Unique joueur romand établi en LNA, Basile Diem a terminé ses études en architecture. L’Urbigène de 26 ans se retrouve à la croisée des chemins, et la suite de sa carrière sportive dépendra des ouvertures professionnelles qui s’ouvriront à lui durant les prochains mois.
Basile Diem est un passionné. A la fois d’unihockey et d’architecture, ses deux amours pour lesquels il s’est éloigné du cocon familial et a quitté la Suisse romande. Il est le seul Welsch véritablement établi en LNA masculine. Le voilà qui arrive, pourtant, à la croisée des chemins. A l’heure des choix. De carrière, de vie.
Parti à Zurich durant ses études, le jeune homme vient de décrocher son diplôme. Depuis le début de l’année, il est employé à titre provisoire dans un bureau d’architecture zurichois. «C’est le début d’un nouveau chapitre, lance l’Urbigène. Tout est ouvert concernant mon avenir professionnel et sportif. Je vais déjà finir la saison en cours à Kloten, puis on verra la suite. Le nom de mon club dépendra de l’endroit où je trouve un job.»
L’envie de jouer
A 26 ans, l’unihockeyeur formé à Yverdon-les-Bains a encore des fourmis dans les jambes et jusqu’au bout de la canne. «Je prévois de jouer aussi longtemps que je le peux au plus haut niveau. Aussi longtemps que je serai en mesure de concilier travail et sport», assure celui qui a longuement assumé des études chronophages en plus du sport de haut niveau. «Ceci dit, compte tenu de la situation de l’unihockey, on ne peut pas parler d’autre chose que d’un hobby.»
Cousin du hockeyeur vaudois des Langnau Tigers Nolan Diem, Basile Diem a investi une grande partie de sa vie dans l’unihockey. «Et pour l’heure, je n’ai pas envie de réduire la voilure. Je sais que tout dépendra de mes prochaines conditions de travail, mais je me vois bien jouer au-delà de la trentaine», tranche cet hyperactif heureux.
Pour concilier ses passions, celui qui est établi en colocation à Oerlikon n’a pas compté ses heures. Durant l’automne, il avait un travail de master – basé sur un centre sportif – à boucler. Au point, et c’est une première pour lui, d’avoir manqué une semaine et demie d’entraînement pour peaufiner son dossier. «Il m’est arrivé de bosser avant et après les entraînements (ndlr: son programme en compte quatre par semaine en soirée, plus un ou deux matches le week-end), parfois toute la nuit. Quelque chose que je n’avais plus fait depuis bien longtemps», se marre-t-il, bien content que cela soit derrière lui.
Un maintien à assurer
Basile Diem dispute actuellement sa cinquième saison en LNA, la deuxième avec les Jets de Kloten-Dietlikon, lui qui a aussi porté les couleurs de Winterthour et d’Uster au plus haut niveau, ainsi que celles de Langnau et de Wiler-Ersigen durant ses dernières années juniors.
Sauvée en barrages l’an passé, son équipe pointe au dernier rang de la hiérarchie après trois quarts du championnat. L’effectif a été rajeuni et compte moins d’étrangers, par rapport à la saison passée. «On est tombés dans une spirale négative dont on peine à se sortir. Il nous arrive régulièrement d’avoir le match en main et de perdre ensuite. C’est un problème mental, on a des blancs, regrette le Nord-Vaudois. On a même vécu un changement d’entraîneur. C’est la première fois que je voyais ça en unihockey. Cela dit, je suis persuadé que l’équipe a un bon potentiel.» Il faudra le prouver pour se sauver.
Attaquant rapide et crocheur, Basile Diem n’a jamais eu peur des défis, et encore moins de la distance, comme le traduit son parcours. En 2016, au terme de la saison avec son club, il s’était alors rendu durant quatre mois au Danemark, en stage dans un bureau d’architecture. Il avait alors pu s’entraîner avec le club de Copenhague et, surtout, il avait été convoqué avec la sélection suisse pour les Championnats du monde universitaires disputés au Portugal. Qui sait où il se trouvera dans quelques mois, pour la suite de ses carrières.
Idéal romand
Aujourd’hui en LNB, Fribourg est la meilleure équipe masculine romande en unihockey. Basile Diem y a évolué une saison, alors en 1re ligue, à la fin de ses juniors. «Je garde en tête la possibilité d’y revenir un jour, pour tenter d’aider le club à rejoindre la LNA, glisse l’Urbigène, un poil romantique pour le coup. Ce serait incroyable qu’il y ait une fois une formation romande au plus haut niveau, et cela validerait la progression de l’unihockey en Suisse romande, qui a déjà passé de nombreux paliers ces dernières années.»