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Le papet vaudois selon Norbert

19 mars 2015

Yverdon-les-Bains – Norbert Tarayre, connu pour ses émissions culinaires sur M6, dirigera une brigade de personnalités de la région lors du repas de soutien d’Yverdon Sport, à La Marive. Au menu, un plat bien de chez nous, qu’il a découvert dernièrement, en discutant cuisine… et football!

Norbert Tarayre s’est montré très intéressé et très disponible lors du petit cours de cuisine informel qu’il a reçu dans le Nord vaudois. © Lionel Pittet

Norbert Tarayre s’est montré très intéressé et très disponible lors du petit cours de cuisine informel qu’il a reçu dans le Nord vaudois.

«Moi, je n’ai jamais l’impression de travailler. Les gens qui sont sur les chantiers, eux, oui, ils travaillent, mais moi? Je suis un gamin de 34 ans qui s’amuse.» Norbert Tarayre est, en vrai, comme à la télé: sympathique, truculent et accessible.

Le cuisinier a su profiter de son passage dans l’émission Top Chef, en 2012, pour devenir une personnalité médiatique appréciée, qui cumule les projets professionnels sans montrer le moindre signe de fatigue ou de lassitude. Et ce, malgré un réveil qui sonne à 6 heures et des journées qui se prolongent souvent au-delà de minuit. Entre le restaurant pour lequel il est chef consultant, ses émissions télévisées et son «One Man Show Patate» qui cartonne sur les planches parisiennes, il a accepté de participer au repas de soutien d’Yverdon Sport, le 29 mai prochain. Il y dirigera une brigade de personnalités de la région qui préparera le papet vaudois -un plat bien de chez nous qu’il a découvert récemment, au cours d’une soirée chez le président d’Yverdon Sport Mario Di Pietrantonio (lire ci-dessous)- et il montera aussi sur scène.

La confection du papet a été ponctuée de nombreux éclats de rire. © Lionel Pittet

La confection du papet a été ponctuée de nombreux éclats de rire.

Il connaît déjà La Marive, pour avoir été invité au Festival Porte-Bonheur, et il n’aura aucune peine à trouver sa place parmi les mordus de ballon rond qui la garniront ce soir-là. D’abord, bien sûr, parce que l’homme semble à l’aise en toutes circonstances, mais aussi parce qu’avant de devenir un champion des fourneaux, il était un joueur très prometteur sur les terrains de football: «J’étais libéro, au PSG, au plus haut niveau chez les jeunes.»

Des rêves de gosse

A mesure que la préparation avançait, Norbert Tarayre égrenait ses idées à grand recours de gestes. © Lionel Pittet

A mesure que la préparation avançait, Norbert Tarayre égrenait ses idées à grand recours de gestes.

Il a rangé ses crampons à l’adolescence et ne se montre pas tendre avec celui qu’il était alors: «J’étais désinvolte, je ne travaillais pas bien à l’école et je n’aimais pas l’autorité.» La notoriété qu’il a acquise depuis quelques années lui a toutefois permis de réaliser quelques rêves de gosse, comme de côtoyer Basile Boli, Reynald Pedros et d’autres joueurs qu’il admirait quand il était petit.

Devenu un bosseur acharné, il apprécie beaucoup la Suisse et, à l’en croire, elle le lui rend bien. «L’état d’esprit est différent, ici. On prête moins d’importance au bling-bling, aux apparences. On te demande juste de travailler pour t’accepter», glisse-t-il. Et le travail, donc, flirte toujours avec le plaisir pour Norbert, qui dit ne rien apprécier davantage que «les gens et le contact humain». Il a un petit mot pour chacun et prête volontiers l’oreille. «Je suis fils de commerçant. S’intéresser aux autres, comprendre leurs attentes, c’est la base», résume-t-il.

Un échange un peu plus technique entre le chef Nicolas Schenk et Norbert Tarayre. Du haut niveau. © Lionel Pittet

Un échange un peu plus technique entre le chef Nicolas Schenk et Norbert Tarayre. Du haut niveau.

Norbert Tarayre a littéralement explosé lors de la saison 3 de Top Chef, lors de laquelle sa personnalité attachante et sa gouaille ont séduit les téléspectateurs. S’y attendait-il? «Non, pas du tout. J’ai fait ce concours pour voir si j’en avais le niveau, c’est tout. Savoir si je passe bien à la télé ou pas, je ne m’en suis jamais soucié.»

Il restera la cuisine

Le fait est que le temps passe et que les chaînes continuent de lui confier des émissions. «Commis d’office», sur Sister, est la dernière en date. «Moi, ce que je me dis, c’est: génial! J’ai de quoi remplir la gamelle de mes filles et payer mon loyer!» Et si un jour le soufflé médiatique devait retomber? Pas grave, assure-t-il, il lui restera la cuisine, son vrai «truc».

Moment de détente après le repas: Mario Di Pietrantonio et son invité font équipe au baby-foot. © Lionel Pittet

Moment de détente après le repas: Mario Di Pietrantonio et son invité font équipe au baby-foot.

Il l’a découvert sur le tard, à 18 ans, dans des circonstances difficiles. «Ma mère m’avait mis dehors et je suis parti à Londres, où, pour gagner de l’argent, j’ai fait la plonge dans un restaurant trois étoiles, avant de passer commis.» Le début d’une belle histoire, où le célèbre Bernard Loiseau jouera un rôle clé. «C’est le premier qui m’a donné ma chance, en France», se souvient, reconnaissant, Norbert. Et si tout semble aujourd’hui lui sourire, cela n’a pas toujours été le cas. «Avant la télévision, j’ai eu deux restaurants qui n’ont pas super bien marché», rappelle-t-il.

Quand on lui demande s’il est facile d’être, comme lui, d’un enthousiasme de tous les instants, il souligne d’ailleurs que c’est dans les épreuves qu’il a traversées qu’il faut chercher l’ingrédient mystère qui donne l’éclat à son sourire: «Quand tu as mangé ton pain noir avant, oui, c’est facile.»

 

Une soirée pour changer les habitudes

Yverdon Sport a décidé, pour son repas de soutien de l’année, de changer ses habitudes. En conviant ses sympathisants le soir du 29 mai plutôt qu’à midi, et en invitant une personnalité de l’aura de Norbert Tarayre, le club a voulu miser sur la convivialité, sans que les gens ne soient pressés par la montre pour retourner au travail. Yverdon Sport promet d’ores et déjà une ambiance du tonnerre avec, donc, du papet, un spectacle, et un grand bar pour que la fête se prolonge jusqu’au petit matin. Les inscriptions seront bientôt ouvertes.

 

En cuisine avec Norbert Tarayre

«Alors, il paraît que c’est ici, Un dîner presque parfait?» Norbert Tarayre est à peine arrivé chez le président d’Yverdon Sport Mario Di Pietrantonio que sa première blague est lâchée. Elles seront nombreuses, tout au long d’une soirée au cours de laquelle l’ancien candidat de Top Chef s’est montré ouvert, accessible et très nature.

Si la quinzaine d’invités étaient ravis de le rencontrer, il était là, en premier lieu, pour assister à la confection d’un papet vaudois, un plat qu’il préparera avec des personnalités de la région lors du repas de soutien d’YS, le 29 mai prochain. Très curieux, il a posé de nombreuses questions au cuisinier grandsonnois Nicolas Schenk, qui dirigeait la manoeuvre. «Chef, on récupère l’eau de cuisson des saucisses, pour faire quelque chose avec?» «Ah, vous ne mangez pas la peau?» «Les saucisses cuites au lave-vaisselle, on ose?» Avec lui, les idées fusent, et son plaisir d’être en cuisine est évident.

A la dégustation, Norbert Tarayre a apprécié le plat «simple, famillial, de nature à réunir les gens». Plus tard dans la soirée, on lui a demandé comment il l’aurait revisité pour une épreuve de Top Chef. «J’aurais porté les pommes de terre à mi-cuisson, puis je les aurais creusées, farcies avec la chair de la saucisse, enveloppées avec le poireau et dressées sur un lit de poireau, avec un jus relevé à la moutarde.» A vous d’essayer à la maison…

Lionel Pittet