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Le goût d’un Grand Chelem
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Le goût d’un Grand Chelem

27 janvier 2017 | Edition N°1922

Tennis – Entraîneur de Conny Perrin, le Grandsonnois Fabrice Sbarro est rentré d’Australie, sa première expérience dans un Majeur, avec une motivation et des rêves renforcés.

Fabrice Sbarro se sent bien sur les courts de l’Open d’Australie. ©DR

Fabrice Sbarro se sent bien sur les courts de l’Open d’Australie.

Avec près de 40 degrés d’écart entre l’Australie et la Suisse, le choc thermique n’est pas facile à avaler. «Il fait si froid depuis longtemps ?», lance, en se tapotant les bras, Fabrice Sbarro. Rentré il y a peu de Melbourne, le Grandsonnois a vécu sa première expérience en tant qu’entraîneur dans un Grand Chelem.

C’est un jeune coach -il a 37 ans-émerveillé et plus motivé à persévérer que jamais, qui est revenu de l’Open d’Australie. «Je m’y étais rendu plusieurs fois en tant que spectateur, mais vivre le tournoi de l’intérieur, ça n’a pas de prix, reprend le Nord-Vaudois. A la cafétéria réservée aux joueurs et aux officiels, tu vis littéralement dans Tennis Magazine. Tu te retrouves dans le même univers que Djokovic, que Nadal et que Federer et ses filles.»

Arrivé environ cinq jours avant le début des qualifications, où sa protégée, la Chaux-de-Fonnière Conny Perrin, était engagée, parti le même laps de temps après celles-ci, Fabrice Sbarro a «profité à 300%» de l’expérience. «Surtout que je ne suis pas sûr qu’il y aura une prochaine fois.» Il a pu découvrir, se faire des contacts et a trouvé la confirmation que c’est «» qu’il voudra être à l’avenir.

Tennis et marketing

Le professeur de tennis a mis toutes les chances de son côté. Après les séances sur le court avec sa joueuse, il est allé voir d’autres matches, a discuté avec les gens du milieu qu’il veut intégrer, a présenté la méthode statistique qu’il a développée. «Certains membres de l’ITF (ndlr : la Fédération internationale de tennis) intéressés par mon travail m’ont conseillé, raconte-t-il. Je dois rendre mon produit utile, réussir à convaincre que le fait de remporter 1% de points en plus grâce à mes stats permet de gagner tant de rangs au classement et, par conséquent, tant d’argent en plus en une saison. Je dois apprendre à mettre en avant mon outil. On n’est plus dans du tennis, mais dans du marketing !» Grâce aux rencontres faites en Australie, Fabrice Sbarro a quelques touches ci et là. Notamment auprès du staff de l’Allemand Jan-Lennard Struff, matricule 58 à l’ATP, et du Moldave Radu Albot (96). Il reste encore du travail au Bocan pour convaincre entraîneurs et joueurs de la plus-value que sa méthode peut leur apporter. Une des meilleurs façons de parvenir à ses fins serait de pouvoir fréquenter assidûment de tels événements. «C’est un petit monde. Il faut qu’on voie ma tête régulièrement», lance, déterminé, celui qui a fait ses premiers pas dans le milieu à l’autre bout du monde.

Expérience emmagasinée

Après une préparation sans signes de tension particulière à Melbourne, Conny Perrin n’a pas passé le premier tour des qualifications, pour son premier Grand Chelem en simple. «Elle est partie en surexcitation, mais pas un stress qui empêche de jouer. Il y a eu match», explique Fabrice Sbarro, l’entraîneur de la Chaux-de-Fonnière classée 210 à la WTA. Elle a été battue 6-4 6-4 par une Brésilienne mieux placée dans la hiérarchie (168).

La Neuchâteloise de 26 ans est à la limite pour obtenir un ticket pour les qualifications des prochains Majeurs. «Elle a pas mal de points à défendre en mars. Il lui faudra un gros résultat pour se rendre à Roland-Garros et Wimbledon, prévient son coach. Le tableau de l’US Open est plus grand. Elle a plus de possibilités d’y parvenir.» Les semaines à venir vaudront leur pesant d’or pour l’un et l’autre.

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Manuel Gremion