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Le Musée du Fer perd son boss
Vallorbe, 16 mars 2016. Musée du Fer et du Chemin de Fer, Simon Leresche, chef d'exploitation et conservateur. © Michel Duperrex

Le Musée du Fer perd son boss

6 mai 2020 | Edition N°2728

Vallorbe - Figure appréciée, le jeune conservateur Simon Leresche a décidé de retourner aux études. En laissant des pistes pour l’avenir.

Il avait découvert son poste à la sortie de l’université, il y a six ans. Féru d’histoire, le jeune homme se lançait dans une aventure ambitieuse: mettre du sang neuf dans un musée certes apprécié, mais au sein duquel se trouvait un certain potentiel d’amélioration. «Quand je suis arrivé, il n’y avait même pas de bureau pour moi, j’avais dû déplacer des archives pour m’installer quelque part», rigole-t-il encore.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir succédé à des gens pleins
de bonne volonté. Seulement, qu’ils soient bénévoles ou employés à temps très partiel, ses prédécesseurs n’avaient pas la possibilité de dynamiser de fond en comble l’image des lieux. Projets de médiation culturelle, animations en tous genres, internationalisation du Festival des couteliers… C’est peu dire que les choses ont évolué par la suite, avec la nomination d’un «vrai» professionnel.

Transmission en douceur

Aujourd’hui, Simon Leresche retourne aux études pour devenir enseignant. La raison profonde: la volonté de transmettre, la même qui l’animait jusque-là dans son poste. Il n’entend toutefois pas laisser son employeur en difficulté. Divers événements ayant été reportés en raison du coronavirus, la personne qui lui succédera bénéficiera ainsi d’un programme «prémâché». Signe d’une transmission en douceur, le futur prof du secondaire laissera également derrière lui des documents pour proposer des pistes d’évolution en termes de muséographie ou de rénovation des lieux.
«L’annonce de son départ a été un choc», admet Sylviane Tharin, présidente du conseil d’administration. L’ancienne municipale regrettera la perte d’un jeune qui s’est investi largement au-delà des 100%. «Il connaît beaucoup de gens de sa génération et cela nous a beaucoup profité», souligne encore celle qui décrit les dirigeants du musée comme des «sénescents», citant le riche vocabulaire d’un autre dirigeant (et latiniste), Felix Tuscher. Reste que les candidats ne devraient pas manquer. En plus de deux postulations préalables, Sylviane Tharin venait d’en recevoir deux autres hier matin. «Nous choisirons la personne passionnée avant celle bardée de diplômes!»

Raphaël Pomey