Le Nord-Vaudois qui monte en descente
8 janvier 2014VTT de descente – Jonathan Wacker se prépare pour sa première saison complète d’une discipline qu’il a découverte il y a quatre ans.
Trois éléments sont nécessaires pour qu’une discipline sportive suscite l’intérêt de Jonathan Wacker : deux roues et un guidon. Gamin, c’est sur un BMX qu’il s’éclatait. Puis il a rajouté un moteur à l’équation et s’est consacré au motorcross jusqu’à son service militaire. Depuis quatre ans, c’est le VTT de descente qui le passionne et, en 2014, il disputera sa première saison complète sur les scènes suisses et européennes avec, dans un coin de la tête, le rêve d’être un jour au départ d’une épreuve de Coupe du monde.
Le Tapa-Sabllia de La Mauguettaz a déjà parcouru un sacré bout de chemin depuis l’année de ses 19 ans. Alors qu’il doit partir sous les drapeaux, il se cherche un sport moins chronophage que le motocross, où il faut passer par la case «mécanique» avant de s’éclater sur la piste. Un pote lui parle de VTT de descente, lui montre photos et vidéos. Jonathan Wacker, qui a toujours «fait des sauts sur son vélo», se dit que ça pourrait lui plaire. Il essaie, croche, achète un vélo. L’année suivante, il planifie un séjour linguistique de quatre mois et ne choisit pas la destination par hasard : ce sera Whistler, Canada, la capitale mondiale de la discipline dont il s’est entichée.
Une fois la neige fondue, cette station de sports d’hiver se transforme en paradis des deux-roues. «On y trouve une centaine de pistes et là-bas, tout le monde fait du VTT», explique le Nord-Vaudois, qui profite donc de l’expérience pour améliorer son anglais.
Descente après descente, son goût pour la discipline s’affine. Il y retrouve des sensations comparables à celles qu’il avait sur sa moto, un engagement physique similaire -«même si le VTT appelle à davantage d’explosivité et à moins d’endurance»- et des spécificités techniques qui lui plaisent.
«On parcourt des terrains plus accidentés, plus serrés, avec racines et tout», explique-t-il. Surtout : le VTT de descente est moins gourmand en engagement extra-sportif. Jonathan Wacker se réjouit d’y passer moins de temps à entretenir sa «bécane» et de pouvoir se débrouiller seul sur les compétitions.
Oui, car depuis deux ans, il ne se contente pas de dévaler des pâturages pour le plaisir. Il a participé épisodiquement à des épreuves de Swiss Cup, juste assez pour se convaincre qu’il avait voix au chapitre et qu’il pouvait envisager une saison complète. Ce sera donc pour 2014, avec, au programme, les manches nationales, donc, mais aussi européennes. Pour faciliter l’expérience sur un plan logisti- Le Tapa-Sabllia, suivi de Vincent Pasquier, avec qui il forme désormais un team.
Thomas Dietze-DR que, il a fondé le team Lemon Bike Shop avec le Fribourgeois Vincent Pasquier. «A deux, c’est mieux, note le Tapa-Sabllia. Aller seul en Autriche, c’est moyen, d’autant qu’en cas de blessure, le retour peut s’avérer compliqué à organiser.»
Avec le bus qu’ils ont acquis, ils sillonneront donc les Alpes pour un total de dix rendez-vous. Et ils ne seront pas les seuls. Si le VTT de descente n’est pas la discipline la plus populaire qui soit dans nos contrées, elle compte bon nombre de mordus qui courent les compétitions. A chaque fois, ils sont plusieurs centaines à rivaliser d’audace pour arriver en bas avec le meilleur chrono. Ce qui n’empêche pas Jonathan Wacker de nourrir quelques ambitions pour sa première «vraie» saison : il aimerait terminer dans les vingt lors de chaque épreuve de Swiss Cup, dans les quarante au niveau européens. Un top dix aux
Championnats suisses (avec uniquement la participation de pilotes nationaux) lui fait aussi de l’œil. A plus long terme, il espère pouvoir participer, un jour, à une manche de Coupe du monde. Pour ce faire, il lui reste du chemin à parcourir, des points à marquer, mais il est confiant. Depuis quatre ans qu’il chevauche sa nouvelle monture, il ne cesse, étape par étape, de monter. Le comble pour un pilote qui ne jure plus que par la descente.
Un atout touristique pour les stations
A l’instar de la station canadienne de Whistler, de nombreux domaines skiables de Suisse misent sur le VTT de descente pour doper leur attrait touristique entre les hivers.
Pour les deux roues comme pour les lattes, les pentes sont alors balisées en pistes de niveaux différents, qualifiés par des couleurs, pour satisfaire novices et spécialistes. C’est naturellement dans les Alpes que Jonathan Wacker et ses camarades trouvent le terrain de jeu idéal pour s’entraîner.
«Pendant l’été, lorsqu’il n’y a pas de course, on va presque tous les week-ends rouler en Valais», explique-t-il. Les grands domaines skiables alpins entretiennent, il est vrai, des «bikeparks» impressionnants, à l’image des Portes du Soleil ou de Verbier, pour n’en citer que deux.
Le Jura pourrait aussi se prêter à la pratique de la discipline, mais peu de sites disposent d’un élément (presque) nécessaire : un télésiège. Ainsi, dans la région, seule la station de Buttes-La Robellaz (dans le canton de Neuchâtel) propose une piste de descente.
Carte d’identité
Prénom : Jonathan
Age : 23 ans Domicile : La Mauguettaz (Yvonand)
Profession : Forestier-bûcheron au triage d’Yverdon-Yvonand