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Le pari osé d’un ferblantier devenu épicier
Cyril Evard. © Michel Duperrex

Le pari osé d’un ferblantier devenu épicier

28 janvier 2021

C’est en pleine pandémie que Cyril Evard a eu le courage de réaliser son rêve: ouvrir un commerce. Au début du mois, l’habitant a repris le petit magasin de Concise, qui a déjà vu quatre gérants se succéder ces cinq dernières années.

 

D’un côté, le Déli’Croque. De l’autre le Restaurant du Lac et Gare. Et au milieu, l’épicerie du village. Mais celle-ci a bien failli disparaître. Car depuis plusieurs mois, la gérante cherchait à remettre. Encore un coup dur pour cette enseigne qui a déjà vu défiler plusieurs responsables ces dernières années. Mais elle semble avoir trouvé chaussure à son pied avec Cyril Evard. «Ça faisait déjà un moment que j’y pensais. J’avais eu l’opportunité de la reprendre il y a sept ans, mais cela ne s’était pas fait pour des raisons personnelles. Cette fois, c’était le bon moment», confie le Concisois. Vraiment? En pleine pandémie?

«Oui, j’avais envie de faire perdurer la seule épicerie du village. Et je crois vraiment qu’il faut laisser ce commerce aux habitants de Concise et de la région. Si je m’étais lancé dans une quincaillerie, je serais plus inquiet, mais là on parle de produits essentiels. Le magasin fonctionnait déjà très bien. Et je suis plutôt du genre action-réaction. C’est un choix réfléchi mais pas calculé. On ne sait jamais tout à l’avance», confie Cyril Evard, qui a quitté un job de responsable d’atelier pour s’investir dans son nouveau projet.

Mais il sait déjà qu’il n’aura pas tout à fait la même clientèle que sa prédécesseure, qui ne se gênait pas pour afficher ses opinions sur certains sujets de politique locale. «On a tous le droit d’avoir son avis et il faut prendre parti quand il le faut, mais ce n’est pas une bonne solution, à mon sens, de crier haut et fort ses idées. Je suis comme la Suisse, je veux être neutre», sourit-il. Son ambition est assez claire en réalité: contenter les gens. «Je suis conscient qu’ils ne peuvent pas faire toutes leurs courses ici, mais s’ils viennent déjà se dépanner et acheter de bons produits locaux ici, cela me fera vivre.» Et de conclure: «J’aime le contact de proximité avec les clients, avec les producteurs. C’est vraiment ce qui me pousse.»