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«Le hockey moderne est un sport de jeunes»
© KEYSTONE/Valentin Flauraud

«Le hockey moderne est un sport de jeunes»

19 août 2021

Le Lausanne HC de John Fust affronte Fribourg-Gottéron, ce soir dans le cadre de la Coupe des Bains, à Yverdon. Formation, mercato, effectif, image du club dans les médias: on a fait le point avec le nouvel entraîneur principal des Lions, qui porte également toujours la casquette de directeur sportif.

 

John Fust, la semaine dernière, vous avez beaucoup fait tourner l’effectif lors des trois matches de votre équipe. Qu’en sera-t-il à Yverdon?

On va continuer à intégrer les jeunes cette semaine, mais le noyau de la saison régulière devrait gentiment prendre forme. Cela signifie deux blocs assez fixes et deux autres où l’on expérimente des choses, tout en laissant de la place à nos juniors également. Il faut aussi dire que cinq de nos éléments (ndlr: le défenseur slovaque Martin Gernat, ainsi que les attaquants de la Lettonie, Ronalds Kenins, de l’Autriche, Benjamin Baumgartner, et de France, Tim Bozon et Floran Douay) sont partis rejoindre leurs équipes nationales, qui disputent les qualifications olympiques. Cela laisse une bonne chance à d’autres d’obtenir du temps de glace.

 

L’Urbigène Nicolas Perrenoud, attaquant de vos M20, fait la préparation estivale avec la première équipe. Existe-t-il une possibilité de le voir à l’œuvre sur la glace durant la Coupe des Bains?

Il y a de bonnes chances qu’il soit aligné lors d’un des matches à Yverdon, oui. Il fait partie des jeunes qui sont entrés dans notre programme de développement.

 

On entend régulièrement parler de cette «académie» que le Lausanne HC souhaite créer. De quoi s’agit-il, concrètement?

L’évolution de nos structures est en cours. La première étape était de renforcer le staff de notre mouvement juniors. On a engagé de nombreux entraîneurs professionnels pour cela. Le but est d’avoir les meilleurs coaches, la meilleure structure et les meilleures infrastructures pour notre formation. A présent, il s’agit de développer cette académie. Il va falloir du temps pour en récolter les premiers fruits. On a un plan sur cinq ans. Je ne peux pas encore tout révéler, des annonces interviendront ces prochains mois. Mais on met beaucoup de ressources, à la fois humaines et financières, dans ce projet.

 

En ce qui concerne la première équipe, la semaine dernière, vous avez annoncé l’engagement de Damien Riat pour une saison, prêté par les Washington Capitals. L’effectif est-il au complet?

Oui, nous le sommes à présent, même si on garde, bien sûr, toujours un œil ouvert sur les opportunités qui pourraient nous permettre d’améliorer l’équipe. Mais on est très contents de notre cadre.

 

S’agissait-il de la pièce manquante?

Je ne pense pas qu’on puisse parler de pièce manquante, mais Damien sera une pièce très utile à notre équipe.

 

Existe-t-il encore un espoir de revoir Denis Malgin patiner avec Lausanne cette saison, comme ça a été le cas l’hiver dernier?

En ce moment, Denis est fixé sur la NHL. Il regarde ses chances de pouvoir y obtenir un contrat. Bien sûr, on garde le contact avec lui, mais il est loin de prendre une décision pour le moment.

 

Vous étiez entraîneur-assistant du LHC la saison passée, vous voilà promu coach principal. Que souhaitez-vous apporter de nouveau?

J’aimerais avant tout continuer à faire progresser l’équipe sur le plan de la culture de la gagne. Individuellement, on a de très bons joueurs, mais le talent à lui seul ne suffit pas pour gagner les matches. On doit réussir à intégrer cette culture gagnante à tous les niveaux, que tout le monde joue collectivement pour la gagne. J’attends de mon équipe qu’elle joue bien dans les deux sens de la patinoire, qu’elle soit capable d’attaquer sans jamais oublier de défendre.

 

Dans divers médias, des joueurs qui ont récemment quitté le club portent un regard critique sur le style de management du Lausanne HC. Qu’en pensez-vous?

Premièrement, il y a toujours deux versions d’une histoire. Deuxièmement, ces critiques sont focalisées sur Petr Svoboda (ndlr: copropriétaire et directeur des opérations hockey du Lausanne HC), or on ne lit pas d’interview de lui. On devrait pourtant lui demander sa version, non?

 

Ne craignez-vous néanmoins pas d’avoir une mauvaise image dans le microcosme du hockey suisse, et que cela vous place dans une position délicate lors des mercatos, par exemple?

Je parle avec des agents et des joueurs toutes les semaines et, non, ce n’est pas quelque chose qui revient beaucoup. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un problème.

 

La Champions League arrive la semaine prochaine déjà. Le début des choses sérieuses?

Oui, même si ces matches font aussi partie de la préparation au championnat pour nous. Le but est de poursuivre notre progression durant cette période. Certains auront à assumer de nouvelles responsabilités ou des rôles dont il n’ont pas forcément l’habitude, ce qui peut parfois être difficile. Le leadership interne, par exemple, est une procédure qui doit se faire naturellement, qui demande un peu de temps. C’est pour ça qu’on dispute ces matches amicaux, qu’on fait du team building. On aura déjà plus de réponses en septembre, on saura petit à petit qui est capable d’assumer, même si au cours d’une saison, avec les variations de forme des uns et les blessures, il s’agit de quelque chose qui est en perpétuel mouvement. Cela dit, la base de comment on veut travailler, c’est à présent qu’elle doit être établie.

 

Avoir engagé deux défenseurs dans votre légion étrangère de cinq hommes en a surpris plusieurs. Quel est votre raisonnement derrière ce choix?

L’idée est d’avoir de la flexibilité dans nos choix, lorsque tous les cinq sont en santé. C’est une décision du management que d’avoir ces options ouvertes. Quant à savoir lesquels de ces joueurs vont être alignés chaque soir de match, là, c’est le coaching staff qui tranchera en fonction de la forme, ou des besoins par rapport à l’adversaire.

 

Trois de vos cinq étrangers ont été recrutés cet été. Que pouvez-vous nous dire d’eux?

En ce qui concerne Phil Varone, c’est un centre, un meneur de jeu, qui a fait ses preuves en AHL, dont il a été le MVP en 2017-2018. On attend notamment beaucoup de sa qualité de passe en power-play. S’agissant de Jiri Sekac, c’est un international établi, qui a fait sa place en KHL. Un joueur de niveau mondial que les fans vont beaucoup apprécier. C’est un buteur, fort dans les deux sens de la patinoire. Enfin, Martin Gernat a vraiment progressé ces dernières saisons. Il est très important en équipe de Slovaquie. On le connaît bien, il a bon caractère, c’est un joueur d’équipe, et on est persuadés qu’avec ses progrès, il peut jouer un rôle majeur dans le hockey suisse.

 

Du côté des Suisses recrutés, vous avez visé des profils assez jeunes ou à l’approche de leurs meilleures années, avec les arrivées de Jason Fuchs (25 ans), Benjamin Baumgartner (21), Damien Riat (24) et Andrea Glauser (25).

Le hockey moderne est un sport de jeunes! Ils entrent dans ce noyau de joueurs qui vont rester ensemble durant plusieurs saisons,  en qui on croit et sur lesquels on veut s’appuyer pour avoir du succès.

 

 

Le programme de la Coupe des Bains

Jeudi 19 août, 20h, à Yverdon: Lausanne – Fribourg-Gottéron

Vendredi 20 août, 20h, à Yverdon: Fribourg-Gottéron – Rouen

Dimanche 22 août, 19h, à Yverdon: Lausanne – Rouen

Lundi 23 août, 20h, à Bienne: Bienne – Krefeld

Mercredi 25 août, 20h, à Meyrin: Genève-Servette – Krefeld

Mercredi 25 août, 20h15, à Yverdon: Bienne – Pardubice

Vendredi 27 août, 16h30, à Yverdon: Krefeld – Pardubice

Vendredi 27 août, 20h15, à Yverdon: Ajoie – Bienne

Samedi 28 août, 18h, à Genève: Genève-Servette – Pardubice

Samedi 28 août, 19h, à Yverdon: Ajoie – Krefeld

Manuel Gremion