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Le Mondial au bout de la crosse

14 novembre 2018 | Edition N°2374

Défenseur des juniors de Lausanne, Iñaki Baragaño est sélectionné en équipe de Suisse de sa catégorie depuis l’an passé. Le jeune Yverdonnois s’y frotte aux meilleurs.

 

C’est avec le maillot de l’équipe de Suisse sur les épaules qu’Iñaki Baragaño a passé la semaine dernière. Le défenseur des juniors élite de Lausanne est devenu, depuis 2017 et une première expérience avec les M17 de Martin Höhener, un habitué des sélections. «C’est toujours un peu de stress de représenter la Suisse. Il faut dire que le niveau est nettement plus élevé à l’international. Mais, franchement, cela se passe bien. Je suis à l’aise au sein de l’équipe.»

Le niveau est tel, que la Suisse M18 dirigée par Thierry Paterlini a été giflée en République tchèque. Des leçons infligées par la sélection recevante, la Finlande, les Etats-Unis et la Suède: que des grandes nations du hockey. «Durant l’été, on s’est déjà rendus à la Hlinka Gretzky Cup à Edmonton. On y a affronté le Canada dans une patinoire de NHL pleine. Le niveau était incomparable, relève l’Yverdonnois. On n’a pourtant pas une mauvaise équipe –  au contraire, je trouve que beaucoup de joueurs nés en 2001, donc en première année de juniors, tirent leur épingle du jeu en championnat –, mais les autres sont supérieurs.»

Elément à vocation offensive et droitier – denrée rare –, il faisait partie des sept défenseurs sélectionnés la semaine dernière, au même titre que son coéquipier à Lausanne, Nathan Vouardoux. Aligné en power-play, le Nord-Vaudois de 17 ans n’a pas obtenu de point, mais il estime avoir livré la marchandise.

De qui tenir

Tout d’abord attaquant comme son papa Martin, qui a évolué en LNB à La Chaux-de-Fonds, Iñaki Baragaño a donné ses premiers coups de patin au HC Yverdon, avant de rejoindre Lausanne et, du coup, d’abandonner l’unihockey. Cousin de l’international Noah Rod, il a pour ambition de conserver sa place avec la Suisse, en vue du Mondial M18 prévu en avril prochain en Suède. «J’ai déjà disputé la préparation au tournoi le printemps dernier. Le staff nous pousse à nos limites.» Le prix à payer pour rivaliser avec les meilleurs.

 

Apprentissage intensif

Iñaki Baragaño patine également en Mysports League (MSL). Il y a déjà disputé huit matches avec Star-Forward, total auquel s’ajoutent quinze rencontres avec les juniors élite. «On est onze joueurs de Lausanne à évoluer régulièrement en MSL. Compte tenu des problèmes d’effectif à Morges, il m’arrive d’avoir quatre matches à jouer par semaine, dont trois du vendredi au dimanche, raconte l’Yverdonnois. Je préfère bien sûr me retrouver sur la glace pour des matches que pour m’entraîner, mais la fatigue s’est fait sentir à quelques occasions.» Une blessure à un poignet l’a, d’ailleurs, éloigné des patinoires un petit moment.

Corollaire de cette surcharge, Star-Forward a dégringolé au classement. Les juniors lausannois aussi ont connu un passage difficile. Cela n’empêche pas le défenseur de prendre du plaisir à évoluer au troisième échelon national. «Face aux adultes, tout est plus dur. Il y a beaucoup d’anciens de ligue nationale. Ils sont expérimentés et le jeu pratiqué est plus physique, constate-t-il. C’est vraiment bien d’y aller.» Et ce n’est pas près de s’arrêter: ce week-end, Iñaki Baragaño va probablement enchaîner trois parties.

Manuel Gremion