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«Le diabète est une maladie mal connue»

12 novembre 2020

Vassilis Venizelos, président de Diabète Vaud et député au Grand Conseil, a déposé une interpellation sur les discriminations dont sont victimes les personnes diabétiques.

 

Mardi dernier, Vassilis Venizelos a posé différentes questions en faveur des diabétiques au Grand Conseil. L’association Diabète Vaud souhaiterait éradiquer les stigmatisations et les inégalités au sein de la société. Elle le fait par le biais d’une campagne de sensibilisation.

Qu’aimeriez-vous mettre en avant avec cette campagne ?

On se rend compte, par le biais de différents témoignages, que les personnes diabétiques sont victimes de discriminations. S’il est vrai que le diabète peut engendrer de sérieuses complications, les innovations technologiques et une prise en charge adéquate permettent aujourd’hui de réduire les risques et de bien vivre au quotidien. C’est l’occasion de rappeler que le diabète est une maladie qui est mal connue. Le but de la campagne est de mieux la faire connaître, à savoir qu’il y a environ 40 000 diabétiques dans le canton de Vaud et qu’un malade sur trois n’a pas conscience de l’être.

En quoi une personne diabétique est-elle davantage discriminée en période de Covid ?

Elle est catégorisée dans les personnes vulnérables. Or ces groupes cachent une grande diversité. On ne peut pas faire de généralité. Ce sont principalement les personnes avec un diabète déséquilibré qui présentent des risques de développer une forme grave en cas d’infection . Il ne faut donc pas les prétériter sous prétexte de vouloir les protéger car cela risque de créer de l’anxiété supplémentaire.

Vous parlez de discriminations. Quels en sont des cas concrets ?

Deux diabétiques sur trois affirment avoir déjà subi une inégalité de traitement, comme un accès limité à un poste de travail ou à une formation, ou encore une participation à un camp de vacances refusé. Typiquement, un sportif de haut niveau s’est récemment vu refuser dans un premier temps la médaille parce qu’il portait un capteur pour mesurer la glycémie. Un apprenti diabétique a été refusé pour un stage quand la crise sanitaire s’est déclarée. Plusieurs accès à des formations ou des carrières sont restreints.

Qu’attendez-vous du Grand Conseil ?

Que l’on exclue le fait qu’il y ait des bases réglementaires discriminantes. à ma connaissance, ces discriminations ne se fondent pas sur des dispositions légales mais plutôt sur la traduction d’avis médicaux en mesures administratives. Dans le canton de Genève, il semblerait qu’il y ait des cas de situations discriminatoires, notamment pour l’accès à certains métiers comme policiers, pompiers etc. On aimerait pouvoir identifier ces cas dans le canton de Vaud, savoir comment agir face à ces discriminations. Diabète Vaud a un rôle important à jouer en faisant mieux connaitre cette problématique.

 

Stop aux inégalités!

 

A l’occasion de la Journée mondiale du diabète ce samedi 14 novembre, l’association Diabète Vaud met sur pied une campagne de sensibilisation et d’information. Depuis lundi, une série de publications et de vidéos sont diffusées sur la page Facebook et le site diabetevaud.ch pour partager l’expérience de vie des diabétiques par le biais de témoignages. Une conférence en ligne a eu lieu hier soir sur le thème de la gestion du diabète et des émotions, autant pour les patients que pour les professionnels.

Cette journée internationale est aussi l’occasion de dénoncer des discriminations. Les diabétiques subiraient des stigmatisations et des inégalités de traitement dans les domaines professionnels, sociaux, scolaires, etc… Ce phénomène est accentué en cette période de crise.

Les personnes atteintes de diabète seraient davantage mises à l’écart en tant que personnes à risque face au Covid-19. «Du moment que les personnes sont catégorisées comme vulnérables, elles sont plus angoissées, isolées, elles bougent moins, s’alimentent moins bien… Notre intention c’est de rassurer les gens», explique Léonie Chinet, secrétaire générale de Diabète Vaud.

«Ces discriminations sont en partie dues à un manque de connaissance. Il est important de casser ces idées reçues, comme de dire qu’un diabétique est malade parce qu’il a trop mangé de sucre, or cela n’a rien à voir avec le mode de vie. Cela représente une charge émotionnelle importante», ajoute Léonie Chinet.