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Le Coyote Café est aux abois
Yverdon, 21 avril 2020. Le Coyote, Yves Thélin. © Michel Duperrex

Le Coyote Café est aux abois

22 avril 2020 | Edition N°2722

Yverdon-les-Bains – L’antre des fans de concerts rock ne pourra pas ouvrir début juin, faute de liquidités. Son patron lance un appel à l’aide à ses fidèles clients.

Le patron du Coyote Café, Yves Thélin, a diffusé par vidéo un appel à l’aide sur Facebook qui a touché le cœur de ses 4000 followers. «Ce bar est l’un des rares à proposer des concerts rock. Le Coyote a une âme et la vidéo de Yves Thélin m’a touché. Je vais transmettre cet appel à tous mes amis, car ce serait dommage qu’il ferme», témoigne Philippe Hostettler, fidèle du lieu. Yves Thélin le reconnaît: «Je suis tombé malade il y a quatre ans et depuis, j’ai de gros problèmes de trésorerie. J’arrivais petit à petit à régler mes dettes et je voyais la fin du tunnel. Le Covid a été le coup de grâce. Mais je ne peux me résoudre à fermer sans me battre, alors j’ai lancé cet appel. Si les 4000 personnes qui me suivent me versent chacune 20 francs, je serai tiré d’affaire.»

Pour Nadia Mettraux, directrice de l’Association pour le développement du Nord Vaudois, ce qui arrive à ce bar est représentatif de la branche: «Nous sommes conscients que l’hôtellerie-restauration va subir les plus gros impacts. La question des bars nécessite la mise en place d’un dispositif particulier et d’autres mesures pourraient être prises car la situation est dramatique pour beaucoup. Je crains que nous ne devions travailler différemment pendant longtemps. À l’issue de cette crise il faudra analyser ce qu’il s’est passé et trouver des solutions pour que ça ne se reproduise plus.»

Des prêts qu’il faudra rembourser

Pour aider la branche, lorsqu’un propriétaire assume la moitié du loyer, le Canton prend en charge 25% et le tenancier n’a plus qu’un quart à payer. «Les prêts accordés sous condition sont l’ultima ratio, car il faudra les rembourser. Ils sont à 0% aujourd’hui, mais nous ne savons pas à quel taux ils seront dans un an, relève de son côté Gilles Meystre, président de GastroVaud. Il faudrait aussi que le chômage partiel soit maintenu, car si un établissement doit réduire sa capacité d’accueil, il doit aussi limiter son staff.»

«J’ai quand même la chance d’avoir un propriétaire très compréhensif, relève le patron. Malheureusement, je ne pourrai plus travailler comme avant à cause de ma santé. Mais je peux aussi compter sur mes cinq employés. C’est pour eux que je me bats. Je n’ai pas pu leur verser leur salaire d’avril tout comme je n’ai pas pu honorer les factures de mes fournisseurs. Ce bar est mon bébé, je le porte depuis 17 ans et je ferai tout pour le sauver.»

Dominique Suter