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Le créateur est de retour

23 octobre 2009

Après plusieurs semaines d’absence pour blessure et un retour remarqué contre Young Boys, Manuel Bühler a bon espoir d’être en mesure de tenir sa place demain contre Lugano. Interview.

Contre Young Boys, Manuel Bühler a prouvé que techniquement, il n’avait rien à envier à certains joueurs de Super League, même si son gabarit n’est pas des plus impressionnants.

Contre Young Boys, Manuel Bühler a prouvé que techniquement, il n’avait rien à envier à certains joueurs de Super League, même si son gabarit n’est pas des plus impressionnants.

Si les hommes de Vittorio Bevilacqua ont retrouvé, contre Young Boys, le jeu inspiré et enlevé dont ils sont capables, Manuel Bühler n’y est sans doute pas pour rien. Absents depuis de longues semaines à cause d’un mollet qui lui a joué de vilains tours, il semble enfin en mesure de tenir sa place, même s’il est incertain pour demain. Et sa technique, sa vision du jeu et sa volonté ne seraient pas de trop pour permettre à son équipe de se relancer en championnat contre Lugano, à 17h30 à domicile, après des défaites concédées contre Wil et Gossau.

La Région: Manuel, qu’est-ce qui vous a tenu éloigné du terrain si longtemps?

Manuel Bühler: En mars dernier, j’ai été absent un mois pour une blessure aux ligaments du genou. Deux jours après que j’ai repris l’entraînement, j’ai été touché au mollet. J’ai tout de suite senti que c’était grave, mais on m’a dit qu’il ne s’agissait pas d’une déchirure. Un mois plus tard, cela n’allait pas mieux. J’ai passé de nouveaux examens et il a été établi que je souffrais… d’une déchirure. Tout ce processus n’a pas été pour faciliter ma guérison. Ces dernières semaines, j’ai recommencé l’entraînement plusieurs fois, mais, systématiquement, après une dizaine de jours, je me faisais mal à nouveau. J’ai alors été consulter quelqu’un qui pratique la médecine chinoise. Il a travaillé en profondeur. J’ai beaucoup souffert, mais je m’en moquais. Mon envie de jouer m’a permis de tenir le coup. Là, je dois passer des tests pour une douleur aux fessiers, mais je touche du bois pour pouvoir jouer samedi.

Jusqu’ici, vous n’avez joué que trois matches cette saison. Le terrain vous manque?

Enormément, d’autant qu’au tout début de la saison, j’étais en pleine forme physique. J’ai marqué trois buts. Nous avons un super groupe et ça fait mal de voir les coéquipiers souffrir, comme lors de ces derniers matches, sans pouvoir les aider.

A quoi peut aspirer YS, selon vous?

Je sais que ce n’est pas l’objectif du club, mais, pour moi, nous pouvons viser la promotion, pour autant que nous n’ayons pas trop d’absents. Cette année, le championnat est imprévisible et il n’y a pas d’équipe au-dessus de la mêlée comme Saint-Gall la saison dernière. Il y a bien Lugano, qui est plus régulier que nous. Nous devons y travailler.

Contre Young Boys, YS a retrouvé une jouerie perdue depuis quelques matches…

Oui et, même si nous étions déçus du résultat, l’atmosphère est restée détendue, car nous avons fait une bonne partie. Nous perdons sur des détails. Sur le 2-1, s’il n’y a pas hors-jeu, ce dont je doute, c’est moi qui le coupe. Forcément, c’est un peu rageant. Maintenant, demain, nous devons gagner contre Lugano. Pour rester dans la course, pour le moral et pour le coach, qui donne beaucoup pour nous.

Cet été, vous avez fait un test à Strasbourg. Pourquoi n’y avez-vous pas été engagé?

Gilbert Gress m’a appelé pour un essai et j’y ai été, mais en étant en délicatesse avec mon mollet. Le camp d’entraînement auquel j’ai participé était très rude, avec trois entraînements par jour et beaucoup, beaucoup de physique. Au final, j’ai ressenti des douleurs et, même si le club était très intéressé, il ne voulait pas signer avec un joueur à moitié valide.

Rétabli, partirez-vous à Noël?

Cela dépendra de la fin du tour. Je me sens bien à Yverdon, mais si j’ai une offre intéressante, je ne vais pas la laisser passer. J’ai 26 ans et j’aspire à jouer plus haut qu’en Challenge League. En Super League, au moins. Je suis au début de ma carrière de footballeur!

Vous l’avez pourtant commencée il y a une dizaine d’années déjà…

Oui, mais j’ai fait des erreurs, que je ne ferais plus à l’avenir. Mieux conseillé, je pense que j’aurais fait une autre carrière. C’est sûr: j’ai des regrets. Celui d’être parti trop tôt de Xamax à Grasshopper, par exemple. Je n’avais pas 18 ans, j’habitais seul, sans savoir me faire à manger, ni parler la langue. Ce n’était pas idéal.

Vous étiez considéré comme un petit prodige. A Yverdon, vous faites partie des anciens. Comment gérez-vous ce nouveau rôle?

Je n’ai pas le même statut, aux yeux des jeunes, que Stéphane Chapuisat pouvait avoir aux miens à l’époque. Il me faisait rêver. Je doute que Manuel Bühler ou Pascal Oppliger fassent rêver les jeunes d’aujourd’hui! En plus, j’ai l’impression d’être toujours aussi jeune. Parfois, je manque un peu de sérieux. Sur un terrain, je ne pense qu’à m’amuser.

Manuel Bühler à la volée

Vittorio Bevilacqua. «Un des meilleurs entraîneurs que j’ai eu. Il donne beaucoup, mais il ne faut pas le trahir.»

Sébastien Meoli. «Un excellent capitaine, qui ne renonce jamais, qui montre toujours l’exemple.»

Khaled Gourmi. «Il n’est pas parti à Young Boys pour rien. Il est toujours capable de créer quelque chose.»

Mario Gavranovic. «Un attaquant facile à trouver: il bouge tout le temps. Il a une grosse confiance en lui, il peut aller loin.»

Lionel Pittet