Le flair d’un chien au service de la sensibilité de son maître
27 décembre 2009
Chaque matin, il se lève à 4h30, pour ses chiens, pour les faire travailler, avant de, lui, partir au boulot. Il n’est pourtant ni policier, ni limier, Antonio de Biase. Ou plutôt Tony, comme il préfère qu’on l’appelle. Cet Italien d’origine, arrivé il y a une vingtaine d’années à la vallée de Joux, est champion du monde, en 2008, de pistage canin, avec sa chienne Vicky de Coberland, un berger allemand de huit ans qui a un sacré flair.
Il fait de sa passion un sport
C’est l’histoire d’un mordu des chiens, avec qui il a vécu «depuis toujours» et auxquels il voue beaucoup de son temps, de son coeur. Chez lui, au Sentier, il y a sept toutous. Emu aux larmes, il venait de décider d’en endormir un, trop vieux, et dont la maladie ne lui permet plus de se déplacer. Cette passion canine, incisive, est enracinée en lui. Il en a fait un jeu, d’abord, puis un sport. «Quand je suis arrivé à la Vallée, je n’avais pas grand-chose à faire, alors je me suis occupé avec mes chiens. Au départ, je ne voulais pas faire de compétition, puis, j’ai essayé…» Depuis, il ne lâche plus le morceau. Il est même devenu instructeur dans plusieurs clubs romands.
Sans compter les mises en bouche matinales, Tony de Biase consacre trois entraînements par semaine pour la piste avec trois de ses chiens. «Avant je faisais tous les concours. Maintenant, je me contente de réaliser les points pour pouvoir participer aux Championnats suisses, puis je m’arrête.» Et l’espoir de décrocher un titre national, le seul qui lui manque. «Celui-là, je l’aimerais bien, car je suis déjà champion vaudois, romand et du monde. Mais je n’ai fait que deuxième aux Championnats suisses.» En 2008, c’est en Slovaquie, que le Combier a glané sa couronne mondiale, face à des adversaires provenant de toute l’Europe et d’Amérique du nord. Il a participé à trois Mondiaux, dont une fois en tant que remplaçant.
Le pistage canin, Tony de Biase l’a appris grâce à un ami de Payerne, aujourd’hui octogénaire, puis a parcouru les séminaires. «J’ai développé mes tactiques propres d’entraînement. Ainsi, j’enterre les objets que mes chiens doivent trouver», explique le Nord-Vaudois. Vicky n’est pas le seul berger allemand avec qui il pratique. «Je travaille avec Anika vom Herrenhaus et Beliska vom Herrenhaus.» L’objectif étant d’amener ses protégés aux Championnats nationaux, puis, ensuite, aux Mondiaux de 2011. «Le pistage canin nécessite des chiens qui ont du métier, d’au moins quatre ans au niveau international. Les bergers sont calmes. Ils réfléchissent bien, tout en ayant un fort caractère.» La race idéale pour la discipline. «Pour ma part, je préfère travailler avec les femelles. Elles sont moins dominantes.» Et comme le bonhomme a, lui aussi, du flair…