019, les opposants à la 5G continuent de dénoncer les risques que l’introduction de cette technologie fait courir, selon eux, à l’ensemble du vivant.
Outre la journée internationale de protestation qui s’est tenue le 25 janvier simultanément dans 33 pays, dont la Suisse, plusieurs citoyens inquiets organisent à leur échelle des séances d’information dans leurs communes. Il en a été ainsi à Vuitebœuf, épendes et Yverdon-les-Bains, notamment.
à l’invitation de deux Romainmonastériennes, Manouche Guitard et Diane Hostettler, Olivier Bodenmann, ingénieur électricien EPFL et opposant à la 5G partageait ses connaissances dans la cité clunisienne devant une centaine de personnes venues de tous horizons, fin janvier; avant de se rendre à Neuchâtel pour une autre séance d’information. Les deux opposantes, surprises de l’ampleur de la mobilisation, dénoncent: «Nous regrettons que les citoyens ne soient avertis de la pose d’une telle antenne que lorsque des transformations doivent être mises à l’enquête. Beaucoup de personnes ne connaissent pas vraiment les risques potentiels. Swisscom va installer une antenne 4 et 5G à proximité du camping et à un jet de pierre du centre historique de notre village. Et nous savons que certaines d’entre elles sont déjà actives dans le canton. Nous estimons que nous n’avons pas besoin d’avoir des voitures et des frigos connectés.» Leur lutte s’inscrit dans le rejet d’une surconsommation galopante. «Nous n’avons pas envie de devoir acheter de nouveaux téléphones parce que les nôtres ne pourront plus fonctionner.»
La commune opposée à la 5G
Agata Jaxa-Kwiatkowski, municipale en charge de l’aménagement du territoire à Romainmôtier, n’est pas convaincue non plus par la 5G. «J’estime que ce devrait être à ceux qui veulent nous imposer leurs nouvelles technologies de nous apporter la preuve qu’elles sont inoffensives. Au village, nous n’avons même pas la 4G. Avec mes collègues municipaux, nous avons décidé de faire opposition à cette mise à l’enquête. Il doit y avoir des intérêts économiques importants en jeu. J’imagine que les opérateurs de téléphonie vont augmenter leurs prestations avec l’arrivée de cette technologie», conclut la municipale.
Selon les termes d’un communiqué du Conseil d’état vaudois, il a été décidé «d’accepter désormais les modifications d’antennes dites mineures n’impliquant pas d’augmentation de leur puissance. En revanche la construction de nouvelles antennes 5G sur le territoire vaudois n’est pas autorisée». La conseillère d’état Béatrice Métraux relevait dans ce texte du 13 décembre: «Ces travaux sont autorisés s’ils n’entraînent pas d’augmentation de l’exposition de la population au rayonnement dans des lieux tels que les logements, les places de travail, les écoles ou les crèches. Ces dossiers ne requièrent pas de permis de construire. Mais le gouvernement invite les communes à soumettre quand même à l’enquête publique ces cas dit bagatelles.»
Arrivée discrète en suisse
Cette mesure restera en vigueur tant que la Confédération ne mettra pas à disposition des cantons certains outils permettant notamment de vérifier que ces installations respectent les valeurs limites en matière de rayonnement.
Lorsque aucune modification d’importance n’est à effectuer, nul besoin de mettre à l’enquête. Les antennes 5G sont installées sans que quiconque ne le sache formellement et les installateurs n’ont plus qu’un bouton à tourner pour les mettre en fonction, dénoncent les opposants.