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Le flair canin contre les punaises de lit

16 septembre 2014

En vingt ans de carrière dans la police américaine, où il officiait notamment comme spécialiste dans la détection canine lors d’incendies criminels, Bill Whitstine a eu tout le loisir de vérifier la finesse de l’odorat canin. «Lorsque j’ai pris ma retraite, je me suis dit que j’allais essayer de l’utiliser à de nouvelles fins», commente-t-il.

Cody, l’un des chiens de la société Scanbug formés par Bill Whitstine, s’assied pour signifier à son maître, Fabien Joseph, la présence de punaises de lit, que ce dernier avait précédemment dissimulées dans un tube dans le pli du canapé.

Cody, l’un des chiens de la société Scanbug formés par Bill Whitstine, s’assied pour signifier à son maître, Fabien Joseph, la présence de punaises de lit, que ce dernier avait précédemment dissimulées dans un tube dans le pli du canapé.

Le challenge qu’il s’est fixé a permis de découvrir de nombreux champs d’application : moisissure, termites, et, plus récemment, à l’attention des personnes allergiques, traces de cacahuètes dans les aliments, et recherche des oeufs de tortue verte dans le sable, une espèce en danger d’extinction, pour les mettre à l’abri des prédateurs avant l’éclosion. Parmi cette large gamme de spécialisations, les chiens formés pour traquer des punaises de lit sont particulièrement demandés. «J’en vends aux États-Unis et au Canada, mais aussi en France, en Suisse, au Japon, en Finlande ou en Espagne», précise Bill Whitstine.

Le patron de la Florida Canine Academy était d’ailleurs à Grandson, dimanche dernier, au domicile de Didier Frey, le directeur de Scanbug. Spécialisée dans la détection de punaises de lit, cette entreprise que La Région avait présentée en 2012, compte actuellement cinq collaborateurs et vient d’acquérir un septième chien auprès de Bill Whitstine.

Depuis, d’autres éleveurs se sont lancés dans la formation canine à la lutte contre ces insectes suceurs de sang, mais l’Américain fait toujours figure de référence. «Il faut compter 800 à 1200 heures pour qu’un chien soit prêt. Il n’y a pas de race spécialement adaptée à la détection de punaises, mais certaines, comme les bulldogs, sont moins prédisposées », indique-t-il.

Bill Whitstine se fournit essentiellement dans les centres de recueil canins. Aujourd’hui, quatre cents chiens ont reçu une formation à la Florida Canine Academy. Et le travail ne risque pas de manquer au vu de la prolifération tous azimuts des punaises de lit.

Ludovic Pillonel