Le logement échauffe les esprits
18 juin 2012La crise du logement perdure et les lenteurs de tous ordres sont dénoncées. Une intervention pour le changement d’affectation d’un terrain fait des étincelles.
La pénurie de logements sévit à Yverdon-les-Bains comme dans une bonne partie du canton. Seul le Chablais échappe, dans une certaine mesure, à la pression. Forte de ce constat, Pierrette Roulet-Grin (PLR) a développé une interpellation jeudi soir devant le Conseil communal d’Yverdon-les-Bains, dans laquelle elle dénonce le refus de la Municipalité d’entrer en matière sur le changement d’affectation de terrains situés au sud de la ville, entre Roseyres et Graveline, classés actuellement en zone intermédiaire.
La conseillère communale ne comprend pas le refus de l’Exécutif dans la mesure où le changement d’affectation des terrains, souhaité par les propriétaires, permettrait de construire 180 logements, de même qu’une centrale de chauffage à distance, opération qui serait réalisée par une société spécialisée. Un investissement de l’ordre de 80 millions de francs, sans compter le prix du terrain, serait consenti. Aux yeux de l’interpellatrice, un tel projet permettrait de satisfaire la demande générée par les personnes employées sur le site du Parc scientifique et technologique (PST).
Trop de projets
Municipale en charge de l’Urbanisme, Marianne Savary a certes admis que les terrains en question étaient destinés à devenir constructibles, mais qu’il ne fallait pas multiplier les zones de développement. A son avis, le potentiel des quartiers Gare-Lac (3000 habitants), Coteau Est (1000 habitants) et des Parties (1000 habitants) devraient permettre de faire face à la dynamique démographique. Et la municipale d’ajouter: «Un nouveau projet ne me paraît pas particulièrement nécessaire. Il met sous pression la Ville en termes d’équipements collectifs. Les écoles sont pleines comme des oeufs, nous n’arrivons pas à suivre. La situation risque de devenir critique et de coûter cher, et puis cela créera des problèmes en termes de circulation.»
La réponse n’a pas satisfait l’interpellatrice, mais la proposition de cette dernière a surtout provoqué une vive réaction d’Olivier Kernen (Soc). Ce dernier a en effet souligné qu’à l’époque, ce sont les propriétaires du terrain qui ont souhaité son classement en zone intermédiaire. A son avis, tout cela peut être repris dans le cadre de la révision du Plan directeur.
Le fait est qu’en matière de logement, de nombreux projets sont évoqués, mais on attend le premier coup de pioche. C’est d’ailleurs ce constat qui a conduit la Commission de gestion à refuser la réponse municipale sur la Fondation yverdonnoise pour le logement, juridiquement constituée, mais qui n’a pas encore produit de logement.
Le nouveau bureau
Le socialiste Pierre Dessemontet, élu avec 56 voix, présidera le Conseil communal d’Yverdon-les-Bains dès septembre. «Cette élection me fait plaisir. Jusqu’à il y a quelques minutes, j’ai pensé qu’elle pouvait ne pas se produire», a relevé le nouveau premier citoyen de la Ville, dont les positions tranchées expliquent le résultat. Comparant sa stature (impressionnante) avec celle de la présidente sortante, il a ajouté avec beaucoup d’humour qu’il se sentait petit par rapport à la tâche qui l’attendait. Il sera accompagné par Jean-David Chappuis (UDF/Vert’Lib), élu à la vice-présidence avec 77 voix, et Carmen Tanner (Verts), portée à la deuxième vice-présidence avec 56 voix. Pierre Cherbuin (UDF/Vert’Lib) et Bexhet Halimi (S + E, La Gauche) ont été désignés scrutateurs, alors que Harry Thonney (PLR) et Elisabeth Farias (Verts) seront les scrutateurs suppléants.