Yvonand – La Municipalité tapa-sabllia souhaite vendre une surface d’environ 6200 m2, située en périphérie de localité, au géant du commerce de détail. Le projet, qui a suscité le lancement d’une pétition, continue à diviser dans le village.
Le dossier de Coop n’a pas fini de faire parler de lui dans la Cité située à l’embouchure de la Menthue. L’Exécutif tapa-sabllia a, en effet, préparé un préavis concernant la vente d’un terrain à l’entreprise du commerce de détail, sur lequel le Conseil communal devra se prononcer. Il a également transmis à l’organe délibérant la pétition lancée, à la fin de l’année dernière, par le Parti socialiste «pour maintenir les commerces au centre du village» (lire encadré).
Le document produit par la Municipalité rappelle que le géant l’a approchée à l’automne 2013 déjà, «pour lui faire part du fait que les surfaces qu’elle occupe ne lui permettent plus de développer ses activités et son offre en adéquation avec l’augmentation de la population de la région, et en particulier de celle d’Yvonand».
Davantage de produits
Coop souhaite proposer, entre autres, «une surface de vente plus grande, une gamme de produits plus large, ainsi qu’une offre de produits saisonniers et faits maison plus développée» dans un «nouveau bâtiment qui répondra aux normes Minergie», peut-on lire dans le préavis. «Il n’y a pas de possibilité sur le site actuel et aucune solution n’a été trouvée avec des privés», précise le syndic Philippe Moser.
A l’entrée du village
La surface d’environ 6200 m2 que l’entreprise souhaite acquérir, au prix de 300 francs le m2, est située au Marais de Mordagne, un triangle de 43 072 m2 à l’entrée du village, côté Yverdon, entre la voie de chemin de fer et la route. Cet espace où les pissenlits règnent, en ce moment, en maîtres, est régi par un Plan de quartier dont la révision va également être soumise au Conseil communal, un passage obligé pour permettre au projet de Coop d’aller de l’avant.
Le nouveau cadre prévoit l’implantation d’activités artisanales et commerciales, alors que celles de l’industrie «ne sont plus souhaitées». «La création d’une zone industrielle à cet endroit ne serait pas une bonne carte de visite pour la commune», explique Philippe Moser.
Selon son collègue Guy- Daniel Beney, municipal en charge de la police des constructions, de l’urbanisme et de la police, l’arrivée de Coop devrait, en revanche, avoir un effet positif, en favorisant la venue d’artisans dans son sillage.
Autre argument de l’Exécutif: l’avant-projet du magasin d’alimentation prend en compte la création, dans le futur, d’un «accès à un passage sous-voie conduisant directement sur la zone de loisirs à développer au bord du lac».
«Entre 2010 et fin 2015, la croissance démographique a été de l’ordre de 30%, tandis que le secteur économique a perdu du terrain avec, entre autres, la fermeture d’une droguerie et d’une boulangerie. Il faut développer ce domaine si nous ne voulons pas devenir une cité dortoire», conclut Guy-Daniel Beney.
«Plus de centre, donc plus de convivialité»
Les pétitionnaires craignent pour l’avenir du coeur du village
La membre du Parti socialiste Claudine Hug déplore la volonté de céder une parcelle à Coop, exprimée par la Municipalité. «Nous avons besoin de terrain pour développer nos infrastructures, or nous n’en avons que très peu à disposition. Aucune proposition d’emplacement ne nous a été faite pour le développement d’une zone sportive», indique-t-elle.
L’habitante d’Yvonand regrette, de surcroît, le fait que la Municipalité ait renvoyé au Conseil communal la pétition lancée par son parti. «Elle n’a visiblement pas été interpellée», commente-elle, en relevant que ce document a été signé par plus de 1000 personnes d’Yvonand et de la région. «Les commerçants du centre du village ont appuyé la démarche. Ils étaient présents lors du dépôt de la pétition», tient-elle à souligner. Et de préciser: «On aimerait garder la Coop, mais on a l’impression que la Municipalité a accepté sa sollicitation sans qu’une autre solution n’ait été cherchée. Suite au départ du magasin, il est à craindre qu’il n’y ait plus de centre, donc plus de convivialité».