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Le jeune supporter devenu défenseur du Lausanne-Sport

22 janvier 2016

Football – Challenge League – Transféré du FC Bienne, où le climat s’était détérioré pour lui, le Vallorbier Jérémy Manière vit sa première semaine à la Pontaise. Rencontre.

La toute première photo de Jérémy Manière sous les couleurs du LS! © Carole Alkabes

La toute première photo de Jérémy Manière sous les couleurs du LS!

Reconverti défenseur central depuis quelques saisons, Jérémy Manière a quitté Bienne pour le Lausanne-Sport, il y a quelques jours. Une transfert qui fait figure de véritable aubaine pour le Vallorbier de 24 ans. La carrière de l’ancien demi d’Yverdon Sport, encore établi à Nidau et qui étudie à l’Université de Neuchâtel, prend un tournant. Rencontre à la Pontaise, son nouveau repère.

Jérémy, vous étiez bientôt le dernier Vaudois de Ligue nationale à ne pas évoluer au Lausanne-Sport…

Surtout un des derniers à ne pas avoir officiellement porté le maillot du LS, en tout cas. J’étais bien passé par Team Vaud, plus jeune, mais j’appartenais alors à Yverdon Sport. Du coup, je suis très heureux que ça se réalise à présent!

Ce d’autant plus qu’enfant, vous veniez voir les matches à la Pontaise.

Mon père m’y emmenait. On avait l’abonnement tribune sud. D’ailleurs, on se déplaçait souvent avec Dany Da Silva (réd: actuel gardien au LS, lui aussi Vallorbier) et sa famille. C’était pendant les belles années du club, où il y avait des joueurs comme Stefan Rehn, Javier Mazzoni, Daniel Puce et… le jeune Fabio Celestini!

Avant la pause hivernale, vous vous êtes retrouvé sur le banc à Bienne. Que s’est-il passé?

J’ai eu des différends avec l’entraîneur (réd: Patrick Rahmen). Je suis quelqu’un de très honnête, peut-être trop pour le milieu, et j’ai dit que certaines choses ne me plaisaient pas. J’ai écopé d’une suspension interne de six semaines.

Pourtant, la saison précédente, vous étiez un titulaire indiscutable en défense!

Ce n’est pas une question de performances. D’ailleurs, en fin de saison passée, le club avait fait de Mustafa Sejmenovic (réd: l’Yverdonnois composait la charnière centrale avec Jérémy Manière) et moi les priorités à prolonger. Lui a préféré s’en aller à Xamax, mais moi j’avais choisi de rester. On m’a proposé un contrat que j’avais accepté et que j’étais prêt à signer, or à l’arrivée du nouvel actionnaire majoritaire, on me l’a retiré. Je me suis presque retrouvé en test durant la préparation, et c’est quelque chose qui m’est resté en travers de la gorge. Malgré cela, sur le terrain et dans le vestiaire, le début de saison s’est très bien déroulé.

Le club seelandais connaît des soucis financiers. Cela a-t-il facilité votre transfert?

Je pense que le FC Bienne a accepté de me libérer plus facilement, oui. D’ailleurs, mes anciens coéquipiers qui ont reçu des offres concrètes sont partis.

Est-ce le LS qui est venu vous chercher ou, à l’inverse, vous êtes-vous proposé?

Apparemment, le club me suivait un peu, mais cela s’est fait via un intermédiaire. Il faut dire que la situation financière devenait inquiétante à Bienne, car je devais me servir dans mes réserves. J’ai reçu un appel de Fabio Celestini, puis du président Alain Joseph, et les choses se sont faites en une semaine.

Le quatuor défensif de base du LS est quasiment indéboulonnable. Vous ne partez pas franchement titulaire.

Oui, mais cela me plaît d’avoir de la concurrence. Et Celestini a été très clair dès le départ: l’équipe tourne bien et elle a la meilleure défense. Dans l’immédiat, je serai surtout là pour rendre service quand ce sera nécessaire. Mais le fait qu’on m’ait proposé un contrat d’un an et demi, plus une option de prolongation d’une saison, constitue la preuve qu’on compte sur moi. Il ne faut pas oublier que je rejoins le leader de Challenge League. Sportivement, c’est un pas en avant dans ma carrière.

Qu’attend-on de vous?

Que j’amène un bon état d’esprit, que je fasse jouer la concurrence et que je réponde présent quand j’en aurai la possibilité.

Le LS pratique un football qui devrait bien correspondre à vos qualités techniques, non?

C’est sûr que la philosophie de jeu prônée me plaît. J’aime avoir le ballon dans les pieds. Je ne mesure pas deux mètres: je suis plus un défenseur technique que physique, un joueur qui aime relancer.

A Bienne, vous avez côtoyé le nouvel attaquant lausannois, le Nord-Coréen Kwang Ryong Pak. Que pouvez-vous nous en dire?

C’est un joueur qui va super vite, malgré sa grande taille. Il est également très fort de la tête et habile techniquement. Il est, donc, bon remiseur. Il doit, désormais, prendre confiance dans les seize mètres pour marquer plus encore.

Se retrouver à deux Vallorbiers en même temps au LS, c’est assez fou, non?

Oui, ce d’autant plus qu’avec Dany, on est des super copains depuis petits. Même si j’ai deux ans de plus que lui, on passait nos étés à jouer au foot ensemble. C’est une belle histoire.