La halte-garderie du Lapin Bleu sera installée dès lundi prochain dans les locaux occupés jusque là par La Petite Porte. Celle-ci a mis la clé sous le paillasson et sera probablement déclarée en faillite en septembre. D’anciens employés dénoncent des manipulations peu claires.
La halte-garderie de la Ville Le Lapin Bleu, auparavant située à la rue du Four 6, n’avait plus d’autorisation d’exploiter parce qu’elle n’était plus conforme. Elle manquait également de places. Les parents peuvent cependant être rassurés: Le Lapin Bleu s’est installé à la rue des Moulins 30, dans les locaux de l’ancienne association La Petite Porte et dispose désormais de 17 places pour l’accueil à la journée d’enfants de 18 mois à 4 ans, et 12 place pour les scolaires de 4 à 10 ans.
Bien qu’à but non lucratif, La Petite Porte connaissait des difficultés financières depuis longtemps (lire ci-dessous). Convaincue par les autorités de la Cité thermale et le Réseau d’accueil de jour des enfants d’Yverdon et région de se mettre en pause quelque temps, elle a donc cédé son bail à la Fondation yverdonnoise pour l’accueil de l’enfance (FYAE).
«Depuis le 1er août, un nouveau contrat de bail a été signé et quelques travaux effectués. Au Lapin Bleu nous ne pouvions pas offrir le repas de midi. Désormais ce sera possible, puisque nous disposons d’une cuisine. Nous avons installé des fours à régénération, pour réchauffer les plats qui seront cuisinés ailleurs», précise Franck Diaz-Sintes, directeur de la FYAE. Qui ajoute: «tous les parents dont les enfants étaient à La Petite Porte ont été contactés et ont pu placer leur enfant au Lapin Bleu.» Une information que dément Marylène Grzesiak, présidente et bénévole de l’association La Petite Porte. «Nous n’avons pas transmis les coordonnées des parents, car ce sont des informations confidentielles.»
Une aubaine pour la Ville
Cette opération est très intéressante pour la Ville, car la mise aux normes du Lapin Bleu lui aurait coûté un bon million de francs. Or, les aménagements des locaux ont coûté environ 50 000 francs. De plus, 30% de la clientèle de La Petite Porte sont des familles à hauts revenus, au bénéfice d’aucune subvention et qui paient donc plein tarif. Enfin, ses nouveaux locaux peuvent accueillir beaucoup plus d’enfants. «La commune n’a absolument rien payé pour la reprise de La Petite Porte, admet Jean-Claude Ruchet, municipal de la jeunesse et cohésion sociale. Nous avons eu des contacts avec cette association dès son ouverture et nous savons qu’elle n’avait plus d’autorisation d’exploiter pour des raisons financières.»
«Connaissez-vous une seule entreprise qui en reprend une autre avec tout son fichier clients sans verser le moindre centime?», se demande un ancien employé. La direction de la FYAE a invité les ex-employés de la Petite Porte à postuler, ce qu’ont fait deux personnes. Aucune d’entre elles n’a été engagée.
La faillite de l’association pourrait être prononcée le 8 septembre.