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Le corps des chasseurs à cheval va se féminiser

20 mars 2019 | Edition N°2460

Vaud – Les Milices vaudoises peinent à recruter. Elles vont réviser leurs statuts pour intégrer les dames et les étrangers.

N’entre pas qui veut dans le corps des Milices vaudoises! Jusqu’à ce jour, il fallait trois conditions pour postuler: être un homme suisse, avoir fait l’armée – et si possible avoir gradé – et être un excellent cavalier. Mais faute de trouver de nouvelles recrues, la garde d’honneur des autorités du canton va changer son fusil d’épaule lors de son assemblée générale, la semaine prochaine. L’obligation d’avoir servi la patrie ne sera plus d’actualité. À l’avenir, les femmes pourront faire partie des troupes de chasseurs à cheval. Les étrangers au bénéfice d’un permis C pourront également les intégrer, comme ils pourront rejoindre le contingent des mousquetaires ou la batterie d’artillerie. Si d’autres cantons ont leur Milice, Vaud est en effet le seul à posséder trois armes. «Nous peinons à remplacer les partants, admet le colonel Cédric Barde, inspecteur général des Milices vaudoises. En cause, selon lui, la perte de valeurs telles que la patrie, l’ordre et la discipline. A cela s’ajoutent des difficultés à s’engager durablement. Car entrer dans les Milices vaudoises implique de participer à une bonne vingtaine de manifestations par année qui ont lieu généralement le week-end, sans compter les entraînements. Il faut aussi acquérir un uniforme, qui coûte 4000 francs, dont 1000 francs à la charge du candidat. Autant de critères qui peinent aujourd’hui à convaincre.

Les cavalières sont légion

Les dames pourront donc monter à cheval sous les couleurs des Milices vaudoises. «Actuellement, je pense que 80% des cavaliers sont des femmes, révèle Cédric Barde. Pourquoi ne pas les intégrer dans notre société? Mais il est clair que tout candidat, indépendamment de son sexe ou de sa nationalité, doit adhérer à nos valeurs. Idéalement, nous aimerions recruter des personnes impliquées qui font partie d’un corps constitué, telle la gendarmerie par exemple.»

La société, qui marque son attachement aux institutions, au patrimoine militaire et aux troupes de ce pays, est née le 5 février 1985 au Musée du cheval de la Sarraz, après que le Parlement fédéral a décidé de la suppression de la cavalerie, en décembre 1972. L’effectif est de 120 hommes et 60 chevaux qui, pour la plupart, appartiennent aux cavaliers. Les membres sont assermentés par un ou une préfète.

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Prise d’armes annuelle à Chavornay

Le samedi 13 avril, le canon va tonner à Chavornay. Les Milices vaudoises défileront dans les rues du bourg dès 14 heures sous le regard du public, mais aussi des officiels: la conseillère d’Etat Béatrice Métraux, les autorités militaires romandes, les autorités politiques du district… Les Milices, suivies par leurs homologues de Fribourg, de Genève, de Neuchâtel, de Berne et du Tessin, partiront du Verneret puis passeront En Couvalau, puis par la rue du Collège, la Grand-Rue, et enfin la rue des Sports. La Tribune officielle sera installée devant les Caves Blavignac. La cérémonie de prise d’armes aura lieu, quant à elle, à la place du Verneret entre 15h15 et 16 heures. Un apéritif populaire offert par la commune sera servi sur le site.

Dominique Suter