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Le meurtrier d’Assens prend quatorze ans

23 février 2015

Yverdon-les-Bains – Le Tribunal d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois a condamné Thierry G. à quatorze ans de prison pour meurtre et violation du devoir d’assistance.

Le procès de Thierry G. s’est tenu lundi et mardi à Yverdon-les-Bains. © Duperrex -a

Le procès de Thierry G. s’est tenu lundi et mardi à Yverdon-les-Bains.

Le verdict est tombé vendredi matin au Tribunal d’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois. Thierry G., qui avait tué sa femme au beau milieu de la nuit du 27 au 28 octobre 2012 à Assens, avant de l’enterrer dans la forêt et de faire croire à une disparition, a écopé de 14 ans de prison.

«La Cour a acquis la conviction que la version de Thierry G. était crédible, a précisé la présidente. Il n’a pas le profil du stratège machiavélique, mais il a perdu le contrôle.» Alors que l’ingénieur avait quitté le domicile de ses amis pour renouer avec sa femme vers une heure du matin, la discussion avait dégénéré après le «tire-toi connard» envoyé par Claudia G. Ce sont ces mots qui ont alors fait sortir de ses gonds le jeune père de famille, qui s’est alors jeté sur sa femme avant de l’étrangler. C’est du moins ce scénario qui a été jugé «crédible et considéré comme la version des faits» par le Tribunal.

Le meurtre et pas l’assassinat

Par cet acte «odieux, mais sans préméditation», la Cour n’a pas retenu l’assassinat, mais le meurtre, contrairement à la requête du ministère public. Ce dernier ne trouvait pas plausible que Thierry G. ait tenté de se réconcilier à une heure pareille et de rentrer chez lui sur des routes enneigées avec de pneus d’été. Il voyait, en revanche, cette réaction comme une volonté de supprimer sa femme et avait requis 18 ans de prison.

Thierry G. est également condamné pour violation du devoir d’assistance car il a abandonné son fils de trois mois durant plus d’une dizaine d’heures après le drame conjugal. Quant au silence gardé pendant plus d’un mois par le meurtrier après avoir enterré le corps de Claudia G., «il s’agit d’un acte choquant, mais qui s’inscrit dans une démarche de mettre son fils en sécurité».

Thierry G. devra verser 50 000 francs à son fils et 110 000 francs à sa belle-famille pour tort moral, en plus des 40 000 francs de dépens pénaux. Il est trop tôt pour dire si les parties feront recours. Le procureur a expliqué qu’il déposerait une déclaration d’appel et qu’il décidera de faire ou non recours après la lecture complète du jugement et de ses considérants.

Muriel Aubert