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Le Motel des Bains toujours inoccupé

3 février 2010

Le Montreusien Aldo Chiaradia ne sait toujours pas quoi faire de l’établissement, plus de huit mois après l’avoir acheté. Le tourisme yverdonnois en souffre.

Le Motel est une porte d’entrée sur Yverdon-les-Bains.

Le Motel est une porte d’entrée sur Yverdon-les-Bains.

«Ce que je vais en faire? Je n’en sais rien pour l’instant!» Aldo Chiaradia est le nouveau propriétaire du Motel des Bains, un bâtiment qu’il a acquis aux enchères le 29 mai 2009 pour la somme de 1 610 000 francs, et ses projets restent, pour l’heure, très vagues. L’entrepreneur montreusien cherche-t-il à spéculer et à revendre le Motel plus cher qu’il ne l’a acheté? Peut-être, mais le doute subsiste. Aldo Chiaradia préfère en sourire: «Je suis sur un chantier, je vous entends mal. Le Motel d’Yverdon? Bien sûr que j’en suis toujours le propriétaire. Si j’entends m’en séparer? Demandez aux Yverdonnois, ils ont l’air mieux informé que moi! Tout ce que je peux dire, c’est que j’en suis le propriétaire et que j’ignore tout de la suite à donner à cette affaire.» Va-t-il restaurer le bâtiment, victime d’un incendie de sinistre mémoire? «Franchement, je n’en sais rien et je ne peux pas vous en dire plus pour l’instant. Rappelez-moi dans quelques mois!» Soit.

Si Aldo Chiaradia est propriétaire du bâtiment et, à ce titre, seul personne habilitée à décider de l’avenir de celui-ci, Dominique Faesch, directrice du Tourisme régional à Yverdon-les-Bains, regrette l’immobilisme du Montreusien: «Yverdon a un urgent besoin d’hébergement de qualité et le Motel des Bains est un des éléments importants de l’hôtellerie locale. Il s’agit d’une porte d’entrée sur la ville, dans un quartier à vocation hôtelière. Cet homme n’a aucune obligation légale, mais une obligation morale! Ce n’est pas anodin d’acquérir le Motel des Bains, on ne peut pas imaginer qu’un tel établissement reste les volets fermés. Que ce soit en termes d’image, tout d’abord, mais aussi de capacité d’accueil! Nous accueillons souvent des manifestations d’importance et devons loger les gens dans d’autres cantons…»

Obligation morale, pas légale

Une obligation morale, donc, comme le confirme Pierre-André Michoud, vice-président d’Hôtellerie vaudoise et fin connaisseur du monde hôtelier yverdonnois: «La réaction de ce Monsieur Chiaradia m’étonne, en effet! Je ne l’ai jamais rencontré, mais je ne vois pas pourquoi il attend et j’ai un peu de peine à décrpyter son attitude. S’il spécule? Je n’en sais rien et ce n’est pas à moi d’apporter une réponse. Ce que je constate, c’est qu’un propriétaire fait ce qu’il veut de son bien, mais qu’en l’occurrence, cette attente est préjudiciable à la ville. Yverdon n’est pas en sur-capacité hôtellière, croyez-moi.» On croit Pierre-André Michoud bien volontiers, d’autant plus en consultant les derniers chiffres officiels. Yverdon-les-Bains a ainsi accueilli environ 60 000 nuitées hôtelières en 2009, soit plus de 50% d’occupation. Selon Dominique Faesch: «ce taux d’occupation évoluera positivement avec le nombre de chambres disponibles». Une chose est sûre, Yverdon a besoin de son Motel des Bains. Et vite!

Timothée Guillemin