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Le fondateur du Conservatoire passe la main

30 mai 2012

Eric Urfer a fondé le Conservatoire de musique du Nord vaudois en 1982, d’abord à Orbe, puis à Yverdon. En 30 ans, il a su développer son école. Il passera le relais à son adjoint, Jacques Hurni, le 1er septembre prochain.

Jacques Hurni (à gauche) remplacera Eric Urfer (à droite) à la tête du Conservatoire de musique du Nord vaudois. Si sur cette photo, il s’essaie à la percussion, il est, comme son prédécesseur, plus à l’aise à la trompette.

«En 1982, la syndique d’Orbe Thérèse Stockmann m’a contacté, me demandant de plancher sur un projet d’école de musique.» Eric Urfer, trompettiste de formation, après avoir joué trois ans dans un orchestre symphonique en Amérique du Sud, travaillé une année pour la radio à Genève, puis douze ans pour l’Opéra de Saint-Gall, et enfin quatre ans en Italie pour le la RAI, souhaitait, à cette époque, s’installer à nouveau en Suisse avec sa femme et ses enfants. Il a donc accepté la proposition de la syndique urbigène. Il a ainsi ouvert une école de musique dans la Cité aux deux poissons en septembre 1982. «Nous comptions alors 26 élèves, notre effectif a doublé en une année», se souvient-il.

Un bilan très positif

Ce fut ensuite au tour du syndic yverdonnois André Perret de l’approcher. «La capitale nord-vaudoise avait mis fin à sa collaboration avec le Conservatoire de Lausanne et souhaitait trouver une alternative», explique Eric Urfer. Là encore, ce dernier a relevé le défi et, en 1983, a ouvert l’Ecole de musique du Nord vaudois. D’autres communes sont venues au fil du temps se greffer à cette aventure.

Eric Urfer dresse un bilan très positif de ces trente années passées à la tête du Conservatoire de musique du Nord vaudois: «Nous avons eu beaucoup de chance, même si nous n’avons pas tout le temps roulé sur l’or. Je souhaite tout particulièrement remercier les différentes Municipalités d’Yverdon qui nous ont toujours mis à disposition des locaux. Notre installation dans le bâtiment de la rue des Cygnes réhabilité spécialement pour nous a été la cerise sur le gâteau.»

480 élèves

Aujourd’hui, le Conservatoire de musique du Nord vaudois (CMNV) accueille 480 élèves, un chiffre relativement constant. «La plupart pratique un instrument à titre de loisirs et non pour en faire plus tard leur métier. De toute façon, il devient difficile de vivre de la musique. D’une part, parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à atteindre un très bon niveau, d’autre part parce que les orchestres réduisent leurs effectifs. Il n’y a presque plus que des enseignants qui sont formés», regrette Eric Urfer. Il s’était donné pour objectif d’améliorer le traitement des professeurs, qui selon lui, souffraient, à ses débuts, d’une mauvaise image: «Lorsque j’étudiais à Genève pour décrocher ma virtuosité, ma mère préférait dire à son entourage que je travaillais dans une fabrique de pianos. Heureusement, le statut des musiciens s’est amélioré depuis.»

Des projets plein la tête

Le 31 août prochain, Eric Urfer laissera les clés de son établissement à son adjoint depuis 2006, Jacques Hurni. «Je pourrai enfin me consacrer à mon jardin», se réjouit-il.

Egalement trompettiste, son successeur a effectué ses premiers remplacements au Conservatoire du Nord vaudois en 1986, avant de prendre peu à peu du galon. Après avoir suivi des études au Conservatoire de La Chaux-de-Fonds, puis de Lausanne, en section orchestration et direction, Jacques Hurni a dirigé différentes sociétés de musique, orchestres et ensembles. Il a notamment dirigé le Corps de Musique d’Yverdon et fondé les Cuivres du Château.

Il ne compte pas se reposer sur ses lauriers. Sa priorité: aller à la rencontre des jeunes et faire sortir le Conservatoire de ses murs: «J’aimerais que des enseignants et des élèves puissent aller se présenter dans des écoles, ce qui permettrait de faire découvrir aux jeunes de nouveaux types de musique, et peut-être de donner envie à certains de nous rejoindre. J’imagine également des collaborations avec des musées, des sociétés locales et des hôtels de la région. Se produire en public constitue un excellent exercice pour nos élèves.»

Un lieu d’échanges

L’installation à la rue des Cygnes a permis, selon Jacques Hurni, de faire du Conservatoire un lieu de rencontre et d’échange entre les élèves, mais aussi entre les professeurs, ce qui devrait à l’avenir stimuler les projets. Le futur directeur espère également développer encore davantage l’orchestre du CMNV, mis sur pied il y a trois ans: «C’est une bonne carte de visite.» Enfin, Jacques Hurni aimerait pouvoir lancer prochainement une maîtrise pour les enfants.

 

Portes ouvertes le 30 juin

Le Conservatoire de musique du Nord vaudois ouvrira ses portes au public le mercredi 30 juin prochain. Dès 13h30, les visiteurs pourront se déplacer d’une salle à l’autre, à la rencontre des professeurs, qui se feront un plaisir de répondre à toutes les questions. Les curieux pourront également s’essayer aux instruments. La manifestation se clôturera, à 17h, par une audition générale. L’occasion peut-être de susciter des vocations…

 

Sonia Délèze