Le contrat de prestations survivra…
22 décembre 2010Au terme de la consultation sur l’avant-projet de nouvelle Loi sur la police, l’Union des communes vaudoises (UCV) a envoyé un coup de semonce.
Refus d’entrer en matière! Rien de moins, et de quoi ébranler tous ceux qui pensaient que l’élaboration de la nouvelle Loi sur la police, consacrant la police coordonnée, serait un parcours facile. Mais dès qu’on touche à la sacro-sainte autonomie communale, les collectivités locales se révoltent. L’Etat en fait une fois de plus l’expérience.
Le plus cocasse, mais cela démontre aussi la double face -pour la galerie et la réalité- d’une négociation incontournable, réside dans le fait que l’UCV a diffusé son communiqué lundi après-midi… alors que son président, le syndic d’Epalinges Yvan Tardy, discutait finances avec les représentants de l’Etat et des Polices municipales. C’est dire que le dialogue n’est pas rompu.
Une chose est certaine, les contrats de prestations signés par la Police cantonale avec plusieurs communes vaudoises -Sainte-Croix, Grandson, Montagny, et Yvonand notamment dans la région-, bien que dénoncés, ne seront pas purement et simplement enterrés.
Président de la Conférence des directeurs des Polices municipales vaudoises, l’Yverdonnois Jean-Daniel Carrard en convient: «Lorsque le communiqué de l’UCV nous a été apporté en pleine séance, cela a jeté un froid. Mais on a pu s’en expliquer avec le président Tardy. On sait qu’il y a deux points fragiles: le contrat de prestations et le financement. Une consultation est faite pour que les gens émettent des critiques. On regrette simplement la non-entrée en matière. Mais cela ne signifie pas une rupture des discussions.» Le municipal yverdonnois de la police pense, en ce qui concerne le contrat de prestations, «qu’il faudra aller dans le sens des communes en mettant en place des prestations complémentaires». Il faut rappeler que le Canton voudrait récupérer les 62,5 postes équivalant plein temps affectés au respect des contrats de prestations.
Compromis possible
Syndic de Sainte-Croix, Blaise Fattebert déplore que le groupe de travail «contrat de prestations» n’ait siégé qu’une fois. Aujourd’hui, le sujet revient clairement sur la table: «Il faudra bien trouver la moins mauvaise des solutions.»
Le syndic de Sainte-Croix n’est pas inquiet pour sa commune. La position de celle-ci, le long de la frontière, contraint la Police cantonale à y détacher des effectifs.
Président de l’Association des communes à contrat de prestations (ACCP), Pierre-Alain Lunardi n’est pas mécontent de la tournure des événements. Il relève que le langage de Jacqueline de Quattro a évolué: «Lors des premières résiliations, elle parlait d’un nouveau contrat de prestations. Dès septembre, il n’était plus question de contrat du tout!» Le municipal de police de Montagny ajoute: «A l’évidence, il faudra un nouveau type de contrat. Le besoin existe. On ne peut pas partir du principe que le socle de base comprend la police de proximité.»
«Il n’y a pas de clash!»
Irritée, mais pas décontenancée, la conseillère d’Etat Jacqueline de Quattro est convaincue qu’un accord sera trouvé: «Il n’y a pas de clash du tout, mais des contestations légitimes. On va prendre en compte les remarques et nous en inspirer. Je rappelle que les contrats de prestations étaient un système transitoire. Ils ont été dénoncés en avril.»